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Dans le podcast d’aujourd’hui, je vous fournirai des éléments pour réfléchir à cette préoccupation qui consiste à se demander « m’aime-t-il encore ? », ou peut-être pas. Car c’est une question fermée. Je partagerai ensuite le témoignage de deux personnes sélectionnées parmi celles qui ont répondu au questionnaire que j’ai envoyé par e-mail.
Ensuite, nous examinerons les critères permettant de savoir si l’on est aimé par son conjoint. Et bien sûr, qu’est-ce que le véritable amour ?
En conclusion, nous aborderons la question : que faire lorsque l’on a le sentiment de ne plus être aimé par son conjoint ? Heureusement, il existe des voies de sortie, des solutions que je souhaite partager avec vous.
I. La prise de conscience
Une véritable empathie
Dès le début de ce podcast, j’ai envie de vous dire combien je suis en empathie avec ce que vous vivez. Si vous vous interrogez en vous demandant si votre conjoint vous aime, m’aime-t-il encore? C’est une question difficile, peut-être torturante, que l’on peut se poser. Peut-être que vous vous la posez depuis des semaines, depuis des mois, peut-être depuis des années.
Vous avez le sentiment que votre conjoint, qu’il soit un il ou une elle, ne vous aime peut-être pas. C’est la raison pour laquelle cette question flotte, je dirais, dans votre atmosphère conjugale. Question qui peut, pour certains couples, comme certains me l’ont confié, rester sans réponse, et sans réponse parce qu’on n’a pas osé la poser, on n’est pas allé la poser. Généralement, quand on ne l’a pas fait, c’est par peur.
Témoignage de Julie
Je prends l’exemple de Julie qui a répondu à cette sollicitation d’intervention et qui m’écrit, « J’ai posé cette question à mon chéri cet été. La question était ‘y a-t-il quelque chose que tu aimes chez moi?' ». Elle relate son expérience et le besoin de clarifier les sentiments au sein du couple.
Elle est survenue suite à un ensemble de reproches incessants. En plus des paroles, il y avait le langage du corps qui accompagnait les reproches. J’ai demandé : « Tu m’aimes toujours? » Il y a eu une stupéfaction de sa part, suivi d’un temps de réflexion avant de répondre par un oui. Ensuite, il a énuméré les choses qu’il aimait chez moi. Julie a précisé que ce sont cependant ces mêmes aspects qui, en même temps, le dérangent. Il a expliqué, en disant : « Ça me met la pression. » Afin de contrer sa frustration, il tente de compenser maladroitement, selon ses propres termes. Pour progresser, nous avons décidé de chercher de l’aide pour apprendre à libérer les frustrations, panser les traumatismes en suspens, améliorer notre communication et finalement réaliser que oui, on s’aime toujours.
Une réponse évidente
Après la lecture de la lettre envoyée par Julie, j’ai répondu : « Merci pour ton retour. Je note que tu as initialement demandé s’il y avait des choses qu’il aimait chez toi. Ce n’est pas la même question que ‘Est-ce que tu m’aimes?’ Certes, cela a débouché au final sur une conviction que vous vous aimez, mais on peut aimer des choses chez quelqu’un sans aimer la personne. La nuance peut être de taille. » J’ai donc poursuivi en lui demandant pourquoi elle n’avait pas posé la question initiale, à savoir : « Est-ce que tu m’aimes? »
Et je lui ai également demandé comment elle voyait le temps de réflexion nécessaire de son conjoint avant la réponse à la question. Sa réponse est venue quelques jours après, et je vous lis la réponse de Julie qui dit : « Je pense que j’ai été lâche. Avec le recul et la vision, j’ai déduit de son attitude qu’il l’aimait, mais ni ses mots ni ses gestes n’étaient empreints d’amour selon moi. Du coup, pour lui faire avouer, j’ai demandé s’il avait des choses qu’il aimait toujours. L’amalgame est très facile et je suis tombée dedans.
La réponse ouvre des perspectives nouvelles sur la relation et l’acceptation de l’autre, » poursuit-elle. « J’étais dans une démarche de résiliation. Et j’ai été surprise de la réponse parce qu’à cette question, il répond : ‘Oui, je t’aime, mais j’aimerais que tu sois différente sur certains points.’ Je ne soulèverai pas ce dernier aspect d’un amour conditionné à une évolution, à un changement. Pour rester sur ‘M’aime-t-il encore?’ Bravo Julie pour l’honnêteté, la prise de conscience du fait que tu avais botté en touche et tu as été lâche carrément, pour reprendre ton terme. »
Interroger avec courage
Parce que justement, quand on veut se poser la question et la poser à son conjoint, on a besoin de ne pas faire preuve de lâcheté pour être face à une réalité. Qu’est-ce qui fait que l’on a peur de cette éventuelle réalité de réponse ? C’est qu’on en a la conviction d’une réponse qui risque de décevoir. Je voudrais juste souligner que ce n’est pas parce qu’on a peur de la réponse et parce qu’on suppose, présuppose qu’elle sera négative, qu’elle le sera même si vous vous appelez Madame Irma. Je vous demande d’aller demander à votre conjoint : « Est-ce que tu m’aimes ? », si vous en ressentez le besoin, bien évidemment. Et plus encore, si vous avez le sentiment que la réponse risque d’être négative.
C’est le cas de Sophia, qui a également répondu à ma question en m’écrivant: « Je n’ose pas lui poser la question. J’ai peur de ce qu’il pourrait me répondre et que la situation s’avère plus grave encore que ce que je perçois. Quand j’entends sa façon de me parler et que je vois sa manière de se comporter, je doute qu’il m’aime. Et cette question pourrait faire éclater la vérité qui pourrait signifier la fin de notre couple.
Réponse à Sophia
« Sophia, d’abord, je voudrais te dire que je suis désolée que tu aies cette impression de ne pas être aimée et que vivre en couple doit être assez lourd pour toi. Et en même temps, je voudrais te demander de prendre le courage qui n’est pas énorme, de demander à ton conjoint : « Est-ce qu’il t’aime ? » parce que la vérité libère. Pour l’instant, tu te donnes l’impression de vivre dans une sorte de mensonge, et tu sais pertinemment où.
Tu présumes pertinemment que tu es effectivement en train de nourrir et de caresser un espoir, un mensonge qui ne correspond pas à la réalité de ce que tu vis. Et c’est très dommage de te servir de ça, parce qu’en fait, tu contribues à t’abîmer jour après jour. Mieux vaut être face à la réalité. Et peut-être justement quand ton conjoint répondrait non, je ne t’aime pas, ça pourrait être l’opportunité pour construire, pour utiliser cette base, pour savoir comment envisager l’avenir, comment reconstruire. Peut-être d’abord te reconstruire.
J’aurai l’occasion de m’arrêter là-dessus tout à l’heure plutôt que de continuer à t’abîmer, à parcourir des kilomètres avec la souffrance qui est profondément installée en toi. Parce que tu es consciente ou parce que tu penses, tu as la conviction que ton partenaire ou ton conjoint ne t’aime pas.
Ne pas s’aimer en couple
Quoi de plus difficile dans un couple que d’être ensemble et de ne pas s’aimer, de devoir se supporter plus encore quand l’ambiance, comme tu le dis, Sofia, est désagréable parce que les propos sont gênants. Il y a des insinuations, des jugements, des renvois, des attitudes de désinvolture, de rejet, des attitudes blessantes, de la signification, des gestes qui sont vides, avec également des choix de fuite, des refus de discuter certains sujets, de répondre à certaines questions, d’être en présence de l’autre et évidemment de parler ces langages de l’amour.
II. Critères pour savoir si on est aimé par son conjoint
Je voudrais peut-être dans cette deuxième partie que j’ouvre maintenant m’arrêter sur les critères pour savoir si on est aimé par son conjoint. Attention, je ne suis pas le marabout untel qui veut vous donner des éléments pour que vous sachiez si votre conjoint vous aime. J’ai déjà entendu quelqu’un proposer des méthodes pour envisager le retour de l’être aimé, comme si c’était possible de le garantir. L’idée n’est pas du tout là. Dans la troisième partie, cette idée sera également complètement absente.
Je vous donne juste des pistes qui vous permettent de vous poser la question : est-ce que mon conjoint m’aime ? Mais encore une fois, la personne la mieux placée pour répondre à cette question, c’est votre conjoint. Donc ne partez pas du principe que parce que Pascal a dit que s’il y a ceci et cela, mon conjoint ne m’aime pas.
Peut-être pouvez-vous vous dire : j’ai vraiment besoin d’aller vers mon conjoint pour lui demander s’il m’aime. C’est dans cet axe-là que je voudrais que vous placiez ces critères. Si vous voyez poindre un de ces éléments-là ou plusieurs d’entre eux, dites-vous qu’il est sans doute nécessaire de faire cette démarche pour savoir si votre conjoint vous aime.
Un rappel important sur l’amour
Alors, encore une fois, je voudrais préciser une chose. Je dis encore une fois parce que même si je ne l’ai pas évoqué dans le podcast d’aujourd’hui, je l’ai évoqué sur les podcasts au présent.
L’amour n’est pas une émotion. Donc quand votre conjoint vous dit qu’il ne vous aime pas, sans doute qu’il ne vous aime pas sur le plan émotionnel, ça veut dire qu’il n’a plus de sentiments amoureux. Il ne ressent plus la chaleur, le frisson, l’excitation quand il vous voit. Mais ça ne veut pas dire qu’il ne vous aime pas.
Peut-être qu’en répondant qu’il ne vous aime pas, il peut viser un deuxième aspect qui est qu’il ne veut plus investir ou qu’il a choisi de ne plus investir dans la construction conjugale. Il peut donc avoir des envies, des élans qui reviennent à Eros, dont je parlais tout à l’heure, des excitations ponctuelles. Il est même possible dans certains couples que l’on continue à avoir des rapports sexuels, et dans ces cas-là, on se demande si on est en train de faire l’amour ou de baiser.
Je fais allusion à une personne qui a récemment été très claire là-dessus en disant effectivement, on ne s’aime pas, on baise. La volonté de vous aimer, d’investir dans le couple, peut être encore présente, certes. C’est-à-dire que le désinvestissement est un signe manifestant une volonté de prendre de la distance pour ne pas souffrir. Ce n’est pas pour ne pas vous aimer, mais c’est pour ne pas souffrir.
Motif à retenir
Parfois, on cesse d’investir parce qu’on se sent tellement dépassé, tellement incapable, tellement impuissant que, pour limiter la souffrance qui s’est installée, on a choisi de ne plus investir. Ça ne veut pas dire qu’on ne veut pas aimer. Ça veut dire qu’on ne veut plus souffrir. Du coup, on a choisi de ne pas aimer comme moyen pour atteindre l’objectif qui est de ne plus souffrir.
Je voudrais donc que, quand vous poserez la question à votre conjoint, « est-ce que tu m’aimes encore ? », que vous entendiez que si sa réponse est négative, ça peut être le résultat d’une stratégie, d’un moyen mis en place pour éviter de souffrir et non pas le résultat d’un choix de ne plus vous aimer. L’objectif n’est peut-être pas là.
Démystifier la question
Et vous comprenez que cela permet justement de déverrouiller ou de démystifier la peur de poser la question. Ne pas aimer, ne plus aimer. Quand quelqu’un a choisi d’entrer dans « Je ne veux plus aimer », c’est synonyme bien souvent de « je ne veux plus souffrir ».
Souvenez-vous que l’amour que vous avez vécu au début, et notamment l’importance de la première année que je mets en avant et sur laquelle j’insiste, que j’ai mentionnée dans des podcasts précédents, est importante pour comprendre que vous avez été aimé. Si vous avez été aimé, il n’y a aucune raison que vous ne soyez pas de nouveau aimé.
Choisir le désamour pour se protéger
J’ai envie de dire que sur le plan étymologique, vous êtes aimable par votre conjoint. Quelque chose a changé qui fait qu’il ou elle a choisi de cesser d’investir. J’insiste sur cette réalité parce que je voudrais que l’on se détache du sentiment amoureux, de la flamme, de la chaleur, pour regarder l’amour comme une installation, une résolution, une détermination qui a peut-être changé de direction pour une autoprotection et qui est tout à fait légitime.
Je ne voudrais pas qu’on la vise, qu’on la cible et qu’on envoie des scuds sur cette volonté d’autoprotection. Parce que s’il y a une autoprotection mise en place, une stratégie, un moyen d’éviter, c’est pour éviter de souffrir. Tout à fait légitimement, éviter de souffrir est inscrit dans l’ADN de l’humain. Personne ne prend plaisir à souffrir. On se protège de la souffrance.
Les critères pour savoir
Avançons sur les critères pour savoir si on est aimé par son conjoint. Maintenant que j’ai été bien clair sur la motivation de l’énoncé de ces critères.
1. Communication ouverte et honnête
Un des premiers critères pour savoir si on est aimé par son conjoint, c’est d’observer la communication. Est-ce que la communication est ouverte, honnête, transparente ou pas ? Si vous vous rendez compte que la communication s’est considérablement altérée, qu’il y a des sujets que vous ne pouvez pas aborder, qu’il y a des sujets qui, rien que le fait de les aborder, fait démarrer l’un ou l’autre au quart de tour.
Si en abordant un sujet, vous avez le sentiment que votre conjoint se met en mode protection, vous avez de grandes chances, ou plutôt un signe marquant qui montre que votre conjoint a choisi de désinvestir dans l’amour. Ça ne veut pas dire qu’il ne vous aime pas une fois encore, mais qu’il a choisi de désinvestir, de rétrograder pour éviter de souffrir. Parce que peut-être que s’il aborde ce sujet, il a le sentiment que vous aurez une attitude qui participera au rejet, au jugement, à des choses qui ne ressemblent pas à ce qui, selon lui, correspondrait à de l’amour.
2. Soutien
Deuxième critère, c’est que votre conjoint peut ne plus être un soutien pour vous. Lorsque votre conjoint vous soutient dans les bons moments comme dans les mauvais, vous avez le sentiment d’être aimé. C’est un signe quand vous voyez que cet élément disparaît, qu’il est difficile pour lui de continuer à vous aimer.
3. Respect mutuel
C’est pareil pour le troisième point que je mentionnerai, qui est le respect mutuel. Vous avez parfois le sentiment que votre conjoint dépasse les bornes, qu’il pousse là où il ne le faisait pas avant. C’est un critère qui montre qu’il a de la difficulté à vous aimer parce que quand il vous aimait, qu’il investissait ou qu’il avait le sentiment amoureux, le respect était évident. Sans aucun effort, ça coulait de source. Attention, la définition du respect appartient à chacun, elle est singulière.
Ce qui signifie que ce que vous considérez vous comme étant du respect peut différer de ce que votre conjoint considère comme du respect. Ce qui est important, c’est que ce soit ce qui correspond à sa propre définition du respect, pas à votre perception du respect. Donc, fondez-vous sur des expériences dans lesquelles, selon lui, il vous respectait et que vous avez constaté que là, il ne respecte plus ce qu’il considérait comme du respect.
4. Présence et attention
Quatrième critère pour savoir si votre conjoint vous aime encore, c’est la présence et l’attention dont il fait preuve. Vous avez le sentiment que votre conjoint a moins envie de votre présence quelque part, qu’il vous fuit, qu’il fait preuve de moins d’attention, et il se souvient de moins de choses. Il a envie de négliger des choses qui, pour vous, étaient importantes. C’est un signe qui montre que sans doute votre conjoint a choisi de cesser d’investir ou qu’il a un sentiment amoureux qui s’est considérablement émoussé.
5. Gestes d’affection
Cinquième critère, c’est très proche de ce que j’ai mentionné juste avant. Ce sont les gestes d’affection. Ils sont des signes physiques qui peuvent être des étreintes, des baisers, des petits gestes symboliques comme des cadeaux qui sont souvent l’expression de l’amour.
Si vous vous rendez compte que ces gestes d’affection ont disparu, ne serait-ce que le regard, que le regard est devenu rare, qu’il a disparu, vous avez là un signe qui montre que votre conjoint a choisi de moins investir ou de désinvestir. Et ça nous ouvre sur le sixième point, un critère qui est le désengagement. Quand il y a un engagement, on tient parole, on est là au rendez-vous, on est présent et on investit.
6. Engagement
Cela fait plusieurs fois que j’utilise le verbe investir. Quand vous voyez qu’il y a un désengagement, une baisse d’investissement dans la planification des projets, dans la projection à venir, dans la planification des vacances, dans des indications qui étaient pour vous des indicateurs forts comme le fait de faire l’amour. De passer du temps à être l’un avec l’autre pour écouter l’autre dans ce qu’il vit de difficile sans le juger. Vous savez qu’il y a un désengagement.
C’est un critère fort qui montre que votre conjoint a décidé d’investir ailleurs ou de désinvestir dans ce qu’il avait initialement intégré comme étant une action évidente. Quand on aime l’autre.
7. Recherche de compréhension :
Parmi les critères qui montrent que le couple s’est abîmé, que votre conjoint a choisi de moins vous aimer ou de ne plus vous aimer, c’est que vous constatez qu’il ne recherche plus à vous comprendre. L’idée n’est pas de vous comprendre en soi, mais de chercher à vous comprendre.
8. La confiance
Huitième critère, c’est que la confiance a diminué. Ils vous confient moins de choses et quand vous vous confiez à lui, vous avez le sentiment qu’il l’écoute avec une légèreté, avec une implication ou un engagement moindre, ou même qu’il ne l’écoute pas.
9. Intimité émotionnelle et physique :
Neuvième critère, c’est que l’intimité émotionnelle a diminué. Ça reprend des aspects que j’ai évoqués un petit peu plus tôt. C’est qu’il n’a plus envie d’être là comme une épaule, de vous écouter dans ce que vous partagez, qui vous est difficile, qui vous est singulier, spécifique. Il ne veut plus écouter des souffrances que vous partagez, il ne veut plus entendre des préoccupations. Et cette intimité émotionnelle touche et débouche sur l’intimité physique. Là encore, des zones de votre corps qui étaient légitimement touchées ne le sont plus ou le sont moins ou de manière plus rapide. La satisfaction ou l’aspiration à avoir des rapports sexuels diminue.
Même si certains continuent à avoir des rapports, vous percevez qu’il y a une sorte de différence. J’allais proposer des qualificatifs, mais je voulais juste noter la différence dans les rapports et vous l’avez noté et vous n’avez pas posé la question à votre conjoint de savoir pourquoi vous percevez une différence.
10. Vulnérabilité :
Et enfin, le deuxième critère, c’est que la vulnérabilité est considérée comme une faiblesse par votre partenaire. Quand vous vous ouvrez, vous avez le sentiment qu’ils en profitent soit pour tirer, soit pour s’en ficher complètement de votre vulnérabilité, de votre transparence, de votre ouverture. Il ne veut plus bénéficier de votre vulnérabilité et l’utiliser comme un soutien pour manifester de la confiance et de la compréhension, de l’engagement, de l’affection, de la présence, du respect, etc.
Le véritable amour
Avant d’arriver à des pistes pour savoir que faire quand on a le sentiment de ne plus être aimé par son conjoint, je voudrais m’arrêter sur le véritable amour, et je me fonderais sur une citation de Marisa Donnelly qui est autrice d’un livre qui s’intitule « Somewhere on the Highway. »
Donc, quelque part sur une autoroute qui fait partie d’une collection de poésie, sur la découverte de soi, sur la croissance, l’amour, la perte et les défis du désir. Et qui dit que le véritable amour ne consiste pas à attendre la personne idéale ni à trouver quelqu’un qui réponde à tous nos critères? L’amour, c’est rencontrer un être imparfait et construire avec lui une histoire aussi compliquée que merveilleuse.
J’aurais pu me fonder sur ce que dit Lise Bourbeau, sur le véritable amour dans plusieurs de ses ouvrages d’ailleurs, puisqu’elle prend le temps de les regarder, de les décrire et de donner des éléments qui permettent de se situer. J’ai choisi de citer Marisa Donnelly parce qu’elle est moins connue, notamment dans le développement personnel et l’accompagnement conjugal.
Votre conjoint n’est pas l’idéal
Or, j’aime beaucoup cette citation. Vraiment, on n’attend pas la personne idéale. Vous savez que vous êtes en couple avec quelqu’un qui n’est pas la personne idéale. Ce n’est pas l’homme ou la femme idéale qui vous correspond, ce n’est pas votre âme sœur. C’est une personne que vous avez choisie et qui ne répond pas à tous vos critères. Vous avez choisi une personne qui est imparfaite.
Vous avez choisi de construire avec lui et avec elle une histoire qui sera compliquée et merveilleuse, pour reprendre les propos de Marisa Donnelly. Et quand on prend conscience de cette réalité qui est loin du monde des bisounours, on peut intégrer qu’il est possible que l’on passe par le désamour.
La bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas parce qu’on est passé par le désamour et que même si ce désamour est installé pendant quelques mois, quelques années peut-être, on ne peut pas retrouver l’amour puisque l’amour est une décision, une résolution, un choix. Même si au départ on a oublié que c’était comme ça. On a fondé notre création conjugale sur le sentiment amoureux, le feu, la flamme. « Sans toi, que pourrais-je faire? ».
On peut se rendre compte qu’au bout de quelques années, et bien sans toi, je me sens beaucoup mieux. Vous comprenez que c’est assez étrange finalement, de passer d’un amour fou, révolu, résolu, déterminé, impliqué à une indifférence, voire à un rejet.
III. Que faire quand on le sentiment de ne plus être aimé par son conjoint ?
Passons maintenant à la dernière étape. Que faire quand on a le sentiment de ne plus être aimé par son conjoint? Parce qu’il est possible de faire quelque chose? Le sentiment de ne pas être aimé par son conjoint peut être très difficile à vivre, comme je l’ai évoqué dès le début, et il est important d’aborder la situation de manière constructive, avec un projet. Pas comme une fatalité, une impossibilité d’action. C’est faux.
1. Prendre soin de soi :
Et la première action que je vous demande de mettre en œuvre, c’est de prendre soin de vous. Prendre soin de soi pendant cette prise de conscience dans laquelle vous avez le sentiment de ne plus être aimé par votre conjoint. Prenez soin de vous si vous avez le sentiment ou conscience de passer des heures et des journées à pleurer, à vous balader en pyjama, démaquillée, en souillon, ou de ne plus prendre soin de vous ni de l’appartement de la maison dans lequel vous êtes.
S’il vous plaît, arrêtez ça tout de suite maintenant. Prenez soin de vous, de votre intérieur personnel. Prenez soin de votre logement. Remaquillez-vous, habillez-vous. Retrouvez les réflexes que vous aviez la première, deuxième et troisième années de la vie à deux. Parce que c’est là que vous pourrez commencer à vous plaire de nouveau et à commencer à semer quelque chose qui fera que votre conjoint se dira, « Tiens, je retrouve la personne que j’ai aimée. »
Prenez soin de vous. Ne vous laissez pas aller. Prenez du temps pour vos propres activités, pour vos centres d’intérêt, et contribuez ainsi à renforcer votre estime de vous.
Comment voulez-vous que quelqu’un reconstruise l’amour avec une loque? Avec quelqu’un qui est pessimiste, défaitiste, qui ne s’aime pas, qui ne prend pas soin de lui ? Même vous, vous ne seriez pas attiré par quelqu’un de ce genre. Donc, prenez soin de vous, recommencez à prendre soin de vous.
2. Parler ses langages d’amour sans attente en retour.
Deuxième chose, parlez vos propres langages de l’amour pour prendre soin de vous. Si votre langage d’amour est le cadeau, offrez-vous des cadeaux. Si votre langage d’amour est le moment de qualité, prenez des temps de qualité avec vous-même. Et puis parlez le langage d’amour de votre conjoint. Parlez ses langages d’amour et faites-le sans attendre de retour d’effet.
Parlez son langage d’amour parce que vous avez compris que si vous en êtes là, à vous interroger sur « mon conjoint, m’aime-t-il encore ? », c’est que sans doute vous avez oublié ou négligé l’importance de parler ce langage d’amour. Mettez cela en priorité. Parlez vos langages d’amour en prenant soin de vous, et ensuite parlez les langages d’amour de votre conjoint.
3. Communiquer ouvertement :
Troisième chose, communiquez ouvertement avec votre conjoint sur votre relation. Exprimez ce que vous ressentez à votre conjoint et faites-le de manière honnête et respectueuse.
Parlez de vos préoccupations, de vos besoins émotionnels, mais s’il vous plaît, vous n’arrivez à cette troisième étape que quand vous avez commencé à prendre soin de vous. Je dirais une bonne quinzaine de jours, et que vous avez parlé votre propre langage et le langage de votre conjoint pendant une bonne quinzaine de jours également (quinze jours, trois semaines, une vingtaine de jours), et ensuite, communiquez ouvertement sur ce que vous ressentez, comment vous vous sentez, comment vous percevez le couple, ce que vous aimez dans votre couple, pas ce que vous n’aimez pas.
Est-ce que vous ne voulez pas ? Parce que vous aimez ce que vous aimez chez votre partenaire. Dites combien vous aimez votre partenaire et pas seulement ce que vous aimez chez lui. Pour reprendre ce qu’a partagé Julie avec nous tout à l’heure.
4. Écouter attentivement :
Et puis, quatrième chose, écoutez attentivement. Donnez à votre conjoint l’occasion de partager ses propres sentiments, ses perspectives, sans, j’insiste bien, sans les juger. Il est possible que ce que vous entendrez sera différent de ce que vous percevez, que les perspectives ne seront pas forcément convergentes avec les vôtres. On s’en fiche. Écoutez attentivement, prêtez attention.
5. Considérer la thérapie de couple :
Cinquième chose que vous pourriez faire, c’est de considérer la thérapie de couple. Alors, je prêche pour ma paroisse, parce qu’effectivement, vous ne pouvez pas être juge et partie. Vous ne pouvez pas mettre en place certaines choses que vous n’avez pas apprises.
Par conséquent, vous aurez besoin d’un équipement extérieur, dirais-je, de quelqu’un qui connaisse le fonctionnement des principes de la vie conjugale pour vous donner des éléments. Rien de mieux qu’un professionnel pour cela, parce que vous ne pouvez pas, vous seul, concevoir ce dont votre couple a besoin en étant intérieur à votre couple.
6. Évaluer la relation :
Sixième chose, c’est d’évaluer la relation. Il y a des moments où il est nécessaire d’évaluer la relation, de voir si elle répond à vos besoins, à vos attentes, si elle répond aux besoins et aux attentes de votre partenaire.
Cela signifie que vous allez, à partir de là, savoir si vous choisissez de continuer la relation ou d’y mettre un terme. L’évaluation peut apporter des modifications dans la relation parce que vous vous rendez compte qu’il y a une lacune dans la réponse à certaines étapes de vie, certains besoins, certains ressentis, certaines souffrances.
Sans évaluation, vous ne pouvez pas vraiment vous y inscrire. C’est ce que j’appelle le bilan conjugal. Je peux vous accompagner dans un bilan conjugal, vous donner des clés pour le faire, pour que vous puissiez évaluer votre relation de manière constructive. Parce que l’évaluation de la relation ne consiste pas à dire « ouais, c’est minable, ceci et cela, je n’aime pas ceci, je n’aime pas cela ». Là, vous n’évaluez pas la relation, vous tirez à boulets rouges sur votre relation. Donc, évaluer la relation est une chose qui s’apprend aussi et que vous pouvez acquérir auprès d’un professionnel.
7. Rechercher un soutien extérieur :
Enfin, septième chose, la dernière, c’est de rechercher un soutien extérieur, une oreille qui peut vous entendre, qui fasse partie de votre cercle d’amis proches. Et s’il vous plaît, choisissez quelqu’un qui a une orientation sexuelle différente de la vôtre. Autrement dit, si vous êtes une femme hétérosexuelle, confiez-vous à une femme hétérosexuelle.
Le risque est que si vous vous confiez à quelqu’un qui a la même orientation sexuelle que la vôtre, vous risquez de vous retrouver dans son lit ou dans ses bras et de regretter que l’écoute attentive dont l’autre aura fait preuve débouche sur la fracture de votre couple.
En conclusion ; action
Je vous ai donné des éléments concrets. Je vais m’arrêter là aujourd’hui en vous rappelant que je suis à votre écoute. Parce que vous ne pouvez pas tout gérer tout seul, comme vous l’avez compris. Vous n’avez pas tous les outils pour le faire.
J’ai voulu vous donner un panorama afin que vous puissiez faire un point, manifester une prise de conscience et vous encourager à oser faire le pas, de dire « Mon conjoint, m’aimes-tu encore ? » Se dire « M’aime-t-il encore ? » est un signe de bonne santé.
Quand on refuse de faire cette démarche, c’est justement le signe d’une mauvaise santé conjugale, d’une baisse d’intimité, d’une difficulté à entrer dans l’écoute attentive, dans la communication ouverte. Vous voulez prendre soin de vous ? Vous voulez prendre soin de votre couple ? Alors, posez-vous la question « m’aime-t-il encore ? » Et posez-lui la question « M’aimes-tu encore ? ».
Je vous rappelle que je vous écoute dans vos questions, vos remarques. Je compte sur vous pour mettre vos cinq étoiles sur Google Podcast, Apple Podcast et Spotify. Et puis, si vous avez besoin d’être accompagné, allez sur le blog « Couple heureux » comme aller directement dans l’onglet « Je vous accompagne », prenez rendez-vous en ligne, et je me ferai un plaisir de vous donner des éléments pour répondre à vos questions, à votre besoin, peut-être à votre situation de crise du moment, pour que vous puissiez trouver la réponse à « M’aime-t-il encore ? »
Merci pour cet article et cet épisode de podcast très intéressant. Prendre soin de soi est vraiment primordial pour retrouver une estime de soi, s’accorder du respect et se montrer à soi-même qu’on a de la valeur. Une étape à ne pas sauter dans le processus de reconstruction ou de réajustement du couple.
Oui, « Prendre soin de soi est vraiment primordial pour retrouver une estime de soi ». C’est même fondamental. Cette phase est encore trop souvent négligée, surtout quand on a l’impression d’une « baisse » d’amour du partenaire