Célébrer Noël en toute authenticité
50 % des personnes de plus de 55 ans et 23 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans espèrent que Noël soit déjà terminé (source : YouGov pour le HuffPost). Vous imaginez le tableau : joyeux Noël, les cadeaux, le sapin… Et pourtant, ça les oppresse, ou ils en ont déjà assez avant même que cela commence. Pourquoi ? Qu’est-ce qui peut expliquer un tel ressenti ? Vivre Noël sans hypocrisie, ça vous tente ?
Le titre de ce podcast donne un indice : l’hypocrisie. C’est sur ce sentiment que nous allons nous pencher. Pourquoi a-t-on parfois l’impression de devoir jouer un rôle ou que d’autres en jouent un ?
- Dans un deuxième temps, nous explorerons comment identifier ce qui compte vraiment à Noël ( et pas seulement à Noël, d’ailleurs, mais aussi pour le Nouvel An et les réunions familiales en général)
- Enfin, nous conclurons avec des stratégies pour aborder ces moments de manière authentique, afin de les savourer pleinement, que ce soit en solo, en couple, en famille ou entre amis.
Un Noël marqué par un malaise
Beaucoup d’entre nous ont déjà vécu un Noël où l’un des convives semblait à l’écart, mal à l’aise, comme s’il ne trouvait pas sa place. Il y a aussi eu ces Noëls marqués par des explosions d’émotions, où quelqu’un a littéralement “mis les pieds dans le plat” ou, pour ainsi dire, envoyé valser la dinde. Peut-être avez-vous été témoin de scènes où quelqu’un, mécontent de son cadeau, s’est senti blessé ou moqué.
Parfois, c’est la valeur perçue du présent qui choque, jugée inadéquate pour une fête comme Noël ; d’autres fois, c’est un décalage total avec la sensibilité ou les goûts de la personne qui le reçoit. Si vous avez déjà vécu ce genre de moment, vous voyez sans doute très bien ce que je veux dire.
Partie 1 : Pourquoi Noël est-il être hypocrite ?
Noël, censé être une fête magique et chaleureuse, peut alors basculer dans le désenchantement. Et parmi les principales raisons de ce désenchantement se trouve une réalité difficile à ignorer : l’hypocrisie. Pourquoi Noël est-il parfois marqué par cette tendance à faire semblant ? Pourquoi tant d’efforts pour jouer un rôle ?
Un détail intéressant : le mot “hypocrisie” vient du grec hypokrites, qui signifie “acteur”. À bien y réfléchir, cela explique beaucoup de choses.
Quand ça sonne faux
Dans “nous” : Être hypocrite, c’est en réalité devenir des acteurs. Même si nous excellons dans ce rôle, au fond, nous savons que ce n’est pas authentique. Nous pouvons nous efforcer de jouer parfaitement la comédie, mais ceux qui nous connaissent bien sentent souvent que quelque chose sonne faux. Et surtout, nous savons nous-mêmes que ce n’est pas vrai. Nous sommes en train de prétendre, de “faire comme si”.
C’est précisément ce sentiment qui, une fois la fête terminée, lorsque nous remontons dans la voiture ou que chacun retourne chez soi, nous laisse une impression de vide. Nous réalisons que ce moment n’a pas été à la hauteur parce que nous n’avons pas été sincères. En fait, nous n’avons pas été nous-mêmes. Nous avons joué un rôle, tenté de donner le change, laissé croire quelque chose qui ne reflète pas ce que nous voulions exprimer ni ce que nous sommes réellement.
Et c’est cela, l’hypocrisie : un décalage entre ce que vous montrez et ce que vous ressentez au fond de vous. Ce décalage peut sembler anodin, mais il finit par peser, parfois insidieusement, parfois de façon plus marquée. À long terme, cela peut éroder notre bien-être et miner nos relations.
1. Les attentes sociales
Parfois, comme pour Noël, le jour de l’an, les anniversaires, les anniversaires de mariage ou d’autres fêtes de famille, on se dit que c’est supportable parce que ces occasions restent suffisamment espacées dans le temps. Pourtant, à chaque fois, nous constatons à quel point cela nous impacte. Cette hypocrisie ambiante nous atteint, et pourtant, rien ne nous oblige à y céder. Pourquoi alors adopter cette attitude ?
Noël, comme d’autres fêtes de famille, impose une sorte d’injonction à la joie. Nous nous sentons obligés de paraître heureux, de jouer ce rôle de personne joviale et festive. Mais pourquoi nous forçons-nous à cela ? Pourquoi les personnes qui nous entourent se comportent-elles de manière hypocrite ? Peut-être avons-nous même observé ce phénomène chez notre partenaire. Nous avons parfois l’impression d’être avec une toute autre personne lorsqu’il ou elle est en famille : blagues, rires, attitudes légères et joyeuses. Puis, une fois dans la voiture sur le chemin du retour, c’est le silence, le vide, comme si cette personne n’était plus vraiment là.
La dynamique du faire-semblant
Cette contradiction peut déranger, car elle met en lumière l’écart entre ce que l’on montre aux autres et ce que l’on ressent réellement.
Parfois, c’est l’inverse qui se produit. À la maison, notre partenaire est jovial et agréable, mais dès qu’il retrouve une autre famille – que ce soit la belle-famille, un frère, une sœur, ou une personne qui ne l’apprécie pas – il change radicalement de comportement. Il devient boudeur, sarcastique, casse-pieds, ou adopte une attitude distante en lançant des piques. Et c’est pénible. Si nous lui en faisons la remarque, il pourrait répondre : “Je ne veux pas être hypocrite. Je ne supporte pas untel ou untel, alors pourquoi cacher ce que je ressens ?”
Pourtant, il est conscient que son absence aurait des répercussions – qu’il s’agisse d’un problème conjugal ou familial. Il se sent contraint de venir, malgré lui. Et cette obligation, combinée à l’injonction de faire de ces moments des instants parfaits, crée un terrain fertile à l’hypocrisie.
Les normes de la fête
Quand la joie est imposée de l’extérieur, sous la forme d’une attente ou d’un devoir, elle devient une façade. Et bien que cela n’excuse pas cette hypocrisie – qu’elle vienne de nous, de notre partenaire ou de nos enfants – elle reste encouragée par ces pressions sociales. Prenons l’exemple d’un enfant obligé de remercier une grand-mère qu’il n’a pas envie de voir, de lui faire la bise alors qu’il trouve qu’elle pique ou qu’elle sent mauvais. Nous l’entraînons alors à masquer ses véritables émotions pour répondre à une norme.
De la même manière, quand o, entend : “Allez, tout le monde, on sourit pour la photo !” ou “On y va, c’est important d’y être”, nous contribuons à cet apprentissage de l’hypocrisie. Cette injonction externe, qui fait peser un poids sur les comportements attendus, pousse chacun à jouer un rôle plutôt qu’à être soi-même.
Nous faisons des cadeaux parce qu’il faut en faire, non par véritable amour pour la personne à qui nous les offrons. Nous cuisinons plus, nous mangeons plus, nous faisons davantage de courses, il y a plus de bruit, moins de temps. Tout cela finit par peser, par nous lasser, au point de ne plus avoir envie de vivre ce genre de rencontres. C’est trop lourd, trop pénible, et cela nous pousse à jouer un rôle. Et quoi de plus épuisant que de faire semblant ? Semblant d’aimer, semblant d’être joyeux, semblant de faire plaisir.
2. Peut-on faire semblant d’aimer ?
C’est une réflexion importante à mener. Peut-être qu’à ce stade, il est temps de nous poser une question essentielle : et si nous choisissions d’arrêter de faire semblant ? De dire : pour ce Noël, ce jour de l’an, ces fêtes, nous décidons d’être authentiques. Non pas en disant simplement “nous ne voulons pas être hypocrites”, mais plutôt en adoptant une approche positive : nous choisissons d’être nous-mêmes.
Certes, cela peut paraître risqué, voire dangereux. Peut-être redoutons-nous déjà ce que cela pourrait provoquer dans notre famille. Si notre fils, notre fille, notre conjoint, notre mère ou notre belle-mère décidait soudain de s’exprimer sans filtre, que se passerait-il ? Si quelqu’un osait dire ce qu’il pense, rabrouait un proche, ou répondait sèchement à une remarque, l’ambiance serait certainement perturbée. Alors, la vraie question devient : qu’est-ce qui est le plus important pour nous ?
Qu’est-ce qui prime ?
L’ambiance ou notre partenaire ? Est-ce que l’ambiance a vraiment plus d’importance que notre fils ou notre fille ? Est-il prioritaire de préserver une atmosphère agréable que de prendre soin de notre propre bien-être ? Nous vous invitons à réfléchir à ces questions. Peut-être pourrions-nous prendre un moment pour nous poser, ouvrir notre cahier de vie, prendre un stylo bleu. Si nous n’avons pas de cahier de vie, prenons simplement une feuille blanche et écrivons ce que ces interrogations suscitent en nous.
Qu’est-ce qui prime vraiment :
- L’ambiance ou nous ?
- L’ambiance ou notre enfant ?
Est-il prioritaire de maintenir une atmosphère harmonieuse, ou de permettre à notre partenaire, peut-être pour la première fois après des années, d’être pleinement lui-même ?
3. L’hypocrisie en couple
En couple, la réflexion est tout aussi pertinente. Peut-être vivons-nous Noël ou le jour de l’an en tête-à-tête. Peut-être célébrons-nous des anniversaires de mariage ou de rencontre, et là encore, nous jouons un rôle. Nous donnons l’impression d’être heureux, d’être joyeux, d’être impliqués. Nous choisissons un cadeau avec soin, parcimonie, précision. Mais au fond, cela nous a pesés, nous a lassés. Et finalement, nous avons fait semblant.
Cette habitude de feindre, de jouer un rôle, mérite qu’on s’y attarde. Est-ce vraiment ce que nous voulons continuer à vivre ?
Nous vous invitons à cesser de faire semblant. Ni en famille, ni en couple, ni à Noël, ni au jour de l’an, ni pour un anniversaire de mariage, un anniversaire tout court, ou toute autre fête. Arrêtons de jouer un rôle. Nous aimerions que vous preniez conscience qu’à chaque fois que nous faisons semblant, nous nous abîmons. Peu importe les attentes des autres autour de nous : ce qui compte, ici et maintenant, c’est nous. Et nous refusons l’idée que vous continuiez à vous éroder, à vous malmener, pour répondre à des attentes extérieures.
Nous pouvons vivre sans feindre, sans hypocrisie, sans chercher à plaire. Imaginez ce que cela pourrait signifier : être simplement nous-mêmes, authentiques, sans ce poids de devoir satisfaire les autres à tout prix. Si nous sentons monter en nous ce besoin presque viscéral, compact, de plaire ou de nous conformer, posons-nous une question essentielle : pourquoi est-ce si important ? Est-ce vraiment ce que nous voulons pour nous-mêmes ?
Il est temps de choisir une autre voie, celle de l’authenticité, pour préserver ce que nous sommes au plus profond de nous.
Des questions essentielles
C’est le moment de nous poser cette question : pourquoi nous imposons-nous autant de pression ? Personne ne nous oblige à plaire. Vous pourriez me répondre : “Mais si, Pascal, mon partenaire, mes parents, ma belle-mère, mes enfants me poussent : ‘Allez, ressaisis-toi, viens, ce sera bien !’” Oui, ils expriment leurs attentes et mettent une certaine pression sur nous. Mais cette pression, nous ne sommes pas obligés de l’accepter.
Cela ne signifie pas que nous devons tout rejeter en bloc ou envoyer bouler tout le monde avec des mots durs comme : “Lâchez-moi, j’en ai assez, allez-vous faire voir.” Nous pouvons chercher un équilibre. Il est possible de ne pas céder à l’injonction de plaire tout en évitant de basculer dans une opposition radicale.
Plaire n’est pas un devoir. Ce qui importe, c’est que nous apprenions à nous aimer, nous-mêmes. Car comment pourrions-nous aimer vraiment, avec justesse, notre partenaire ou nos enfants, si nous ne commençons pas par nous aimer d’abord ?
Une des étapes essentielles pour apprendre à s’aimer soi-même, c’est d’accepter de ne pas plaire, voire de déplaire. Il s’agit d’accepter d’être nous, de nous présenter tels que nous sommes, même si cela peut déplaire à l’autre. Je sais que cela peut être perturbant. Cela peut déranger, voire briser certaines relations. Cela changera probablement la façon dont les autres nous regardent. Et cela peut aussi nous secouer, nous.
4. Lâcher prise
C’est pourquoi il est normal d’avoir peur de se laisser aller. Nous nous demandons peut-être : “Et si nous faisons cela, que va-t-il se passer ?” Mais la réponse n’est pas de contrôler ce qui va arriver, car ce n’est pas à nous de savoir ce qui se passera. Notre mission, c’est d’être nous-mêmes, de nous aimer et de nous respecter.
Je ne parle pas de nous aimer au détriment des autres, mais de nous aimer nous avant d’aimer les autres. Car sans surprise, nous ne pouvons pas aimer véritablement les autres si nous ne nous aimons pas nous-mêmes. Il existe un plafond invisible : nous pouvons aimer les autres seulement jusqu’à la limite où nous nous aimons nous-mêmes. Nous ne pouvons pas offrir à quelqu’un ce que nous ne possédons pas. L’amour que nous donnons aux autres provient de l’amour que nous avons pour nous.
Tout ce que nous offrons à l’autre est ce que nous possédons déjà. Il est donc essentiel de prendre conscience de ce que nous possédons, de qui nous sommes réellement, afin d’offrir à Noël, au Jour de l’An, à l’anniversaire de mariage, ou à toute autre occasion, ce que nous sommes véritablement, la beauté profonde inscrite en nous. Ne nous disons pas que si cela déplaît, c’est nécessairement mauvais. Ne croyons pas que si cela suscite des critiques, c’est mal ou que cela doit être évité.
Accepter +++
Je nous demande de nous accepter dans ce que nous n’aimons pas, dans ce que nous ne supportons pas, dans nos goûts personnels. Acceptons-nous tels que nous sommes, dans notre intégralité. Quand nous réalisons qu’il y a des choses que nous n’aimons pas, que nous ne souhaitons pas, mais que nous refusons d’être hypocrites, sachons que c’est une bonne chose. C’est vertueux d’être l’inverse de l’hypocrisie, c’est-à-dire d’être intègres.
L’intégrité, c’est être le même, peu importe l’environnement. Quand je regarde mon “recto et verso”, je reste le même, que je sois à la maison avec mes beaux-parents, avec mes enfants, ou à un mariage. Personne ne devrait se dire : “Waouh, c’est un autre Pascal, il est tellement différent ici !” J’ai vécu ça tout au long de mon enfance et de mon adolescence, et cela m’a appris que nous devons être fidèles à nous-mêmes en toutes circonstances.
Avoir un parent, en l’occurrence ma mère, qui n’était pas la même en public qu’à la maison, m’a souvent dérangé. À tel point qu’à chaque retour à la maison, je me disais : “Aïe, aïe, aïe, comment ça va se passer ?” En public, c’était génial, sublime, superbe ! Mais à la maison, c’était tout autre chose. Ne nous infligeons pas cela. Offrons-nous le droit d’être nous-mêmes. Accueillons-nous tels que nous sommes.
Soyons nous-même
Que nous soyons en couple, avec nos enfants, notre famille, nos amis, à Noël, au Jour de l’An, à un anniversaire de mariage ou de grande tante, nous devons être simplement nous-mêmes. On doit pouvoir nous reconnaître, et dire : “Ah oui, je me souviens que tu n’aimais pas ça, ou que tu raffolais de ceci.” Et c’est tout à fait normal d’être soi-même. Ce qui est anormal, c’est de se cacher derrière l’hypocrisie. Nous n’aimons pas cette notion d’hypocrisie. Nous ne pouvons pas l’encourager, même si c’est pour vouloir faire plaisir à quelqu’un.
Les 50 % des plus de 55 ans qui détestent Noël sont souvent enfermés dans cette obligation du “devoir”. Il faut sourire, faire plaisir, se retenir de dire à notre fils ou à notre fille qu’on trouve qu’il éduque son enfant de manière trop permissive, ou dire à notre belle-fille qu’elle est mal habillée, ou à notre neveu que certaines choses ne se font pas. Tout cela parce que nous nous sentons contraints par cette retenue, ce devoir de prestance. Et c’est pareil pour les 18-24 ans, qui veulent être eux-mêmes, bruts de décoffrage, authentiques, en parlant avec leur propre langage.
Pour les parents
Peut-être que c’est là une réflexion intéressante pour nous, parents. En tant que parents de jeunes adultes, nous réalisons que nous avons besoin d’accepter nos enfants tels qu’ils sont, surtout pendant ces moments festifs. Nous avons besoin, dans ces moments-là, d’accepter notre partenaire pour ce qu’il est et de le laisser pleinement profiter de l’événement. Quand il revient, nous voulons qu’il se dise : “C’était génial, j’ai envie de revivre ce moment.”
Je repense un Noël dont je vous parlerai plus tard, où l’un des membres de la famille a refusé de venir. Nous avons fêté Noël sans lui, parce qu’il y avait cette pression, cette injonction à la joie, à la fête, à la perfection. Tous ces “devoirs” nous ont donné la sensation d’étouffer. C’était trop. C’était vraiment trop.
Partie 2 : identifier ses vraies priorités pour Noël
Ne faites pas cela. Faites-vous du bien, s’il vous plait. Aimez-vous. Et pour ce faire, une chose qui peut être aidante, c’est d’identifier les vraies priorités de l’événement, que ce soit Noël, le jour de l’an, un anniversaire, ou celui de la grande tante. Peu importe l’événement, il est important de comprendre ce qui nous motive à y participer.
Le pourquoi et le pour quoi
Pourquoi en deux mots ? Pour quoi en un mot ? Le “pourquoi” en un mot s’ancre dans le passé. C’est un concept que nous avons partagé à de nombreuses reprises, notamment lors de séminaires, comme la “base fondamentale de la vie à deux”. Quand nous répondons à ce “pourquoi” en un mot, nous réfléchissons aux raisons qui, dans le passé, nous poussent à vouloir être à cette fête de Noël, du jour de l’an, ou à l’anniversaire de telle ou telle personne. Est-ce parce que nous avons une relation d’affection avec cette personne, que nous avons envie de lui montrer notre amour, que nous souhaitons lui faire plaisir ? Ce sont toutes les raisons liées au passé.
Ensuite, vient le “pour quoi” en deux mots, qui concerne l’avenir. Ce “pour quoi” s’intéresse à ce que nous voulons construire maintenant, à partir de cet instant précis. Nous ne tenons plus compte du passé. Nous voulons désormais, à partir de ce moment-là, établir un mode de relation différent, un rapport authentique qui corresponde à ce que nous sommes réellement, et à ce que nous voulons bâtir avec cette personne.
1. Définir des intentions authentiques
“Je veux me projeter dans une relation dans laquelle il y aura ceci en plus, ou cela en moins. Je veux tout cela”.
Vous voyez, le grand avantage de s’interroger sur ces deux “pourquoi” — le pourquoi du passé et le pourquoi, dans quel but, de l’avenir — c’est que je peux me projeter dans un avenir où je vais négliger certains éléments du passé.
Par exemple, :
- “J’ai souffert de la relation avec cette personne-là, et pendant des années, je n’ai pas voulu être à la même table qu’elle. Mais désormais, grâce au deuxième “pour quoi”, je peux me projeter différemment”.
- “ J’ai aussi vécu des moments agréables avec certaines personnes, et je sais que si je vais à cette fête et qu’elles ne sont pas présentes, je souffrirai de leur absence. En même temps, je veux y aller parce que je veux vivre cet événement en étant capable de me projeter dans une construction de moi-même. Je veux dépasser les souffrances que j’ai vécues, mais aussi mes peurs, mes angoisses et mon anxiété.”
- “ En fait, je veux apprendre à vivre en l’absence de cette personne ou en présence des autres, même si elle n’est pas là”.
- “ Je veux construire des choses sur moi-même”.
Vous voyez, ces deux pans peuvent nous éclairer sur les raisons pour lesquelles nous voulons vivre un événement, que ce soit Noël, le jour de l’An, une fête d’anniversaire, etc.
Qu’est-ce que je veux vivre ?
Il est essentiel de répondre aux priorités de ces événements. Et pour revenir à l’essentiel, qu’est-ce que je veux vivre ?
Cette question peut être dissociée de ces événements d’ailleurs, car je crois qu’on la pose trop rarement. Le matin, quand on se réveille, qu’est-ce que je veux vivre aujourd’hui ? Qu’est-ce que je veux vivre dans ma relation de couple ? Qu’est-ce que je veux vivre avec mon partenaire quand il rentrera du travail ?
Parce que si je sais répondre à ce “pour quoi”, en deux mots, ma manière d’accueillir mon partenaire lorsqu’il rentrera du travail sera bien différente de celle qui découlerait d’un “pourquoi” en un mot. Et elle sera aussi différente de celle où, quand il rentre du boulot, je pense “Il rentre du travail”, avec une indifférence assise sur l’habitude dénuée de sens. Il rentre c’est tout. Et le dialogue pourrait ressembler à :
— T’es rentrée ?
— Ouais, ouais
— Ok, salut. Je suis dans le bureau.
L’impact du “savoir pour quoi”
Par contre, si nous savons « pour quoi”, nous allons aborder la situation différemment. Notre manière de la recevoir sera complètement transformée. Nous comprenons que ce que nous semons aujourd’hui est ce que nous souhaitons récolter plus tard. Nous semons des graines avec l’espoir qu’elles germeront, tant dans notre partenaire que dans la relation elle-même. Cependant, nous savons aussi qu’en semant, nous n’avons pas un contrôle total sur ce qui va pousser. Ce qui germera peut ne pas correspondre exactement à ce que nous imaginons, mais si nous ne semons rien, nous savons que quelque chose poussera tout de même, et ce sera sûrement moins favorable.
Je précise juste entre parenthèses que je ne peux semer que dans le présent, jamais dans l’avenir. Je sème aujourd’hui pour voir pousser demain, car je ne connais aucune graine, à part peut-être dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre avec Jamel Debbouze, où, lorsqu’on jette les graines, elles font qu’un palmier pousse instantanément. Ça, c’est dans les films. Mais dans la vraie vie, on sème aujourd’hui pour récolter demain. Donc, je vais répondre aux deux pourquoi pour ancrer les vraies priorités et savoir où je veux me projeter, où je veux me positionner.
2. Définir nos intentions authentiques
Nous avons compris les deux pourquoi. Nous allons donc définir nos intentions authentiques. Et pour ce faire, nous avons besoin de rentrer en nous-mêmes, seuls. Notre partenaire est là-bas, dans la cuisine, au travail, à la maison, dans le jardin, dans le garage, peu importe. Nous devons prendre un moment pour nous, pour nous poser ces questions essentielles : pourquoi voulons-nous vivre cela ? Pourquoi avons-nous ce lien avec le passé ? Pourquoi l’avenir, ici et maintenant, nous pousse-t-il à agir de cette manière ? Et pourquoi voulons-nous participer à ces fêtes de Noël ? Pourquoi souhaitons-nous y aller ou, au contraire, pourquoi ne voulons-nous pas y aller ? Qui voulons-nous être quand nous serons là-bas ? Qu’est-ce que nous voulons vraiment vivre ? Et, surtout, qu’est-ce que nous ne voulons pas vivre ?
C’est à travers ces réflexions que nous pouvons éviter de nous forcer et commencer à agir de manière plus authentique, à être plus vrai avec nous-mêmes. Nous reviendrons plus tard sur les moments qui sont réellement importants pour nous. Quels moments voulons-nous vraiment vivre, et pourquoi sont-ils essentiels à nos yeux ? Ces interrogations nous aident à identifier ce qui est significatif et à nous engager dans des actions qui nourrissent véritablement notre bien-être. En procédant ainsi, nous cessons de jouer un rôle, et cela nous permet d’aimer davantage et de manière plus sincère, car nous agissons selon nos véritables désirs et non sous la pression des attentes extérieures.
Aimer sans se forcer
Peut-être que cela peut en secouer quelques-uns, car ils se demandent : “Mais en fait, est-ce que si on ne se force pas, cela signifie qu’on aime mieux ?” Pas nécessairement, non. Mais si on se force et que le cœur n’y est pas, on n’aime pas.
Quand je parle de cœur, je ne parle pas d’émotion, mais de la volonté de faire en sorte que l’autre se sente aimé, et non simplement contenté.
Ce n’est pas pour lui faire plaisir. Il y a une différence entre faire plaisir et aimer. Je ne veux pas que vous agissiez pour faire plaisir à l’autre, non, non, non. Je préfère que vous agissiez pour montrer à l’autre que vous l’aimez, pas simplement pour lui faire plaisir. Ne confondons pas faire plaisir et aimer. Je ne vais pas m’arrêter là-dessus, mais nous aurons l’occasion d’en parler plus en détail, je pense, lors d’une activité ou d’un webinaire.
3. Clarifier les besoins de votre couple
Des sessions ont lieu un mardi sur deux, les semaines paires, symboliquement, comme pour le couple. La prochaine aura lieu le 10 novembre 2024 autour du sujet : Petits gestes, grandes conséquences.
Et pour apprendre à aimer, nous avons besoin de prendre le temps de clarifier nos propres besoins, de savoir où nous en sommes, de nous orienter vers nous-mêmes dans le calme, la sérénité, l’isolement, pour redonner du sens aux raisons pour lesquelles nous voulons faire les choses :
- Je sais pourquoi je veux y être.
- Je sais pourquoi je ne veux pas y être. Je sais jusqu’où je veux y être.
- Je sais là où je poserai mes limites.
Et cela, je le fais la tête froide, en toute sérénité, avec bienveillance. Une attention que je qualifierais de belle, construite et ciblée, cherchant un équilibre entre ce qui montrera mon amour aux autres et ce qui montrera mon amour pour moi-même.
Cela nous fait glisser doucement vers la troisième partie que je vous ai annoncée : des stratégies pour vivre un Noël authentique.
Partie 3 : Des stratégies pour vivre un Noël authentique
Nous avons déjà commencé à y travailler, puisque dans cet exercice réflexif, nous nous retrouvons seuls face à nous-mêmes, dans un travail d’écriture, de réflexion, et peut-être même de méditation, si on le souhaite.
Nous sommes déjà dans cette démarche pour vivre un Noël sans hypocrisie. Donc, pour vivre un Noël authentique, cela revient à l’idée de vivre sans hypocrisie ou en étant intègre.
1. Honneteté et bienveillance
Je propose tout d’abord de faire preuve d’une honnêteté associée à de la bienveillance. Ces deux éléments doivent être couplés. Cela signifie que je ne vous invite pas à faire preuve d’une honnêteté brutale qui pourrait ressembler à, “Non, non, ça, je déteste. Lâchez-moi avec ça”.
L’honnêteté brutale, c’est tout sauf constructif. On peut dire la même chose avec le même fond, mais dans un autre état d’esprit, avec de l’honnêteté bienveillante.
Exemple :
— Je te remercie de me proposer, mais vraiment, c’est quelque chose que je n’aime pas du tout, alors je préfère vous laisser jouer entre vous.
Un autre exemple :
— Allez, prends un verre !
— Non, non, j’ai arrêté de boire.
— Attends, tu ne vas pas nous faire le coup que tu ne veux pas boire, tout ça ?
— Eh bien si, je vais vous faire ce coup-là, mais je me le fais à moi-même. J’ai choisi de ne plus boire et je vous remercie de respecter ma décision, de ne plus me proposer un verre jusqu’à la fin de la soirée. Est-ce qu’on est d’accord ?
Il y a ici une alliance entre honnêteté et bienveillance.
Fixer des limites claires
Certains des personnes que j’accompagne ont déjà identifié ce qu’on appelle l’assertivité, mais je ne vais pas la définir ici. Je prends le temps de l’expliquer dans le programme que vous pouvez trouver sur couple-heureux.com, intitulé “Maîtrisez votre vie : le guide pratique contre la manipulation”. Dans ce programme, je m’arrête sur l’assertivité. J’explique comment l’utiliser dans des situations où on se pose des questions sur ce qui est bien ou mal, et j’introduis des outils pour savoir comment être assertif, notamment face à un manipulateur, mais aussi avec toute personne envers qui l’on ressent l’obligation de faire certaines choses pour que ça passe.
L’assertivité est un excellent outil pour faire en sorte que les choses passent, ou non. On pense souvent “Ça passe ou ça casse”, mais dans le cas de l’assertivité, “ça passe”. Si vous êtes intéressé(e) et que vous avez besoin de travailler sur l’assertivité, allez sur programme.coupleheureux.com, et achetez ce programme pour maîtrisez votre vie.
Une manière de vous dire cela est : remettez les mains sur votre volant pour vivre une vie exempte de manipulation.
La première chose à faire, c’est d’être honnête et bienveillant. Cela signifie poser des limites claires. C’est comme ce que je viens de faire avec l’insistance sur l’alcool : “Tu as bien tiré une taffe, c’est juste un shit, tu vas pas te faire péter un câble pour ça !”
Dans un cas similaire, il est juste nécessaire de poser des limites. Ce n’est pas la peine de s’énerver, de taper du poing sur la table ou de renvoyer quelqu’un. Veillez à être clair dans le travail que je vous ai proposé tout à l’heure : Pourquoi et pourquoi.
L’honnêteté seule ne suffit pas
Cela nous permet de répondre “non” de manière honnête et bienveillante. Certains diront : “Mais nous, nous sommes honnêtes, et les gens n’apprécient pas.” Oui, mais parfois, nous sommes seulement honnêtes… et l’honnêteté, quand elle est rigide, cassante, dure, cinglante, ou poignardante, ce n’est pas agréable ! Cela altère la richesse de notre honnêteté.
Être honnête et bienveillant, c’est être honnête tout en veillant au bien-être de la personne à qui nous nous adressons. Cela signifie qu’on agit avec bienveillance envers l’autre, mais seulement si nous agissons déjà avec bienveillance envers nous-mêmes.
Car nous avons remarqué que, lorsque nous sommes honnêtes et bienveillants, que ce soit pour Noël, le Nouvel An, un anniversaire de Machin ou de Grand-tante, nous sommes aussi en train de prendre soin de nous-mêmes, de notre manière d’être en relation avec nous. Et lorsque nous nous retrouverons devant le miroir, en enlevant notre nœud papillon, notre cravate, notre chemise ou nos mocassins, nous aurons une image différente de nous. Nous aurons une estime de nous différente, parce que nous aurons fait preuve d’une honnêteté bienveillante.
Un cadeau à soi-même
L’honnêteté bienveillante est un cadeau que nous nous faisons à nous-mêmes. Nous ne sommes pas obligés d’être hypocrites, mais nous ne sommes pas obligés d’être brutaux non plus. Nous pouvons être authentiques, honnêtes et bienveillants. Et ainsi, nous nous faisons un cadeau. Et puisque nous nous l’offrons à nous-mêmes, nous l’offrons aussi aux autres. Génial ! Bingo ! Super ! Tout le monde y gagne, mais nous y gagnons en premier.
C’est une mentalité qu’il nous faut entretenir, car elle permet de fixer des limites claires avec une sérénité qui fait du bien. Comme nous l’avons vu précédemment dans le programme “Maîtriser votre vie”, nous y trouvons tous les volets sur l’assertivité, qui vont dans la même direction. Cela nous permet de gérer les tensions, inévitables au demeurant, avec sérénité. Nous ne pouvons pas empêcher qu’il y ait des tensions. Ce que nous pouvons faire, c’est gérer ces tensions en nous, mais entre nous et quelqu’un d’autre, nous ne pouvons pas les empêcher.
2. Accepter les tensions
Donc, cela signifie que, pour vivre un Noël authentique, un Nouvel An authentique ou n’importe quel événement de manière authentique, nous devons accepter ces tensions et les gérer avec calme et discernement. Ce n’est pas en fuyant ou en ignorant les tensions que nous pourrons être pleinement nous-mêmes. C’est en les abordant de manière sereine et réfléchie que nous serons capables de rester fidèles à nous-mêmes tout en préservant des relations harmonieuses avec les autres.
Acceptons, pré-acceptons avant de nous retrouver face aux tensions et ne pas nous dire : “Voilà, ça y est, j’en étais sûr ! Oh purée, il est gonflé, celui-là !” Non, non, ce n’est pas la peine. C’est normal, nous savions qu’il y aurait des tensions. Ne rigolons pas non plus en disant : “Ah voilà, je savais qu’il y aurait des tensions, il y en aurait de toute façon, puisque untel et untel sont là.” Non.
Nous savons qu’il y aura des tensions, non pas à cause de untel et untel, mais parce que c’est propre à l’essence humaine. Nous sommes un groupe. N’importe quelle micro-société entraîne des tensions. D’ailleurs, dans notre couple, il y a des tensions, mais ce n’est pas à cause de notre partenaire, ni de nous, c’est à cause du phénomène de groupe qui crée ces tensions.
Vous avez remarqué qu’il y a des tensions aussi quand nous sommes seuls avec nous-mêmes, parce que parfois nous ne sommes pas d’accord avec nous-mêmes. Parfois, nous avons eu honte ou nous étions fâchés contre nous d’avoir été hypocrites, et nous nous disons : “Mais c’est pas possible ! T’es vraiment un lâche, ressaisis-toi !”
Des tensions avec soi-même
On peut avoir des tensions avec soi-même, n’est-ce pas ? Donc, vous savez qu’il y aura des tensions. Préparez-vous à cela en toute sérénité. Je me prépare, c’est normal : “Ce n’est pas à cause de telle ou telle personne, mais simplement à cause d’une chose : la mise en communauté d’humains, d’êtres vivants”.
Ce que je dis est valable pour les humains, mais c’est pareil pour les animaux, c’est valable pour la végétation aussi.
Par exemple, si vous vivez près d’une pinède, vous avez sans doute remarqué que sous les pins, qu’ils soient parasols ou sylvestres, il n’y a presque rien qui pousse. Pas un brin d’herbe, rien. Pourquoi ? Parce que lorsque les pins s’étendent sur un territoire, ils sécrètent un acide qui empêche les autres végétaux de pousser. Plus ils sont serrés, moins il y a de végétation en dessous. Ils ont trouvé un moyen d’étouffer la vie des autres. On pourrait parler de tension sur le plan biologique, mais c’est comme ça.
Est-ce normal de s’attendre à ce qu’il n’y ait aucune tension ? Acceptons qu’il y ait des tensions au cours de ses événements, comme nous savons qu’il y en aura au sein du couple. Quand il y en a, c’est ainsi, c’est le fait de la dynamique des relations humaines.
3. Co-créer Noël ensemble
Un des moyens de vivre un Noël dans cette approche de vie authentique, où je veux être en famille et en couple, tout en sachant qu’il y aura des tensions, c’est de fixer des limites claires et d’être à la fois honnête et bienveillant. Cela permet de créer une manière d’être en couple qui soit plus en accord avec ce que vous souhaitez, ou du moins qui s’en rapproche.
Nous pouvons même co-créer cela avec notre partenaire en lui disant : « Voilà, Noël approche, comment veux-tu vivre ces moments ? Qu’est-ce qui te fait du bien ? Qu’est-ce que tu apprécies, et qu’est-ce qui te déplaît ? » C’est un moment pour être à l’écoute de l’autre, pour ajuster ensemble vos attentes. Par exemple, il est possible de discuter des traditions : « Jusqu’à présent, on a toujours passé Noël à telle heure avec telle personne, et puis le 25, c’était avec telle autre. Qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que ça te convient ou souhaites-tu apporter des changements ? »
Gardez le cap de l’intention
Cela peut aussi être l’occasion de dire ce qui ne nous convient plus. « Moi, ça ne me va plus pour telle ou telle raison, j’aimerais changer tel paramètre. » Mais prenons le temps de réfléchir avant d’en parler. L’idée n’est pas de déranger tout le monde ou de chambouler l’ensemble des traditions sans raison, mais plutôt de trouver un équilibre qui convienne à nous deux.
L’idée, c’est d’être authentiques, honnêtes et bienveillants. Donc, nous avons pris le temps de réfléchir. Nous mettons sur la table nos réflexions, même si nous n’avons pas encore de solutions précises, mais nous savons pourquoi nous voulons ce changement. D’ailleurs, je préfère même que nous n’ayons pas de réponse toute faite, car cela permet d’ouvrir un travail coopératif, une co-création entre nous et notre partenaire, pour faire en sorte que le Noël ou le jour de l’An que nous allons créer ensemble nous corresponde à tous les deux.
4. La flexibilité respectueuse
En même temps, dans cette démarche d’honnêteté bienveillante, il est important de faire preuve de flexibilité respectueuse. Vous percevez la tension présente dans le couple de la flexibilité respectueuse ? C’est l’équilibre entre se respecter et être conscient qu’on ne veut pas imposer que des aspects non-négociables à l’autre. Autrement, cela devient difficile à gérer.
D’ailleurs, il y a un podcast intitulé “Le non négociable”, que j’avais créé après une série sur les relations toxiques : “Je vis des relations toxiques”, “Comment en sortir”, “Comment couper les ponts”, “Comment renouer le dialogue”, et le cinquième épisode traite justement du négociable et du non négociable. Si cela vous intéresse, écoutez-les comme une série pour avancer sur vous. .
La flexibilité pousse à l’acceptation et à la construction
Je voulais aussi vous dire que lorsque nous sommes flexibles et respectueux, cela signifie que nous sommes d’office conscients de la nécessité d’ouvrir au-delà du non négociable, d’accepter une certaine flexibilité. Par exemple, nous pouvons dire… : “OK, là-dessus, je suis d’accord », ou encore « Là aussi, pourquoi pas ? Peut-être qu’on peut trouver un compromis et aller à mi-chemin ? Si on en fait un peu moins, est-ce que cela te convient ? Qu’en penses-tu si on fait ainsi, mais pas jusque-là ? Et puis, on peut essayer de l’intégrer ainsi. D’accord, je t’entends, ça me va, on peut effectivement faire ça. Bon, on fait un point après, et on verra ce que ça donne.”Avec un telle approche, on entre dans une flexibilité respectueuse.
Ne soyons pas dans la rigidité, du genre “c’est comme ça, c’est pas autrement pour nous, c’est tout ou rien, c’est noir ou blanc”. Nous appelons cela du racisme. Et nous avons la bonne couleur pour en parler si nous adoptons cette attitude. Non, c’est une façon de bloquer, de verrouiller, de faire preuve d’une résistance que nous n’apprécions pas, car cela ne permet pas de construire.
Savoir ce que l’on veut
Nous préférons être clairs sur ce que nous ne voulons pas, c’est super, mais en même temps, soyons clairs sur ce que nous voulons. Ne venons pas seulement avec ce que nous ne voulons pas, car cela, c’est de la résistance, c’est empêcher. Soyons au clair sur ce que nous voulons, et là, nous proposons de la conduite, de l’aspiration, de l’ouverture. Nous tendons la perche, nous permettons les opportunités ou nous ouvrons et saisissons les opportunités.
Accepter de ne pas plaire
Donc, nous préférons être dans cette dynamique. Et cela signifie que nous serons en mesure d’offrir un cadeau, par exemple, et d’accepter que le cadeau ne plaise pas. Ne réagissons pas en disant : “T’es gonflé ! J’ai cherché pendant un mois pour t’offrir ça, et toi, ce que tu trouves à dire, c’est que tu n’aimes pas ?” Ce n’est pas de la flexibilité respectueuse, ni de l’honnêteté bienveillante.
Quand nous offrons un cadeau, quand nous préparons un repas, que nous accueillons des gens, que nous mettons une jolie table, que nous nous habillons superbement bien, nous le faisons pour le plaisir d’offrir, pas dans l’attente de validation.
Acceptons que cela ne plaise pas à tout le monde, ou que certains trouvent à redire. Cela fait partie de l’honnêteté bienveillante qu’ils expriment, à condition que cette honnêteté soit vraiment bienveillante, bien sûr. Ce n’est pas parce que les autres sont honnêtes de manière brusque ou cassante qu’il nous faut l’être à notre tour. Nous pouvons être honnêtes et bienveillants, même face à quelqu’un qui est cassant. Parfois, cela peut d’ailleurs être un signal pour nous, un moment de réflexion : “Ah, quand je suis honnête de façon cassante, cela a cet effet-là. C’est désagréable.”
Ce n’est pas nécessairement la même chose pour tout le monde, car je ne suis moi, que moi, et l’autre n’est pas moi. Mais il peut ressentir une douleur ou une blessure que je ne voudrais pas provoquer.
Prendre soin de soi
Même si nous ne sommes pas maîtres de ce que l’autre ressent, nous nous assurons que ce que nous exprimons soit de l’honnêteté bienveillante, dans le but de prendre soin de l’autre, mais avant tout de prendre soin de nous-mêmes. Ainsi, nous acceptons que l’autre n’accepte pas le cadeau. Nous acceptons même que l’autre ne souhaite pas venir à Noël, sans juger ni cataloguer.
Il est précipité et irrationnel de dire qu’il est “casse-pieds” ou “chiant”. Non, il ne veut pas, et c’est tout. Ce serait trop rapide de présumer qu’il ne veut pas sans savoir pourquoi. Si nous voulons comprendre, nous prenons le téléphone ou nous lui envoyons un message. Par exemple : “J’ai appris que tu ne voulais pas venir. Qu’est-ce qui fait que tu ne veux pas ?” Je préfère cette approche plutôt que d’assumer des raisons qui, au final, pourraient être erronées. C’est trop facile de supposer sans avoir les explications de l’intéressé.
Le solitaire de Noël
Je me souviens de Noël dernier, je crois, où, comme je l’évoquais tout à l’heure, toute la famille était réunie, mais l’un de mes neveux a choisi de rester chez lui. Nous avons voulu comprendre pourquoi il ne voulait pas être présent, tout en nous rappelant qu’il est essentiel de respecter la personne dans son choix.
Ce n’est pas parce qu’il ne vient pas qu’il ne nous aime pas, il ne vient tout simplement pas. Ensuite, nous nous sommes interrogés sur ses raisons : pourquoi ne voulait-il pas venir ? Peut-être que c’était à cause de ce poids du “tous ensemble”, cette pression implicite de devoir absolument être là. Il se retrouvait probablement dans les 23 % des 18-24 ans qui ressentent ce besoin de se libérer de cette obligation. Il aurait préféré que Noël soit déjà passé, sauter directement au jour de l’an, tant cela lui semblait pénible.
Nous avons choisi de le respecter en étant honnêtes et bienveillants avec lui. Nous lui avons dit que nous regrettions qu’il ne veuille pas se joindre à nous, et en même temps, nous avons respecté sa décision.
Est-ce que le fait de respecter son choix l’a motivé à revenir cette année ? Je ne sais pas, mais je lui poserai peut-être la question. Et même si je ne lui demande pas, je me réjouis qu’il veuille venir, tout comme j’ai apprécié qu’il se respecte en ne venant pas l’an dernier.
Respecter les avis différents
Je souhaiterais que l ’on adopte cette même démarche envers nos proches, amis, famille, ou même nos conjoints. Parfois, il faut accepter que l’autre ne veuille pas être présent, même si ça nous semble difficile. “Allez viens, on est mari et femme quand même, on ne va pas chez mes parents sans toi !” Et pourquoi pas ? Ou le fiston qui ne veut pas venir, qu’est-ce qui empêche ça ? “Ah non, c’est impensable, on ne peut pas laisser le fils à la maison !” Et pourquoi pas ? “Il est trop jeune pour rester seul chez lui.” Mais est-ce qu’il veut fêter Noël avec un de ses amis ? Pourquoi pas ? Vous sentez-vous en résistance ? Ça grince un peu, n’est-ce pas ? Mais pourquoi ce besoin de tout contrôler ?
Ne jamais se renier soi-même
Et pourquoi pas ? Je ne vous dis pas de le faire, mais je vous invite à réfléchir à cette flexibilité respectueuse, tant envers vous-même qu’envers votre partenaire, votre fils, votre fille, vos parents, votre beau-père. Parce que dans certaines familles, il arrive qu’on n’ait pas envie de voir l’autre. Est-ce qu’on doit se renier soi-même pour faire plaisir à quelqu’un ? N’est-ce pas dommage, en réalité ? Parce que se renier, ce n’est pas une démarche positive. On n’encourage généralement pas nos enfants à se renier pour satisfaire les autres. Ce n’est pas le discours que l’on transmet dans l’éducation, n’est-ce pas ? Alors pourquoi agissons-nous ainsi parfois ? Pourquoi nous forcer à faire cela ? Ne le faisons pas. Je crois qu’il est possible de faire le deuil du “tous ensemble”.
S’ouvrir à la différence
Cela peut signifier qu’on peut se rassembler pour une fête, un Noël, un jour de l’An, ou tout autre événement, tout en acceptant que chacun fasse des choses différentes, au même moment, et dans des espaces différents. Par exemple, il pourrait y avoir un repas végane, végétarien, carnivore et un autre à base de poisson.
Ce qui me frappe beaucoup, c’est ce que ma fille cadette, qui vit à Amsterdam, me raconte à propos de son entreprise. Là-bas, il est évident que l’on respecte les choix alimentaires de chacun. Ils ont cette sensibilité, cette attention. “Voilà un buffet pour toi qui as un régime alimentaire spécifique”, et puis “Toi, tu préfères tel ou tel plat, tu peux choisir parmi tout ça”. Pourquoi faudrait-il imposer le même menu à tout le monde ?
J’entends bien l’argument : “Tu ne peux pas être végétarien et refuser la dinde à Noël, c’est une exceptionnel, non ? “ Mais pourquoi se forcer à être malhonnête avec soi-même pour plaire aux autres ? Pourquoi ne pas se respecter tout en respectant les autres ?
Il est essentiel d’apprendre à être flexible, avec bienveillance, sans renier nos choix. Je vous souhaite que ce Noël soit l’occasion d’apprendre cette flexibilité respectueuse. Que chacun puisse exprimer ses envies et ses besoins, et que l’on puisse accepter que tout le monde ne soit pas en phase avec le “tout ensemble” systématique.
5. Se préparer transforme les obligations en opportunités
Préparons-nous à comprendre pourquoi nous voulons vivre ce Noël de telle ou telle manière, en réfléchissant à ce que nous souhaitons pour le passé, le présent et l’avenir. Bien sûr, cela inclut aussi l’idée d’accepter qu’il y ait des choses qui ne nous conviennent pas – que ce soit un repas, des cadeaux ou la présence de certaines personnes.
On peut accepter que certaines personnes ne viennent pas, et s’y préparer. Parce qu’en réalité, lorsque l’on se prépare vraiment à cette éventualité, on vit mieux la situation. Se préparer à aimer les autres tels qu’ils sont permet de mieux vivre nos relations, à la fois avec nous-mêmes et avec les autres. De la même manière, se préparer à mieux s’accepter soi-même nous permet de mieux vivre nos relations et d’éviter de basculer dans une hypocrisie, pour un Noël plus authentique, plus vrai, plus connecté à soi-même. Ce type de Noël créera des souvenirs profondément différents des précédents, où les obligations n’ont pas leur place.
On se sentira à l’aise de dire : “J’apprécie beaucoup ton cadeau, l’intention qui est derrière, mais je ne l’aime pas vraiment. Est-ce que cela te va si je le change ? Ou peut-être que tu préférerais m’en offrir un autre ?” Préparons-nous à ce genre d’échanges, à vivre Noël d’une manière qui soit véritablement sincère.
Aimer, ça s’apprend
Nous pouvons être prêts à faire cela, et je me mets dans le même panier que vous, car je travaille aussi à cela pour moi-même. C’est une manière de semer de l’amour pour soi, mais aussi pour les autres.
Dans ce podcast, nous abordons ce sujet central : aimer, ça s’apprend. Construire un couple heureux, ça s’apprend, comme aimer, ça s’apprend. Je vous invite à vous inscrire dans cette dynamique pour vous-mêmes, pour vos enfants, et pour votre partenaire. Dites-leur : “J’ai besoin que tu m’apprennes à t’aimer.” Je vous assure que, que ce soit pour Noël, le jour de l’an, un anniversaire ou toute autre occasion, vous vivrez de bien meilleurs moments si vous avez pris le temps d’apprendre à aimer. Vous serez non seulement plus à l’aise, mais aussi mieux à même d’incarner cette honnêteté bienveillante. Ce sera une expérience énorme.
Prenez note du calendrier à venir
L’atelier-en ligne : Aimer ça s’apprend
Vous avez l’opportunité de poser vos commentaires, questions et remarques au bas de cette retranscription.
Par ailleurs, vous avez noté qu’il y a un atelier-webinaire de 30 minutes qui aura lieu le 10 décembre à 20 h 30. Ce webinaire, qui se déroulera de 20 h 30 à 21 h sera consacré à la qui s’intitule “Aimer, ça s’apprend” aura comme sujet du jour : Petits gestes, grandes conséquences”.
Vous pourrez évidemment poser vos questions et recevoir des réponses à cette occasion.
Le webinaire live
Ensuite, le 15 décembre, nous aurons un autre webinaire live d’une durée de 1 h à 1 h 30, sur un sujet plus spécifique. Je communiquerai sur les réseaux sociaux pour vous informer du thème choisi.
D’ailleurs, si vous avez un souhait concernant le sujet, n’hésitez pas à me soumettre vos propositions. Même si plusieurs d’entre vous proposeront des sujets, je ferai un recueil et traiterai celui qui me semble le plus pertinent, même s’il s’agit d’un thème complexe, difficile ou vaste.
Donc, avant le grand webinaire live mensuel du 15 décembre, ne manquez pas le rendez-vous du 10 décembre à 20 h 30 pour l’atelier-webinaire « Aimer, ça s’apprend » de 30 minutes sur les “Petits gestes, grand effets”.
Avant que l’on se quitte, je vous invite à revenir sur la vidéo, à relire vos notes, et à vous inscrire dans cette dynamique pour aborder Noël, le jour de l’an, les anniversaires, et toutes les fêtes à venir, avec une approche authentique, vraie, connectée à votre beauté profonde et intérieure. Celle que vous avez acceptée en tant qu’individu et que vous êtes prêt à offrir aux autres.
Je vous embrasse et vous dis à très bientôt !
Merci pour cet article tellement vrai et qui soulève des questions importantes sur la manière dont nous célébrons Noël.
Remettre en question les traditions et bousculer les attentes de certains en étant authentique peuvent créer des tensions. Noël devrait être une période de véritable joie et de connexion, non une obligation sociale qui nous épuise.
J’aime particulièrement l’idée d’accepter toutes les différences de chacun notamment dans les régimes alimentaires.
Merci encore pour cet article très complet.
Merci beaucoup pour ton retour si positif ! Je suis vraiment heureux que l’article t’ait interpellé. C’est vrai que Noël peut parfois devenir une pression plutôt qu’un moment de partage et de plaisir. Remettre en question certaines traditions peut effectivement créer des tensions, mais c’est aussi un moyen de vivre cette période de façon plus authentique et épanouissante. L’acceptation des différences, y compris alimentaires, est une belle façon de célébrer la diversité et de renforcer les liens. Merci encore pour ton commentaire et ton soutien !
Merci pour cet article si pertinent et libérateur ! Il fait écho à ma propre réflexion sur la manière de vivre des fêtes plus authentiques, en accord avec mes valeurs. J’apprécie particulièrement ton invitation à redéfinir Noël à notre image et à nous recentrer sur l’essentiel.
Merci beaucoup pour ton retour ! Je suis ravi que l’article t’ait parlé et qu’il ait résonné avec tes réflexions sur des fêtes plus authentiques. Redéfinir Noël à notre image est vraiment une invitation à se reconnecter avec ce qui compte vraiment, loin des contraintes extérieures. C’est un vrai plaisir de partager ces façons de vivre, et j’espère que cela t’aidera à vivre des fêtes encore plus en accord avec tes valeurs. N’hésite pas à partager tes pensées et à poursuivre cette réflexion ! ✨🎄