Hygiène sexuelle

Tourner le dos à un tue l’amour encore trop présent

Que c’est bon de faire l’amour dans des conditions hyper satisfaisantes. Seulement quand l’hygiène sexuelle fait défaut, ça peut faire mal. C’est pourquoi aujourd’hui ,je m’arrête sur ce sujet pour aborder certains aspects dans lesquels je pousserai un petit coup de gueule à destination des hommes. Je tiens vraiment à ce que la satisfaction de l’intimité sexuelle soit optimale.

Le droit à la parole sur l’hygiène sexuelle

Avez-vous parlé d’hygiène sexuelle dans votre couple depuis que vous êtes ensemble ? Quand je parle, j’inclus les relations qui ne date de quelques semaines. Il suffit que vous ayez eu des rapports pour que ce sujet soit pertinemment abordé. Il peut l’être avec justesse, avec attention et bienveillance.

Cela signifie que vous serez attentif au confort de votre partenaire et, par conséquent, ça envoie un message d’amour. C’est d’abord avec cette intention-là que je veux aborder l’hygiène sexuelle. C’est comme si vous aviez une mauvaise haleine, que vous portiez des vêtements sales. Quand vous vous rendez à un rendez-vous avec votre chéri, qu’il s’agisse d’un chéri ou d’une chérie, vous veillez à avoir une tenue propre, sans forcément chercher à être sur votre 31. Vous restez attentif.

Quand vous envisagez de faire l’amour, d’avoir des rapports avec votre partenaire, j’aimerais que cette préoccupation de propreté soit aussi présente. C’est-à-dire que vous portiez des « vêtements » propres, même si, en l’occurrence, il s’agit de votre propre peau. Soyez sensible à votre manière de vous présenter.

Le cinéma, c’est du cinéma ! 

D’ailleurs, j’ai envie de tirer un peu à boulets rouges sur l’ensemble des films qui nous sont présentés, tant dans les séries qu’au cinéma. En fait, il est très rare, mais à vrai dire, même si j’emploie l’expression « très rare », je n’ai pas souvenir d’un film dans lequel un homme ou une femme se soit rendu à la salle de bain avant un rapport. Non pas pour gérer son stress, se rafraîchir l’haleine ou mettre un peu de parfum sous ses aisselles, mais pour s’offrir une toilette intime. Peut-être est-ce par ignorance ? Mais, selon moi, ça devrait être naturel d’aller faire un tour à la salle de bain pour une toilette intime avant un rapport. 

Motivé par l’amour 

Ça n’implique pas forcément de prendre une douche complète, même si ça peut être le cas en fonction de la perception de son propre état, comme de la sensibilité du partenaire. Mais au moins de se dire « je vais proposer à mon partenaire, un corps propre ». Une manière de veiller à ce que des parties du corps soient propres, et particulièrement celles qui seront le plus sollicités pendant l’acte. En réalité, c’est un cadeau que l’on fait à l’autre en plus d’y joindre un message non-verbale de respect et d’amour.

Attentif à la santé

La deuxième motivation qui consiste à démarrer un rapport par un passage à la salle de bain avec une toilette intime est la santé. D’ailleurs, je trouve intéressant de rappeler que le mot hygiène vient du grec hygieinon qui ne signifie pas moins que santé. Ce n’est donc pas pour répondre à un rituel ou pour faire plaisir à l’autre que l’on passe à la salle de bain. D’ailleurs, comme vous le constatez, je l’aborde après la démarche première qui consiste à vouloir transmettre un message d’amour au partenaire. Gardons cette dimension en tête.

D’ailleurs, sur le site Doctissimo, j’ai vu un paragraphe que je voudrais partager : « L’hygiène sexuelle n’est pas innée et s’acquiert par le biais de l’environnement culturel, religieux ou familial. Les organes génitaux, bien que cachés, servent à faire sortir du corps ce dont celui-ci n’a plus besoin : matières fécales, urines, sang des règles, sperme, transpiration, etc. S’agissant de matières produites par le corps, celles-ci possèdent une odeur et nécessitent donc une hygiène régulière. L’eau accompagnée de savon permet de supprimer souillures et peaux mortes. » (source :  Doctissimo)

Je trouve intéressant d’ouvrir cette parenthèse pour comprendre que l’une des fonctions des organes sexuels et d’expulser du corps, ce dont il n’a plus besoin. Il s’agit d’évacuer ce qui va mourir ou ce qui est l’objet du résultat d’un ménage intérieur, d’un nettoyage. D’ailleurs, dans la plupart des cas, ce qui sort est déjà mort. Il s’agit bien de matière fécale, d’urine, de sang et autres.

Par conséquent, vous comprenez que tous ces éléments-là, une fois expulsés du corps, devraient être enlevés de la surface de celui-ci après expulsion afin de conserver la santé. En ce sens, on installe l’hygiène, notamment sexuelle. 

Les tue l’amour

Il est indéniable qu’un manque d’hygiène, participe à ce que l’on appelle un tue l’amour. Lorsque l’un ou l’autre des partenaires n’a pas pris soin d’être attentif à manifester l’amour en étant sensible à la perception de l’autre, on déclenche ce qu’on appelle un tue l’amour. En conséquence, l’autre, vivra mal la relation et ressentira un frein naturel se mettre en mouvement dans la relation d’intimité.

Mon coup de gueule à l’adresse des hommes 

La plupart du temps, quand il est question de tuer l’amour, en matière d’hygiène, je l’entends formulé par des femmes. Combien sont celles qui disent « mon partenaire manque d’hygiène. Il s’octroie le droit de venir et de se lâcher comme ça sans prendre le temps de veiller à son hygiène… ». 

Et en écho avec ce que j’ai abordé en introduction de cet article, je pousse un coup de gueule vis-à-vis des hommes : les mecs, s’il vous plaît, faites gaffe. Soyez attentifs. Vous n’êtes peut-être pas sensibles à certaines odeurs, à certaines matières qui sortent de votre corps. 

Vous avez besoin de déclencher une sensibilité d’attention pour l’autre même si ça ne vous dérange pas vous-même. Dites-vous que vous n’avez pas le choix. Pour offrir un beau cadeau à votre partenaire, veillez à adapter la propreté de l’emballage !

D’un extrême à l’autre

Attention de ne pas tomber dans l’extrême inverse qui pourrait davantage concerner les femmes. Il consisterait à se nettoyer les parties génitales beaucoup trop fréquemment et parfois trop profondément. Ne faites plus comme le faisaient certaines de nos grands-mères en introduisant certains produits nettoyants dans le vagin de manière à assainir ce dernier. 

En fait, ça participe à déstabiliser le microbiote vaginal (l’équilibre des bactéries présentes dans le vagin, et qui participe à sa santé comme à son efficacité). Souvenons-nous que ce dernier a des fonctions d’excrétion de lubrification (entre autres) qui peuvent s’altérer si la muqueuse se trouve abîmée.

Je rappelle que, dès qu’on parle de muqueuse (revêtement tissulaire fait de cellules qui tapisse l’intérieur de nombreux organes) selon Passeport santé, on évoque un tissu corporel qui sécrète et reçoit en même temps. Cela signifie que la muqueuse est d’une perméabilité énorme, valable dans les deux sens. En conséquence, mieux vaut éviter les produits agressifs et trop fréquemment utilisés.

Un remarque pour les deux sexes

Par contre, Messieurs, cette remarque vaut également pour vous. La muqueuse la plus sensible de l’organe sexuel masculin se trouve au niveau du gland. Alors, pratiquer l’hygiène du gland après avoir décalotté le pénis est nécessaire puisque les bactéries se cachent dans les différents plis de ce dernier. Cela provoque une accumulation d’huiles et de saletés appelée « smegma ». 

Toutefois, n’entrez pas non plus dans une démarche trop fréquente ou aseptisante dans laquelle vous pourriez déséquilibrer le milieu nécessaire à la santé sexuelle. Pour une toilette intime satisfaisante, de l’eau et un savon doux suffisent. Cela permet de conserver la pellicule de protection de la muqueuse. Ceci est autant valable pour les hommes que pour les femmes.

Ensuite, je voudrais profiter de ce que nous avons évoqué dans la citation du site Doctissimo pour dire que notre corps est tellement bien fait qu’il a trouvé des signaux pour manifester des situations pénibles. Parmi eux, il y a des changements de textures et d’odeurs comme des sécrétions (substances produites par certains tissus) et des excrétions (déchets éliminés par l’organisme).

Trois signes à « entendre »

Je vous invite donc à être attentif à ces trois choses, au moins :

  1. Les odeurs
  2. Les sécrétions
  3. Les textures

1. Les sécrétions

En conséquence, vous pourrez vous interroger pour savoir s’il y a des choses qui sortent de votre corps par les voies génitales et qui sont anormalement présentes. Une femme et des pertes blanches de temps en temps et tout à fait ordinaire. Cela fait partie de nettoyage naturel du système vaginal. Mais quand ces pertes commencent à devenir jaunâtres ou orangers, c’est le signe que quelque chose ne va pas. Il est temps de prêter attention à son propre équilibre, comme à son hygiène sexuelle, dans des moments où la couleur des pertes change.

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De la même manière, pour un homme qui peut également voir quelques pertes blanches, peut-être attentif aux couleurs, comme à la fréquence. Mieux vaut consulter un andrologue en cas d’apparition, d’ailleurs. 

2. Les odeurs

Toujours relatives à des pertes ou non, incitent à rester attentifs. En fait, un sexe masculin ou féminin ne devrait pas sentir fort. Quand vous enlevez vos sous-vêtements, vous ne devriez pas les sentir. Il faudrait y mettre le nez pour percevoir une odeur. Dès que cette dernière s’annonce nauséabonde, adoptant une odeur acide ou de fermentation, c’est un signal envoyé pas le corps pour dire que quelque chose ne va pas. 

Si vous percevez ce genre d’odeurs, vous prêtez davantage attention à votre hygiène intime. Il est possible que ces odeurs se manifestent entre autres parce que l’hygiène est trop importante ou parce qu’elle est lacunaire. Peut-être est-elle déséquilibrée par l’usage du produit qui abîme la muqueuse, comme je l’ai évoqué tout à l’heure. Quoi qu’il en soit, vous pouvez également aller voir un sexologue, un dermatologue ou un gynécologue ou un andrologue (même vous, Messieurs !), pour obtenir des conseils.

3. Les textures

Le troisième élément qui peut servir de signal est le changement de texture au toucher. Notre corps peut vouloir nous envoyer des signaux par ce biais. Quand on se touche ou que l’on est touché, que l’on perçoit une douleur ou un changement de texture, une perception granuleuse, une impression d’épaisseur ou d’irritation, cela signifie quelque chose. Peut-être que ça peut être relatif à une pathologie ou à un excès comme à une carence d’hygiène intime. Dans tous les cas, il devient nécessaire d’y prêter attention et de veiller plus encore à l’hygiène sexuelle.

Un accueil bénéfique des signaux

Accueillir les signaux émis par notre corps est bienvenue. Percevant une odeur, une texture ou une sécrétion non-habituelle, il est possible d’adapter son hygiène à ces phases de la vie corporelle, qu’elles se manifestent sur l’organe sexuel ou ailleurs. 

En effet, si vous avez des pertes blanches qui deviennent orangées et odorantes, cela veut dire quelque chose sur un domaine plus vaste qui dépasse largement la simple sphère sexuelle. De la même manière, messieurs, si vous avez quelques pertes avec des odeurs fortes, cela veut dire quelque chose sur ce qui se passe ailleurs, en vous. Ne l’attribuez pas à votre potentielle virilité 😉 Interrogez-vous et interrogez un spécialiste pour que votre santé soit prise en considération, que votre hygiène sexuelle soit au mieux. Ainsi, vous éviterez d’affecter votre relation, au sens propre comme au sens figuré, d’ailleurs.

L’intelligence sexuelle

À présent, je voudrais avancer sur un point qui me paraît fondamental, essentiel, important. Il appartient à ce que l’on appelle l’intelligence sexuelle. Si vous n’avez pas encore été sensibilisé à cette question de l’intelligence sexuelle, je vous encourage à lire le livre « l’intelligence sexuelle » de Conrad et Milburn. Vous aurez dans ce dernier des outils intéressants pour mieux apprendre, non, seulement à vous connaître, mais aussi à comprendre la sexualité au sens plus large. Plus encore, vous apprendrez à mieux entendre votre partenaire, à mettre des mots sur votre sexualité et, par votre conséquent, à vivre une sexualité plus épanouie.

Parler de sa sexualité implique de parler d’hygiène sexuelle

Dans cette intelligence sexuelle, on comprend qu’il est tout à fait naturel de parler de l’hygiène sexuelle au sein du couple plutôt que de la taire. Vous avez des pertes, vous percevez des odeurs, des changements de textures ou des douleurs, ne vous taisez pas sur votre propre situation. 

Partagez-le avec votre partenaire. Dites-lui. « écoute, là, j’ai mal et je me sens gêné » ou bien, « je sens quelques odeurs avec des pertes qui me mettent mal à l’aise à l’idée d’avoir un rapport avec toi ». C’est important de pouvoir se dire. 

Et c’est valable également dans l’autre sens. « Écoute, je sens qu’il y a des odeurs qui émanent de ton sexe. Je ne sais pas ce qui se passe. Est-ce que tu les perçois ? ». Je vous invite à être tout simplement à l’aise pour échanger sur ce sujet, comme si vous parliez d’un point noir ou d’une rougeur aperçu dans le dos de votre partenaire.  

Les mots limitent les maux

Il est même possible qu’il n’y ait aucun problème pathologique relatif à sécrétions. Mais ayant pris le temps de passer à la salle de bain, avoir un rapport peux laisser place à quelques odeurs fécales parce qu’on s’est mal essuyé ou mal douché. 

Si vous êtes confronté à une situation de ce genre, parlez-en à votre conjoint. Ça permet d’aider l’avenir. Ça sème aussi la pensée suivante : « je sais que mon partenaire me dira ce qui le gène, et qu’il me dira également quand il est gêné ». Cela veut dire beaucoup sur l’amour. Comme dit la chanson, « c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup ». Ça veut dire qu’on se sent libre. Or, quand on se sent libre, ça veut dire qu’on se sent bien dans la relation. Cela signifie que l’on aime et que l’on se sent aimé, non jugé. C’est aussi l’ancrage d’une impression de la liberté d’être soi, de se dire et de dire ce que l’on vit comme ce que l’on ressent.

Instaurer le confort intime

Sentez-vous à l’aise pour partager et créer le confort de l’échange pour dire ce qui vous gêne dans le fonctionnement ou l’attitude de l’autre, comme dans votre propre fonctionnement, ce qui dépasse de loin la seule hygiène sexuelle. Il y a des sécrétions, des odeurs, des textures, des sensations désagréables, des manière de faire, des choix, etc. Je trouve que le fait d’en parler est vraiment un cadeau fait à soi-même comme à votre partenaire.

Veillez tout de même, lorsque vous en parlez, à ne pas imposer votre attente. Formulez une demande telle que « j’aimerais que tu aies une toilette intime plus approfondie puisque j’ai été confronté à certaines odeurs » n’est pas un ordre. Il ne s’agit pas non plus d’une condition ou d’une menace. N’entrez pas dans une démarche qui pourrait ressembler à « si tu ne te fais pas une toilette intime, je ne coucherai pas avec toi ». Ça entraînera peut-être une adaptation des positions que vous choisirez d’adopter ou non en fonction de votre gêne. Par exemple, vous pouvez ne pas vous prêter au sexe oral, si vous êtes gêné par certaines odeurs du sexe de votre conjoint.

C’est important de pouvoir être transparent, posé, confort, évitant le jugement. Mieux vaut installer du ciment dans la relation. C’est une manière de fortifier le lien relationnel que d’être attentif à l’hygiène sexuelle vu que l’on touche à l’intimité. Quoi de plus pertinent dans un rapport sexuel qui est synonyme d’intimité que de parler de choses comme l’hygiène sexuelle ?

Une hygiène en mouvement

Je crois qu’il est également important, même si vous avez réussi à installer une hygiène qui vous satisfait l’un et l’autre, que vous restiez ouvert à ce que des choses changent. C’est une manière de prendre conscience que vous changez. 

Vous pouvez avoir 30,40 ou 50 ans avec un appareil génital fonctionnant d’une certaine manière et constater des changements du jour au lendemain. Il est possible que des odeurs surviennent, que des satisfactions évoluent dans un sens ou dans un autre. Par conséquent, il importe de rester ouvert pour savoir que, même si tout va très bien, pour l’instant, on se prépare à ce qu’un jour, des changements surviennent.

Ne pas aller trop vite en besogne

Ça ne veut pas dire que le partenaire s’est dégradé ou qu’il n’est plus sérieux, moins attentif qu’avant. Ça veut dire que quelque chose a changé. D’ailleurs, il est possible que vous le perceviez avant lui ou elle. 

Ce n’est pas forcément le signe d’une lacune de comportement relative à l’hygiène, mais il va de soi que, si vous mettez votre nez sur le sexe de votre partenaire, dans le cas du sexe oral, comme je l’encourage dans le podcast ci-après (ECOUTER ou LIRE : « 3 bonnes raisons de dire oui au sexe oral », que vous soyez aux premières loges pour percevoir un changement.  

Je vous demande, s’il vous plaît, de prêter une attention toute particulière à cette question de l’hygiène sexuelle avec le premier élément évoqué au tout début de ce podcast ; l’axe de l’amour. Offrir un cadeau qui fait du bien. 

Nul n’est besoin de faire la grimace en se disant « je fais un effort pour surmonter l’inconfort relatif à la gêne que je rencontre ». Non. Lâchez-vous et, parce qu’on peut se lâcher, parce qu’on s’est exprimé, on pourra lâcher prise et mieux entrer dans la profondeur de ce que l’on vit pour en jouir et donner de la jouissance. 

Alors, s’il vous plaît, faites de l’hygiène sexuelle un cadeau joliment emballé  avec un petit nœud que vous offrirez à votre partenaire en passant systématiquement par la salle de bain en préliminaire.

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Pour aller plus loin : 

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