Mon conjoint ne veut pas de ma prise de distance physique. Que faire ?

Dans la capsule, intitulée « Gardez votre distance tout en vivant en couple ? » je vous ai encouragé à créer une distance physique avec votre conjoint. Mais si ce/tte dernier/e le prend mal, comment faire ? 

Acceptez le risque 

C’est un risque prévisible. Depuis près de quatre semaines, vous étiez l’un avec l’autre et, tout à coup, vous lui demandez de mettre en place un planning avec des temps et des espaces de distance à respecter. Avant d’apporter la réponse au « Comment faire ? », une autre s’impose : qu’est-ce que votre conjoint réticent ressent ? Quelle est ou quelles sont ses émotions ? Pourquoi, lui ou elle, se sent-il mal de vivre cette prise de distance ? 

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J’ai une bonne nouvelle : c’est à vous d’aller chercher la réponse. Mais, pour vous aider, vous avez peu de chance de vous tromper si vous imaginez que la peur se trouve dans son bouquet d’émotions. Qui dit bouquet dit plusieurs émotions. Votre conjoint vous les expliquera. Alors surtout, accueillez-les toutes. 

S’il a peur, ou s’il ressent n’importe quelle autre émotion, c’est forcément qu’il y a de quoi. Il n’est pas possible de contrôler les émotions que l’on veut ressentir si l’on ne s’y est pas entrainé. Elles viennent comme elles le veulent et quand elles le veulent, nourries par des pensées. 

Alors, écoutez votre conjoint et entendez sa peur

Je vous parle de votre conjoint mais c’est la même chose pour vos enfants. Eux aussi, pourraient mal vivre votre décision de vous trouver à distance dans une pièce, pendant une ou plusieurs heures, sans contact avec eux. 

Si donc, votre conjoint ou vos enfants le prennent mal, écoutez leurs émotions. Ensuite, reformulez votre besoin en incluant leurs émotions compréhensibles dans ce que vous leur direz. Par exemple : « J’entends bien que tu as l’impression d’être rejeté, comme si je t’aimais moins. J’en suis désolé. Je veux juste te dire combien ces temps seuls me permettront après, de revenir avec une envie encore plus forte de passer du temps avec toi. Je t’assure. » 

Par contre, après votre temps de retraite, s’il vous plait, maximisez le temps à vivre avec ceux que vous aimez. La qualité de votre retour permettra de valoriser le bénéfice de votre absence ! 

Bonne journée et à demain

Crédit photo : Pixabay – Tamisu

2 commentaires

  1. Et avec les personnes très très abandonniques où les émotions et les crises d’angoisses ne sont pas « raisonnables »? (crise de larmes, culpabilisation, réaction passive-agressive… ).
    J’ai l’impression d’avoir passer des heures et des heures à l’écouter, en boucle, sans arrivée à la « rassurer », alors que j’aurai eu grandement besoin de me retrouver seule… Aujourd’hui, même si ces réactions sont moins fortes, j’en suis arrivée à une épuisement émotionnelle avec une grande irritabilité où toute ma patience à été épuisée… Ce qui bien sûr fait cercle visieux…

    1. Author

      Juliette,
      Lorsqu’une personne est très abandonnique, le travail est plus profond. Il s’agit là d’un sentiment d’abandon qui a des racines dans l’enfance, forcément. Il y a deux types de sentiments d’abandon : 1) Le sentiment d’abandon dû à la dépendance, 2) Le sentiment d’abandon dû à l’instabilité ou à la perte. Notez que vous ne pouvez pas faire grand chose. La personne touchée par ce sentiment d’abandon aura besoin de désapprendre en apprenant la confiance, la sécurité émotionnelle, le détachement de la co-dépendance affective, etc.
      Ce travail ne vous incombe pas. Il est à faire avec un professionnel (dans la mesure ou la personne est partante) et, autant que faire se peut, dans le cadre d’une thérapie brève (quelques mois).

      Si le coeur lui en dit et qu’il est enclin à l’autodidactie, proposez déjà à votre conjoint une approche auto-thérapeutique le merveilleux livre de Young et Klosko « Je réinvente ma vie ». Il n’aura pas besoin de lire tout le livre. Qu’il fasse le mini-test et le test complet du sentiment d’abandon. Ensuite, il peut déjà commencer à déprogrammer les croyances pour les remplacer par d’autre en suivant la méthode du chapitre en question.
      Notez juste qu’un sentiment comme celui-ci peut se coupler avec un autre schéma, comme les décrives les auteurs. Donc, après avoir fait les deux test, il reste intéressant qu’il prenne le livre dans l’ordre pour comprendre la formation des schémas et les corrélations possibles entre eux.

      Avant de vous laisser, Juliette, le fait de fréquenter quelqu’un qui souffre de ce schéma peut vous inciter à vous demander ce qui vous a conduit à être ensemble. S’il y avait l’ombre (même minime) d’un fonctionnement de « sauveur » en vous, prenez en conscience pour y travailler. Pourquoi ? Parce que vous risquez de vous épuiser à « vouloir le sauver ». Vous dites avoir passé des heures à… Stop ! Arrêtez, ne le faites plus ! Recentrez-vous sur votre vie, à vous PUIS, sur votre vie à deux. Vous avez chacun vos responsabilités. Un conjoint est une aide en ce sens qu’il peut aider à voir ce que l’autre ne voit pas, mais il n’est jamais une aide « thérapeutique », qui aidera à régler, à soigner, à réconcilier, à changer, etc.

      Pourquoi est-vous en couple ? Qu’est-ce qui vous a attirée vers lui/elle ? Est-ce une part de sa fragilité ? De son besoin que l’on considère sa faiblesse, sa sensibilité, sa vulnérabilité, sa souffrance ? S’est-il rapidement confié sur son sentiment d’abandon qui vous aurait touché ?
      Jouez-vous un rôle maternel, paternel auprès de lui ? Un rôle de grande soeur ?…

      Prenez la mesure de ces questions pour prendre le temps d’y répondre. Peut-être avez-vous aussi besoin d’en parler avec un professionnel ! Qu’en pensez-vous ?
      Au plaisir de vous lire

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