Etre le meilleur ami de son conjoint

Un choix indispensable pour un couple qui se renforce d’une St Valentin à une autre

Certains se demandent pourquoi chercher à être le meilleur ami de son conjoint alors que la réponse me parait évidente. 

Avant tout, il m’importe d’évoquer c’est que le mot ami est attaché au mot amour. On entre donc dans une manière de vivre l’amour. D’ailleurs, une des réalités assez générales de notre société, même si notre manière de créer des couples varie depuis plusieurs décennies, bien des couples ont commencé leur relation par de l’amitié avant d’arriver à une autre dimension de l’amour. J’imagine donc que plusieurs parmi vous qui me lisez actuellement ont commencé à être amis avant d’être amoureux. 

L’amour étant donc associé à l’amitié, on ne veut effacer l’amitié parce que l’amour est né. Dans le cadre de l’amour conjugal, on vivra de nombreuses facettes de l’amitié. La première est celle qui touche à la confidence. 

1. La confidence

L’avantage d’avoir un conjoint-meilleur(e) ami(e) est d’avoir un confident durable, quelqu’un que l’on pourra voir tous les jours et auquel on pourra se confier au besoin. 

Certains couples vivent cette dimension de la confidence de manière très intense alors que d’autres la vivent de manière étrange. Ce que je qualifie d’étrange c’est que la confidence et bien plus aisément vécue dans une relation avec une personne en dehors du couple (sans qu’il y ait de dimension amoureuse ou sexuelle). Ce peut-être le cas d’une femme  hétérosexuelle qui se confiera davantage à une amie qu’à son conjoint, par exemple.

Pour ma part, il s’agit d’une faiblesse du couple parce qu’ouvrir son intimité davantage à quelqu’un d’autre qu’à son conjoint est une forme de vouloir dire. Cela veut sans doute dire qu’il y a une forme d’inconfort au sein du couple qui complique le «déshabillement»  personnel.

Peut-être vivez-vous un inconfort parce que vous avez l’impression que votre conjoint n’est pas en mesure de vous entendre correctement. Si c’est le cas, il reste important d’aller le lui dire, pour ma part. 

Si, à partir du moment où vous le lui avez dit, que vous avez travaillé ensemble, qu’éventuellement vous avez fait appel à une aide extérieure pour faire en sorte que la confidence soit possible au sein du couple avec une conviction d’être écouté(e) sans jugement par votre conjoint et que vous vous rendiez compte que ce n’est pas possible, je vous recommande vivement d’en parler à votre conjoint. 

Vous pouvez lui dire que compte tenu du fait que vous avez besoin de vous confier et que vous réalisez qu’il ou elle n’est pas en mesure de vous écouter sans jugement ou en prenant le temps, ou avec une fréquence satisfaisante, vous choisirez de vous confier à une tierce personne parce que vous en ressentez besoin.

Cela aura pour avantage de faire que votre conjoint n’aura pas l’impression d’être trompé(e) de vous savoir confier votre intimité (sans allusion à la sexualité, puisqu’il peut s’agir de préoccupations personnelles, intérieures, de votre travail, de votre relation avec votre père ou avec votre mère…). Vous pourrez lui dire que vous voulez parler avec une personne de votre choix qui vous écoutera. 

Ainsi, vous pourriez lui dire « je vais choisir un(e) ami(e) auquel/à laquelle je me confierai et je voudrais que tu le saches. Il ne s’agit pas d’une pénalité. C’est plutôt une manière de te respecter dans ta sensibilité ou encore dans ton manque de sensibilité compte de ta difficulté à prêter attention à des réalités personnelles intimes que je vis… ».

Vous percevez que cette démarche est importante parce qu’elle permet de mettre les choses en place pour vous et pour votre conjoint. Ainsi, vous dessinerez un cadre clair dans lequel personne ne sera surpris parce que l’on sait où l’on va.

Dès lors, si vous pouvez vivre la confidence dans votre couple, je trouve que c’est mieux (j’ai fait exprès de le formuler en « je » parce qu’il s’agit d’un jugement, d’une appréciation. Cela ne veut pas dire que c’est mieux, c’est moi qui pense que c’est mieux parce que je préfère que ce soit vécu ainsi. 

Ainsi, il est possible de continuer à construire dans le temps grâce à la confidence. En effet, par ce biais, on prendra conscience de l’évolution de son conjoint, de ses changements, de ses préoccupations, de ses interrogations

Si vous êtes de ces conjoints qui réalisez que votre conjoint ne se confie pas ou plus à vous et, qu’éventuellement, il a verbalisé le fait qu’il n’arrive pas à se confier à vous, vous savez que vous passez à côté d’une grande part de l’évolution personnelle, intime, profonde de votre conjoint. 

Rien n’empêche que vous décidiez de faire le pas du non-jugement (ou de la bienveillance) en disant à votre conjoint « j’ai choisi de me remplacer en confident. Je m’engage à ne pas te juger et si tu te sentais jugé, dis-le-moi de manière à ce que je puisse adopter une posture qui te satisfasse afin que tu sois en mesure de dire tout ce qui te paraîtra nécessaire de partager avec moi ».

Vous savez qu’en optant pour une négligence dans ce domaine, vous passerez à côté de nombreuses pages de vie de votre conjoint. Un jour, vous vous demanderez « qu’est-ce qu’il a ? » ou bien « qu’est-ce qu’elle a ? ». Vous vous demanderez ce que vous avez raté ? Tout simplement, il s’agira de quelques décennies d’évolution de votre conjoint.

2. L’auto-limitation 

Le deuxième élément important, quand on est l’ami de son conjoint, est que l’on devient capable de s’imposer des limites sans que le conjoint ne le demande, comme on le fait avec des amis très chers auxquels on ne dira pas n’importe quoi n’importe comment. Avec lesquels on ne se comportera pas n’importe comment non plus.

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Je pense à quelques exemples simples : 

  • Si vous ne pétez pas devant votre ami, ne le faites pas devant votre conjoint. 
  • Si vous ne dites pas de mots grossiers à vos amis, n’en dites pas à votre conjoint. 
  • De même, si vous n’humiliez pas vos amis, n’humiliez pas votre conjoint.

Quelque part, prêtez à votre conjoint les mêmes attentions qu’à votre meilleur(e) ami(e) vous conduit à vous imposer des limites, les mêmes que celles que vous vous imposez pour les personnes que vous respectez parce qu’elles ont de la valeur à vos yeux, du poids ou que vous leur manifestez de l’amour. 

conjoint et meilleur ami

3. La volonté de passer du temps ensemble

Ce n’est peut-être pas la peine de s’étaler longuement sur ce sujet puisque, quand on a des ami(e)s, on a envie de passer du temps avec eux. Qu’il s’agisse de jouer aux cartes, à des jeux vidéo, d’être ensemble juste pour papoter et boire un verre, de se raconter des blagues ou anecdotes du boulot, on parle de vrais plaisirs qui paraissent souvent trop courts !  

Et quand vous rentrez du boulot, avez-vous envie de vivre les mêmes joies avec votre conjoint ? Pourquoi ne pas continuer aussi avec votre conjoint ? Lui raconter des anecdotes du boulot, passer du temps à jouer à un jeu de société, parler de tout et de rien, se marrer, se chatouiller, se bagarrer, faire une surprise, une bataille de polochons, se balancer de la mousse à raser ou de la crème chantilly…

Je ne sais pas, mais quoi que vous fassiez, passez du temps avec l’autre pour le plaisir de sa compagnie.

4. Vivre des moments fun 

Et en prenant conscience de ce que je viens d’écrire, je me rends compte que j’ai fusionné ce point avec celui qui consiste à vivre des moments fun. Je voulais justement mettre l’accent sur l’importance de passer des moments fun . 

Faire des surprises, vivre des situations jamais vécues, aller à des endroits que l’on n’a pas fréquentés et, surtout, ne pas attendre qu’il y ait des amis à la maison pour aller visiter es lieux qui se trouvent dans les environs de la maison. Prendre l’agenda pour choisir de faire un tour ensemble. Faire garder les enfants, marcher, pique-niquer à deux. Il est aussi possible de s’asseoir juste à l’endroit où on s’est rencontré pour fouler de nouveau les lieux de la naissance de l’amour. Il peut s’agir aussi d’une surprise organisée dans la cour de l’école fréquentée par votre conjoint. On peut avoir pris le temps de rencontrer le chef d’établissement pour organiser cet événement, etc.

Ces événements participeront à marquer le couple et l’ancrer dans l’histoire. 

5. Se bâtir des souvenirs 

Ce que je viens de dire introduit très bien le point présent. Je le commencerai en faisant allusion à ces petits regards qui ne sont propriété que du couple. Ils évoquent ses souvenirs de telles et telles choses vécues à tels endroits. 

Il peut également s’agir d’un petit mot capable de déclencher une suite de souvenirs parce qu’ils ont été bâtis ensemble.

Cela fait bien penser à ce que l’on pratique avec les amis. On se souvient et on rigole d’événements remémorés à chaque retrouvaille. Même si on se revoit une fois par an, on a plaisir à revenir sur ces moments-là.

Créons le plaisir de revenir sur ces moments en couple en se disant « tu te souviens de ce jour-là…, quand on a fait ceci et cela… ?»

6. Être le soutien l’un de l’autre

Ce dernier point est très fort. Parfois, on dit même qu’avec un ami on est plus proche qu’avec un frère. Quoi que traverse cette amie, on est là. On peut lui dire « tu peux compter sur moi ». 

  • Votre conjoint peut-il dire qu’il peut compter sur quoi qu’il arrive ? 
  • Pense-t-il que quoi qu’il fasse il peut compter sur vous ?
  • Peut-il compter sur votre soutien même si vous n’êtes pas forcément d’accord avec ses choix ?  
  • Peut-il compter sur vous pour que vous participiez à l’interroger (sans le juger) ? 
  • Est-ce que vos attitudes peuvent lui servir de tremplin pour qu’il se rapproche de lui-même ? 
  • Ainsi, peut-il mieux faire ce qu’il a à faire et penser à des choses auxquelles il n’avait pas pensé ? 
  • Serez-vous le premier sur le banc à l’applaudir comme ma femme qui a été la première à acheter le billet d’un concert que j’ai donné à Marseille ?

Je lui ai demandé pourquoi elle tenait à faire cela. A quoi elle a répondu « je veux tout simplement être la première à acheter un billet pour te montrer à quel point je veux te soutenir ». Vous voyez, il y a une démarche de meilleur ami pour dire « ce que tu fais est tellement pour toi que c’est devenu important pour moi. Je tiens à ce que tu le comprennes».

Choisissez, cherchez en quoi vous pouvez être un soutien pour votre conjoint pour vivre cette réalité profonde d’être son ou sa meilleure amie.

Je résume ce que nous avons vu dans cette émission :

Faire de votre conjoint votre meilleur confident. S’il y a un problème, parlez-lui-en de manière à trouver des solutions et des fenêtres parce qu’il est possible qu’il soit difficile de vivre la confidence dans un domaine et pas dans d’autres.

S’auto-limiter pour avoir une attitude avec son conjoint qui soit de la même nature que celle que l’on entretient avec les ami(e)s que l’on chérit le plus. Que l’on respecte son conjoint encore plus que son/sa meilleur(e) ami(e).

Nourrir la volonté de passer du temps ensemble comme on le fait avec des amis. En même temps, dans ces temps que l’on passe ensemble, vivre des moments fun .

Se bâtir des souvenirs et enfin, d’être le soutien l’un de l’autre.

Du bonheur à récolter 

Je vous souhaite des moments heureux avec tous ces éléments-là.

Il n’y en a que six parce que je n’ai pas voulu en donner beaucoup plus. Je tiens à ce que vous redonniez à votre couple (s’il en a besoin) une force, une intensité relationnelle incroyable en faisant en sorte que votre conjoint soit votre meilleur(e) ami(e).

Photo de Pavel Danilyuk provenant de Pexels

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