J’ai blessé mon conjoint et il veut me quitter 4/4

J’ai blessé mon conjoint et il veut me quitter 4/4

Installer un engagement et s’y tenir

Je suis ravi de vous retrouver j’espère que vous continuez à avancer à travailler sur votre bonheur couple. Que vous avez profité de toutes les clés que je vous ai donné depuis le tout début de cette série.

Remettons nous dans le vif du sujet 

Je voudrais continuer et terminer cette série des quatre émissions. Depuis le début, je me suis basé sur l’expérience d’un homme avec lequel j’ai échangé et qui avait considérablement blessé son conjoint. Sa femme avait même envisagé de quitter la maison. Elle avait commencé les bagages sereinement. Il m’avait donc poser la question de savoir ce qu’il pouvait faire. Évidemment sa question sous-entendait « Qu’est-ce que je peux faire pour éviter que ma femme me quitte ? »

À cette question, je lui avais répondu : « rien ». L’amour n’a pas pour objet de veiller à retenir les personnes que l’on aime. L’objectif est d’offrir, de donner en respectant la liberté de l’autre qui aura donc le choix de rester ou de partir. C’est un changement de paradigme, d’axe relationnel. Il est très important pour permettre à la personne blessée d’être convaincue d’un véritable amour. Elle le vivra sans être dans une démarche possessive. 

Petits rappels par étapes

Ensuite, je vous ai donné quelques éléments. Le premier, qui est fondamental, est d’apprendre à connaître votre conjoint. Ça vous permet de savoir ce qui peut le blesser, qui est pour lui inacceptable. Une sorte de ligne rouge à ne pas franchir. 

La suite de cette première mission visait à vous donner les moyens, si vous l’aviez franchi, malheureusement, de travailler pour grandir vous-même et faire grandir votre conjoint. 

Soyez responsables

L’étape suivante est de passer par une action de reconnaissance. Dire à votre conjoint « je reconnais que j’ai mal agi, que j’ai dit des paroles qui… Que j’ai fait des choix qui… ». Veillez à ce que cette reconnaissance ne soit pas assimilable à « je reconnais que j’ai fait ça mais tu peux quand même reconnaître que tu as fait ceci et cela… ». Ce serait une manière de lui dire qu’il ou elle est responsable de votre acte ou parole blessant(e). La démarche consiste à faire une reconnaissance unilatérale. C’est votre reconnaissance de fautes, votre responsabilité. 

Ouvrez grand les yeux 

L’étape suivante était de vous mettre à l’écoute de votre conjoint. C’est un moyen de lui permettre de sortir le pus conjugal, ce qui l’a blessé, qui l’a affecté. C’est le moyen de faire qu’il mette des mots sur des maux. Une fois que cette étape à été franchie et que votre conjoint a pu s’exprimer avec la certitude d’avoir été entendu, vous pourrez passer à l’étape suivante. Mais veillez à respecter l’ordre de ce processus.

Demander pardon, le cadeau des cadeaux

Le pas suivant est : demander pardon. J’avais fait la différence entre présenter ses excuses et demander pardon. Pour moi ces deux notions n’ont rien à voir. Demander pardon est une chose profonde, gratuite. Cette demande sera faite quelle que soit la décision de la personne qui est en face. 

Tendre la perche à votre conjoint

La dernière étape que vous avez a faire était de « tendre de nouveau la perche » à votre conjoint. L’objectif est de faire que votre conjoint exprime sa manière de voir l’avenir. Que c’est avenir soit singulier ou conjugal. Libre à lui d’exprimer sa façon de voir les choses sur une année, trois ou cinq ans. Le but est qu’il puisse dire, sans que vous ayez peur qu’il exprime une volonté de vous quitter, comment il se voit, comment il vous voit dans un avenir proche comme dans un avenir plus lointain. 

Prenez la décision de vous engager

Nous arrivons maintenant à la dernière étape à vivre. Elle n’est pas des moindres. Elle demande que vous soyez en mesure de revenir sur vous-même, sur le fondement, sur la prise de connaissance de qui vous êtes. Cela vous permettra de la vivre avec le plus d’authenticité, de profondeur possible. 

Cette étape consiste à vous engager. Je ne voudrais pas que vous vous engagiez sur des choses que vous ne pourriez pas tenir. Si vous le faisiez, vous remettriez des brèches là où il y a eu besoin de consolidation. Ce serait une manière de fragiliser une cicatrisation en cours. 

L’engagement mérite donc d’être mesuré. Votre conjoint a été blessé par ce que vous lui avait dit ou ce que vous avez fait. Il s’est senti humilié, par exemple, trahi, touché dans son intégrité personnelle. Si vous vous engagez à ne plus l’humilier, pour prendre cet exemple, je vous demanderais de vraiment utiliser ce terme. Ce serait une manière de montrer que vous avez été suffisamment à l’écoute pour comprendre sa blessure profonde. Donc si vous engagiez à ne plus l’humilier, c’est vraiment ce mot « humilier » que vous emploierez. Si votre conjoint a été meurtri dans sa personne, vous emploierez le mot « blessé, meurtri » dans l’engagement que vous prendrez. 

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Centrez-vous sur la cause de la souffrance de votre conjoint pour employer les mots qui sont en relation avec sa peine. Considérez-les comme indispensables à votre réel engagement. Si je reste sur l’exemple de l’humiliation, vous pourriez lui dire « je m’engage aujourd’hui à ne plus avoir de propos / actions qui te fasse te sentir humilié(e) ». 

Une approche rationnelle importante

Vous avez remarqué ma formulation ? Je ne suis pas entrain de dire que mes mots on humilié mon conjoint. Parce que c’est une interprétation de sa part qui fait a ressenti de l’humiliation. En effet, les mots n’humilient pas. Dans une approche rationnelle, comme je l’ai expliqué dans l’émission « Le mystère des émotions », sur le blog « Heureux au présent », je peux avoir dit une phrase qui peut faire que mon conjoint se sentira humilié. Alors que la même phrase prononcée envers un autre conjoint (si j’étais marié à une autre femme) ne la ferait pas ressentir d’humiliation.  Ce n’est donc pas la phrase que j’ai prononcée qui fait que mon conjoint s’est senti(e)e humilié(e). Mais connaissant mon conjoint et ayant compris que telle phrase ou action a fait qu’il ou elle s’est senti(e) humilié(e), je vais en tenir compte. C’est à partir de là que je veillerai à faire en sorte de ne pas reproduire ce qui a fait qu’il/elle s’est senti(e) humilié(e). 

N'essayez pas de changer, changez, un point c'est tout !

Installer un engagement et s’y tenir

Vous comprenez que l’on est vraiment dans une démarche dans laquelle vous vous engagez avec sérieux. Si vous vous engagez à ne plus humilier votre conjoint, vous vous engagez à ne plus jamais l’humilier. Donc, ne l’humiliez plus jamais. Vous imaginez qu’à la première éventuelle humiliation, ou à une parole qui pourrait commencer à flirter avec l’humiliation, vous risquez de voir votre conjoint revivre une situation aussi douloureuse que celle qu’il vient de vivre même si, entre guillemets, elle est moindre. 

On est dans une réalité qui n’est pas du tout réaliste puisqu’une blessure est subjective. Si vous marchez sur les pieds de quelqu’un et qu’il a mal et que vous marchiez sous le pied de quelqu’un d’autre avec la même intensité la perception de la douleur sera différente.

Par conséquent, l’humiliation que votre conjoint aura vécue de nouveau (même si elle est d’une douleur moins que la précédente), avec tous les guillemets que je viens de mettre pour prendre des précautions, elle pourrait le ramener, en quelques millisecondes, à une souffrance qui pourrait être considérable parce qu’en relation avec une humiliation antérieure. 

Par conséquent, si vous vous engagez , engagez-vous à quelque chose que vous allez tenir. Donnez-vous les moyens de respecter votre engagement. Décidez de changer au moment où vous l’avez dit et tenez vous-y. 

Quelle devrait être la durée d’un engagement ?

Quelqu’un me demandait : « Combien de temps faut-il que je tienne pour être sûr(e) de ne pas fragiliser le rétablissement en cours ? ». Si vous voulez un chiffre, je vous dirais « 10 ans ». 10 ans sans faillir une seule fois. Dix ans sans faire de choix susceptibles de revenir sur quelque chose qui ferait penser à la souffrance considérable initialement vécue par votre conjoint. 

Une fois que les 10 ans écoulés, revenez vers votre conjoint et dites-lui combien vous êtes heureux/se de le voir épanouit. Dites-lui votre bonheur d’avoir su dépasser, ensemble, la blessure considérable pendant ces dernières années. Ensuite, après avoir dit cela, réengagez-vous pour 10 ans. 

Vous pensez que c’était fini ! Eh bien non, c’est loin d’être fini. Vous êtes reparti(e) pour 10 ans ! Et et au bout de ces 10 ans, vous savez ce qui vous attend ? Ce sera comme ça jusqu’à la fin de votre vie conjugale.

Engagez-vous envers vous-même à vous réengagez

Ne revenez plus blesser votre conjoint sur les sujets ou des domaines qui ont déjà été constatés comme graves ou très blessants pour lui ou pour elle. Ce serait une manière de lui dire que ce qu’il vous a dit et ce qu’il a vécu n’est pas important à vos yeux. Si vous l’avez blessé gravement une fois dans un domaine particulier, n’y revenez plus jamais. 

Que votre engagement soit pris à condition que vous ayez l’assurance de ne plus y revenir, jamais. Mieux vaut ne pas vous engager à quelque chose que vous ne pouvez pas tenir plutôt que de vous engager et de retomber dans les mêmes travers profondément blessants. En même temps, ne repoussez pas l’engagement sous prétexte que vous avez peur de ne pas tenir. Engagez-vous et faites tout pour éviter de le blesser dans le même domaine. 

Surtout, s’il vous plaît, n’essayez pas de changer. Essayer c’est déjà en partie échouer. Changez ou ne changez pas. Donc, engagez-vous pendant 10 ans, réjouissez-vous dans 10 ans. Réengagez-vous pour 10 ans. Réjouissez-vous dans 20 ans et réengagez vous 10 ans. Réjouissez-vous dans 30 ans de voir le couple que vous êtes devenus, plus fort, plus riche, plus mature et en mesure de faire face à de nouveaux défis.

Je vous dis à très bientôt

Au revoir

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