Votre couple fonctionne sur le mode produits finis ou matières premières ?

Votre couple fonctionne sur le mode produits finis ou matières premières ?

Ajoutez une clé du bonheur à votre trousseau conjugal tant dans votre manière de communiquer

Visionner l’émission en cliquant sur la video

Et si je commençais par vous poser directement la question : « Est-ce que vous communiquez davantage pour donner une information ou pour vous rencontrer ? ». Votre couple fonctionne sur le mode produits finis ou matières premières ?

La différence entre les deux est assez claire. Quand vous communiquez pour donner une information, vous avez l’intention de donner à votre conjoint une chose qu’il ne connaît pas. Par exemple, « Ma mère viendra en vacances à la maison en février ». C’est une information, mais, en même temps, cela, peut dépasser le cadre de la simple information. Prenons-le, d’abord, sur le premier rang la stricte information.

Dire pour dire : l’information produit fini

Si c’est la base d’une information, le but est prioritairement (voire simplement) d’émettre. Cela signifie que je vais sortir un contenu dont j’ai pris connaissance pour le transmettre à mon conjoint de manière à ce qu’il l’accueille et l’archive quelque part.

Ce que je lui transmets est un produit finalisé. Il n’a plus rien à faire, aucune vie à lui ajouter. L’information et donc comme ça, en l’état. C’est une information de la même valeur que « il pleut ». Que je sois d’accord ou pas, il pleut. Je peux m’amuser à l’appeler autrement, si j’ai envie de chipoter en disant « il ne pleut pas, des gouttes tombent du ciel… » ! C’est égal, l’information est là. La réalité est présente quelque soit la manière dont je l’appelle. 

Dans ce cas de figure, quand j’opte pour l’information “informative”, je n’ai pas à entrer dans une relation, dans un rôle qui consiste à participer à la fabrication de l’événement qui ne dépend pas de moi. Elle m’est imposée, quelque part. C’est, du moins généralement ainsi qu’elle est perçue. Quand on me dit “ma mère viendra en vacances en février”, on ne me demande pas mon avis, on me donne l’information. Je ne suis donc pas partie prenante, invité à créer, à donner une vie à cette information.

Dire pour se relier : l’information matière première

Après, je peux prendre le même exemple et l’utiliser dans un autre cadre, je dirais même avec une autre intention. Je peux tout à fait venir voir ma femme et lui dire « ma mère viendra passer les vacances de février à la maison » sans que ce soit une simple information. C’est peut-être le moyen de tendre la perche pour un échange. Par conséquent, nous aurons tous les deux à participer, elle et moi, à la création d’une donnée à partir de quelque chose qui ne sera plus considéré comme un produit fini, mais comme une matière première.

Si je pars du principe qu’il s’agit d’une matière première, je pourrai prendre cette donnée et commencer à travailler avec, la fabriquer et à modeler avec mon épouse. Vous ferez que votre couple fonctionne sur le mode matières premières.

Dire pour se relier permet de limiter le risque de conflits stériles

Dans le premier cas, « Ma mère viendra passer les vacances de février à la maison », s’il s’agit de l’information, je n’ai pas grand-chose à faire si ce n’est de dire que je suis d’accord ou pas d’accord. Généralement, on risque de créer un conflit, en cas de désaccord. Conflit qui n’est pas forcément négatif, mais qui peut être à la base d’une tension générée par le fait de devoir se mettre d’accord. Il va falloir discuter. On peut aussi avoir cette impression d’avoir à subir une situation imposée. « Pourquoi me l’imposes-tu ? Ta mère vient encore !… ».

Je vous dis qu’il ne s’agit pas forcément d’un conflit au sens négatif du terme alors que l’exemple que je vous donne va dans cette direction. Je cherche à vous faire comprendre que, même si ce n’est pas verbalisé, on peut avoir l’impression d’être mis devant le fait accompli, vous me comprenez.

Même s’il n’y a pas de tension sur le présent, rares sont les personnes qui aiment qu’on les mette devant le fait accompli. On aime généralement être partie prenante, on préfère être important. Un des moyens de montrer à l’autre qu’il est important, n’est pas de lui donner une information, mais, de tisser un pont, de donner un bout de corde, un lien qui permettra de nous relier. 

Finalement, on entre dans une relation

Finalement, on entre dans une relation, quand vous faites que votre couple fonctionne sur matières premières au lieu du mode produits finis.

Je rappelle juste que dans l’information, il y a un émetteur et un récepteur. On envoie une information qui va dans un sens. La relation est donc unilatérale. Quand je lance un bout de cordes, je relie deux personnes. On va pouvoir jouer à ce jeu de tir à la corde auquel on aimait jouer quand on était gamins. Finalement, on va créer du lien, ce n’est pas forcément le cas dans l’information.

Prenons un autre exemple ; quand vous regardez le journal télévisé, on vous donne une information. On en a rien à faire de ce que vous pensez, de ce que vous croyez, ce que vous percevez, de vos envies et de vos besoins. C’est comme ça, l’émetteur envoie son info vers le récepteur que vous êtes. C’est une info, elle est comme ça, brute, sans être matière première, mais elle est considérée comme produit fini.

Aimer la relation est un détonateur pour la créer à tout prix

Par contre, quand on est dans une relation dans laquelle on veut travailler sur la matière première, on va vers une autre dynamique. J’aime cette relation. Je voudrais que ce soit une relation davantage instaurée dans les couples. Je vais transmettre quelque chose qui soit matière première.

Même s’il s’agit d’une information, dans mon esprit, je choisis que ce ne soit pas un produit fini. « Ma mère vient en vacances en février » peut donc être une matière première. Du coup se pose la question « Qu’est-ce qu’on en fait, mon amour ? » On va donc se retrouver là, tous les deux, avec cette matière première posée sur la table, environnée de questions potentielles.

« OK, tu me dis que ta mère vient en vacances en février. Je n’ai pas mon mot à dire ou… »

Finalement, si je pars du principe qu’il s’agit d’une matière première, une ouverture se crée pour une bascule de votre couple du mode produits finis vers le mode matières premières.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   Comment arriver à apprécier son conjoint pendant le confinement ?

Jouez votre rôle de récepteur

Ce n’est pas forcément l’émetteur qui détermine qu’il s’agit d’une information produit fini ou d’une matière première, ce peut-être le récepteur ! En réalité, qu’importe la manière de votre conjoint de vous délivrer l’information. S’il part du principe qu’il s’agit d’un produit fini, vous pouvez décider de l’accueillir comme matière première.

Si vous l’accueillez comme une matière première, vous baisserez la charge émotionnelle comme l’impression qu’on vous impose quelque chose. Votre impression d’être un pantin pourrait être anéantie. Vous aurez moins l’impression d’être manipulé(e), d’être une personne à laquelle on demande de ne pas réfléchir, d’être une cruche ! 

J’utilise le mot cruche en étant tout près de son sens propre, quasiment, comme un récepteur de ce qu’on lui donne. « Tais-toi, prends et fais ce qu’on te dit… ». Alors que si vous avez choisi de changer de posture, et d’être dans une démarche d’accueillant de matières premières, vous travaillerez avec ces matières premières là et surtout, avec votre conjoint, au lieu de travailler contre lui. Ce qui n’est pas le cas quand votre couple fonctionne sur le mode produits finis au lieu du mode matières premières

Choisissez votre posture d’accueil 

C’est donc à vous de choisir cette posture en amont. Ne vous laissez pas influencer par vos schémas préconçus qui vous conduisent à penser « Quand il m’a dit ceci et cela, c’était un produit fini, donc je n’avais pas le choix ! ». Non, c’est à vous de décider que l’information est une matière première, ce n’est pas nécessairement le rôle de l’émetteur.

Je vous dis cela en parlant de votre conjoint, mais c’est pareil pour votre fils, pour votre parent qui pourrait vous dire ceci ou cela au sujet de la manière dont vous éduquez votre enfant ou encore sur votre manière d’être en relation avec votre conjoint.

Prenez-le comme une matière première. Vous verrez que c’est un énorme bénéfice que vous vous offrez à vous-même, d’abord, et que vous offrez à votre relation en lui donnant les moyens de continuer à mûrir. 

Mettez la main à la pâte

Si je considère que l’information est une matière première, la première chose que je ferai sera de poser des questions de clarification. Je vais chercher à comprendre. Ensuite, nous travaillerons ensemble, entre conjoints, pour pétrir l’information à deux de telle sorte que cette matière première devienne autre chose. J’utilise le verbe pétrir parce que j’ai déjà les étapes suivantes à l’esprit. Cela implique que je veuille ajouter de nouveaux ingrédients à l’information, puisqu’il ne s’agit pas d’un produit fini. 

Si je reprends l’exemple de mon conjoint qui me dit « ma mère viendra passer les vacances en février avec nous », quels ingrédients pourrais-je y ajouter ? Quelles questions pourrais-je poser ? Quels sont les éléments que je pourrais ajouter dans cette matière première pour faire que cette information ne soit pas une seule décision prise entre lui et sa mère et lui, mais qu’elle devienne notre travail collectif ?

Je vous laisse y réfléchir quelques minutes ! Je vous laisse faire quelques exercices ! 🙂 Alors, quelles questions vous viennent ? 

Comment transformer une info produit fini en info matèrent première ?

Peut-être, la première question peut consister à chercher à savoir s’il s’agit d’un produit fini un d’une matière première ? Vous pouvez lui poser la question. « Tu me proposes cette information pour que l’on échange ? ». Vous pouvez donc accueillir cette information au premier degré en décidant de tendre la perche à votre conjoint pour qu’il partage sa position avec vous. Dans la question « Est-ce que tu me le proposes pour que l’on échange ? », vous sous-entendez « Est-ce que tu me l’imposes ? » Mais n’allez pas jusque là, dans votre formulation. La première question suffit largement.

Partez du principe que la question est vraiment une opportunité puissante pour vous enrichir. « Tu me poses la question pour qu’on échange, c’est cela ? Donne-moi un peu plus d’éléments, s’il te plait. Pourquoi veut-elle venir. As-tu des projets à l’esprit ? Comment vois-tu les choses ? Qu’est-ce que tu en penses, toi ? »

Un travail à faire à deux

Vous constatez que l’on est en train de regarder cette matière première pour travailler à deux. Le simple fait de poser la question à l’autre pour savoir ce qu’il en pense, comme sur sa manière de se projeter sur cette information, est aidant.

Il est possible que votre conjoint ait l’impression que sa mère s’est imposée. Peut-être le vit-il très mal sans savoir quoi dire ! Il est possible que votre conjoint se réjouisse beaucoup de revoir ma mère. Et si je demande ce qu’il en pense, j’entendrais peut-être qu’il est installé dans une peur de refuser sa mère, ou dans une forme de culpabilité de ne pas avoir osé lui dire non ou d’avoir l’impression de vous l’imposer. Peut-être, aussi, est-il en manque de sa mère et qu’il veut vous imposer sa venue non pour vous l’imposer à vous, mais pour répondre à son propre besoin d’elle.

Ce n’est que dans l’échange, dans le travail autour de cette matière première que vous verrez ces éléments-là émerger. Si votre couple fonctionne sur le mode produits finis, et non matières premières, vous tairez un part de ses expressions.

Une posture d’ouverture permet de se dire

Que votre conjoint soit dans la peur, dans le besoin ou dans l’inquiétude par rapport à vous, quelle que soit son émotion, il pourra vous l’exprimer si vous vous adoptez une posture qui part du principe qu’il s’agit de matières premières. Vous pourrez plus facilement vous mettre à l’écoute de votre conjoint.

J’ai déjà enregistré une émission sur l’intérêt de se mettre à l’écoute de son conjoint comme sur la manière de procéder pour le faire. Allez l’écouter de nouveau. Je vous mets juste ici, le lien pour que vous puissiez la voir. C’est une des clés d’une relation riche, bénéfique, fluide que de savoir se mettre à l’écoute de son conjoint.

je vous suggère

Comme je l’ai dit bien dans cette émission, savoir se mettre à l’écoute de son conjoint sous-entend que le récepteur est un acteur beaucoup plus important qu’il l’imagine lui-même. En tant que récepteur je ne subis rien. Je reçois et je construis. 

Créez vos opportunités de bonheur à deux en devenant un récepteur ouvert 

Tout à l’heure, j’ai pris l’exemple de la pluie. Si on me dit « il pleut », je pourrai être dans une posture dans laquelle je reçois l’information. Mais je peux aussi me dire « comme il pleut, je vais en profiter pour… ». Du coup, je vais utiliser la pluie comme une matière première. J’en profiterai pour aller désherber mon jardin, pour me dire « super, je pourrais ensuite nettoyer mes vitres » ou autre chose.

À vous de créer, de profiter de cette opportunité de l’information de la pluie comme bon vous semblera. La créativité a toute sa place dans une relation centrée sur l’accueil de matières premières.

Quand votre conjoint vous dit une chose qui vous paraît imposée, partez du principe que ce n’est pas le cas. Dites-vous que le champ des possibles est beaucoup plus ouvert que vous ne l’imaginez.

Vous opterez pour le mode produits finis ou matières première ?

En réalité, vous pouvez choisir vous-même d’être acteur ou actrice dans votre couple pour faire en sorte que ce qui vous ai dit soit une information produit fini ou une information matières premières. C’est à vous de choisir alors, prenez la vie du bon côté, prenez la relation conjugale du bon côté pour faire en sorte que ce soit réellement un cadeau que vous vous offrez à vous-même. 

Finalement, à chaque fois nous partons du principe qu’il s’agit d’une matière première et que nous devenons acteur dans notre couple, nous nous faisons un cadeau. Vous vous le faites à vous-même comme au couple qui grandit et apprend se connaître. J’aime beaucoup ce verbe « connaître ». Il signifie vraiment apprendre à naître l’un avec l’autre en permanence. 

Et enfin, vous participez à créer du lien, tout simplement. C’est tellement beau. Faite définitivement que votre couple fonctionne moins souvent sur le mode produits finis au bénéfice du mode matières premières.

Soyez de beaux acteurs de votre couple.

À bientôt,

Photo de Samson Katt provenant de Pexels

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.