La libération approche

Ne cherchez plus à plaire à votre conjoint est une opportunité pour que vous ayez à porter des choses bien moins lourdes que celles que vous portez peut-être jusqu’à maintenant.

Bien des conjoints sont fatigués par leur propre couple. 

Dans mon premier couple, j’ai mis une telle pression, bien entendu involontaire, sur mon conjoint qu’en demandant le divorce j’ai pris conscience que ma femme serait libérée d’une chose difficile à porter. Elle était sous une pression dans laquelle elle cherchait à correspondre à mes attentes répétées, ce qui était très lourd. 

Direction : libération

J’ai noté quatre clés pour vous inciter à quitter cette volonté de plaire à votre conjoint. Je pense que c’est véritablement un cadeau que vous pouvez vous faire à vous-même comme à votre conjugalité. Je sais que le fait de chercher à plaire vous expose à un risque. Seulement, comme je l’évoquerai dans une émission prochaine, je pense que c’est vraiment important de verbaliser votre désir de travailler dans une direction de changement. En écoutant l’émission à venir, vous saurez pourquoi j’avance dans cette direction, mais pour l’instant, je voudrais vous présenter l’importance de penser que vous n’êtes pas si mal que ça. 

Clé n°1 : chercher à montrer de l’amour plus que de chercher à plaire

Quand on cherche à plaire à son conjoint, c’est qu’on est convaincu(e) qu’on n’est pas au niveau, qu’on n’est pas assez bien pour lui, qu’on n’est pas à la hauteur pour elle et qu’on ne correspond pas à ses attentes. Par conséquent, on fait un effort et on rentre, généralement, dans un stress chronique dans lequel on dépense beaucoup d’énergie dans le but de chercher à plaire à son conjoint.

Au lieu de chercher à plaire à votre conjoint (en cherchant à changer vos petites actions) je vous encourage à chercher à montrer de l’amour à votre conjoint. Ça n’a plus rien à voir. 

Il ne s’agit plus de chercher à plaire en termes de surface, mais de travailler sur la profondeur. Si vous voulez approfondir cette réflexion, je vous encourage à vous tourner vers le livre « les langages de l’amour » de Gary Chapman, à partir duquel j’ai publié une émission il y a de nombreux mois sous forme d’interview. Avec cette approche, le travail se fera sur la réalité de qui est votre conjoint en apprenant à parler sa langue.

Quand on fait l’effort de parler la langue de quelqu’un d’autre, l’intention n’est pas de chercher à lui plaire. Elle est de faire en sorte que ce que vous voulez lui dire corresponde à ce qu’il perçoit. L’intérêt d’apprendre une langue n’est pas de chercher à satisfaire, de séduire, mais bien de s’adapter à l’autre pour qu’il reçoive.

À partir de ce moment-là, on optimise la communication. 

Clé n°2 : accepter de ne pas plaire en permanence 

Quand on adopte une position dans laquelle on cherche à plaire parce qu’on estime ne pas être à la hauteur, on n’est pas dans une approche communicationnelle dans laquelle on va fluidifier la communication. Au contraire, quand on cherche à montrer l’amour à son conjoint comme il le comprend, on entre dans une approche relationnelle dans laquelle on va fluidifier la relation, donnant du sens à notre manière d’être.

C’est important de comprendre, aussi, qu’il est pertinent de ne plus chercher à plaire à son conjoint parce qu’on ne peut pas plaire en permanence. Intégrer l’idée que ce n’est pas parce que vous ne plaisez pas à votre conjoint, ou que vous avez fait une chose qui ne lui plaît pas, que ce que vous avez fait n’est pas bien

Vous êtes émetteurs ou émettrice de ce que vous avez fait en ayant, face à vous, un récepteur. Ce qui signifie que ce que vous avez pu faire, même dans le cadre des langages de l’amour dont parle Gary Chapman, peut correspondre à ce que vous avez compris de ce dont l’autre avait besoin pour se sentir aimé tout en vous rendant compte que ça ne colle finalement pas. 

Si je prends l’exemple du langage d’amour cadeau, je dis bien souvent aux couples que j’accompagne que s’il est un domaine dans lequel on est dans un risque permanent, c’est bien le langage d’amour cadeau. Cela dit, c’est valable pour d’autres langages comme services rendus pour lequel on peut se planter. Idem pour moments de qualité ou touchers physiques. Il est possible de toucher son conjoint à un moment ou à un endroit où le conjoint peut mal accepter le toucher parce que, compte tenu de la présence de ses amis, il ou elle peut estimer que le moment et le lieu du toucher n’étaient pas adaptés. 

Pour revenir au langage d’amour cadeau, il est possible de faire un cadeau qui ne corresponde pas du tout aux attentes du conjoint alors qu’il nous avait dit que c’était une manière pour lui d’être aimé avec ce cadeau-là. Cela dit, il est possible qu’on ait compris une approche de surface ou encore une approche partielle. Peut-être encore s’est-il mal exprimé dans sa manière de dire ce qu’il attendait.

Vous comprenez qu’on ne peut pas plaire à permanence. Même quand on travaille sur la base des langages de l’amour (je vous encourage vivement à le faire).

Baisser la pression

À partir du moment où l’on accepte cette réalité, on peut baisser la pression.

Si je reprends l’exemple que j’ai évoqué à l’instant dans lequel vous offrez un cadeau à votre conjoint, quand vous achetez le cadeau, que vous le fabriquez et que vous le lui offrez, vous savez qu’il est possible que le cadeau ne lui plaise pas. Ce qui signifie que s’il/elle vous dit ne pas apprécier le cadeau, vous serez prêt à l’accueillir ! Vous trouverez normal de ne pas être en mesure de vous connecter de manière optimale et permanente aux besoins de formulation d’amour de votre conjoint. 

C’est normal parce que votre conjoint est vivant ce qui me conduit à être aussi mouvant, en évolution. Ce la entraine donc le risque que ce qui lui plaisait au mois de janvier peut ne pas correspondre à une satisfaction au mois de mars. Restez donc vivant, restez ouvert, restez à l’écoute de votre conjoint pour faire en sorte qu’il se sente aimé et non pas en cherchant à tout prix ce qui lui plaît. Acceptez que vous aurez des ratés.

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Je n’ai pas envie d’en parler en termes d’échecs ou d’erreurs pour ne pas donner l’impression que vous deviez savoir. Non, ce sont des ratés. On ne s’est pas compris et c’est normal qu’on ne se comprenne pas en permanence.

Si vous avez un frère ou une sœur depuis 15, 20 ou 40 ans, vous percevez qu’à certains  moments, vous ne vous comprenez pas. Vous n’êtes pas en accord malgré la tentative d’harmonie.

C’est la même chose avec un conjoint.

chercher à séduire son conjoint

Clé n°3 : se plaire à soi-même en priorité 

La troisième chose à évoquer est qu’il est important que vous arriviez à vous plaire avant d’envisager de plaire à quelqu’un d’autre. 

Même dans un couple, quand vous faites un choix, faites-le pour vous avant tout. Faites vos choix de sorte à être tellement à l’aise que vous sentez que vous vous sentez vous procurer de l’amour. Parce que si vous augmentez votre bonheur personnel, vous procurerez de la jouissance et de la satisfaction, vous augmenterez de fait le bonheur, la jouissance et la satisfaction conjugale. Sauf si (je vous vois venir) vous avez un conjoint exigeant et que votre choix aillait à l’encontre de ses valeurs et des valeurs communes validées. A cela s’ajoute un risque de tension si votre conjoint à une forte tendance égocentrique et, même plus, égoïste.

Sur un autre blog qui s’intitule heureux au présent.com, je rappelle que l’égocentrisme est une réalité saine, il s’agit d’un sain équilibre. On ne peut pas être altruiste si l’on n’est pas d’abord égocentrique. On a besoin de savoir qui on est, où l’on est et pourquoi on est ce qu’on est pour pouvoir donner avec sens et équilibre ce que l’on donnera à un autre, ce que l’on vivra avec l’autre et le temps à allouer à la relation à l’autre

Dans la conjugalité c’est pareil. Il est possible que votre conjoint ait des phases d’égoïsme parce qu’il est en recherche d’égocentrisme. Du coup, se sentant mal aimé, il compense par l’égoïsme. 

Il est aussi possible qu’il ait pris l’habitude de négliger les besoins des autres et la satisfaction altruiste sans pour autant avoir versé dans un égoïsme condamnable. Ce pourrait être une manière de se manifester un amour dont il est en manque par ailleurs. 

Quelle que soit la raison, vous avez pour vous-même besoin d’apprendre à vous plaire et à vous plaire d’abord avant d’envisager de plaire à votre conjoint. Si une chose ne plaît pas à votre conjoint, écoutez-le. Soyez sensible. Cherchez à comprendre sa position et à voir comment vous pouvez envisager certains choix autrement, peut-être en dehors de sa présence, à un moment où cela le dérange moins tout en restant dans une écoute. 

Vous pouvez lui dire « j’entends que tu es dérangé(e) par mon choix. Qu’est-ce qui te dérange à ce point ? Qu’est-ce qui pourrait me permettre de continuer à vivre ce que je veux vivre sans que tu le vives comme une situation gênante ? ».

Soyez à l’écoute sachant que l’idée n’est pas de chercher à avoir l’autorisation de votre conjoint pour chercher à lui plaire, mais bien de comprendre ce qu’il veut dire quand il exprime un inconfort. Faites-le dans le but de vous adapter pour vivre votre propre satisfaction sans gêner.

Aimer son conjoint est génial ! Seulement on l’aimera mieux en étant en mesure de s’aimer vraiment soi-même. Donc, aimez-vous puis aimez votre conjoint comme une voie de conséquences de « je m’aime ». 

Clé n°4 : être aimé(e) pour le fond de soi

La quatrième clé consiste à prendre conscience du degré donné à la sensation désagréable et déstabilisante quand survient le sentiment de plaire à son conjoint essentiellement en surface. Il vous aime pour votre beauté, vos/votre talent(s), vos/votre classe, pour vos/votre talent d’opérateur/trice, parce que vous êtes admiré(e) par un public, etc. 

C’est une situation plaisante qui va un moment et après ? On est prêt à signer des autographes à son conjoint seulement, dans le temps, on s’en lasse. On a besoin du moment ou l’autre nous aimera, non plus pour ce que l’on est capable de faire mais, parce que l’on est soi-même. Or, chercher à plaire à son conjoint relève du faire et très peu de l’être

Si vous êtes vous-même et que vous constatez que votre conjoint ne vous supporte pas et ne vous aime pas tel(le) que vous êtes, vous avez des questions à vous poser ! Qu’aime-t-il/elle en fait ? Aime-t-il/elle l’image de vous ? Le fantasme qu’il/elle s’est créé(e) sur vous ? Est-ce la célébrité, la personne oratrice/teur que vous représentez avec une super rémunération, un super poste  où est-ce vous qu’il/elle aime ? 

Cela signifierait-il qu’en perdant votre poste, votre rémunération, votre notoriété, votre prestance physique vous il/elle vous aimerait quand même ?  

L’inconfort d’être aimé pour la surface de soi peut être une cause énorme de dépression nerveuse et de mésestime, de carence d’estime de soi. 

Si vous prenez conscience de cette réalité, vous avez des décisions à prendre, ne serait-ce qu’en choisissant d’en parler à deux en lui disant « j’ai l’impression que tu m’aimes pour la surface de moi. Est-ce que je me trompe ? ». 

Mais il y a également des décisions à prendre pour vous-même en vous disant « je veux commencer à faire en sorte que mon moi profond émerge». En ce sens, vous pouvez commencer à partager avec votre conjoint votre inspiration en lui disant que vous voudriez que votre moi personnel émerge dans sa capacité de vous aimer et que baisse l’envergure de la forme, de l’apparence de vous-même qui donne à nourrir une forme d’admiration et d’amour.

Des décisions s’imposent 

Quelque part, je vous invite, de manière générale, à prendre le risque d’être aimé(e) pour vous-même. Peut-être pouvez-vous aller un peu plus loin en prenant la direction d’accepter d’être non-aimé(e) parce que vous êtes vous-même. Sortir de ce mensonge-bénéfice qui fait que vous êtes en permanence en représentation et que vous vous fatiguerez, vous vous épuiserez à tenter de montrer quelque chose de vous.

C’est valable également dans la parentalité dans laquelle on pourrait montrer que l’on est un bon père, une bonne mère, un parent sympa avec ses enfants, qu’on s’amuse avec eux. Et puis, quand le conjoint est parti, on manifeste son ras-le-bol. On n’est plus le même ! 

Prenez le risque d’être aimé(e) pour vous-même parce que vous savez, qu’au fond de vous, quand vous vous poserez la question de savoir « est-ce que mon conjoint même ? », si vous savez qu’il vous aime pour la surface de vous-même, vous répondrez « non ». 

J’aimerais que face à cette question « est-ce que mon conjoint m’aime pour qui je suis vraiment ? » vous puissiez répondre «oui, bien sûr». Que vous preniez conscience qu’il vous aime pour vous, au-delà de la surface. Il vous aime parce que vous êtes vous, avec vos défauts avec vos limites avec votre petitesse, vos faiblesses. Quoi qu’il en soit, c’est vous qu’il aime. 

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