C’est un sacré défi d’arriver à accueillir la peur. La plupart du temps, nous avons le réflexe de dire “Mais non, ça va aller, ne t’en fait pas, je suis là, etc.” On aime bien ce “non”. On veut encourager, soutenir et faire en sorte que l’autre n’ait pas peur. On le fait en étant convaincu que c’est génial de jouer ce rôle de soutien, « d’empêcheur de peur ». Pour moi, ce n’est pas la démarche adaptée pour la tendresse. 

Pourquoi chercher à fuir la peur ?

La tendresse accueille la peur et permet à l’autre de trembler, de pleurer. “Tu as peur ? Sache que j’écoute ta peur”. À la place du “non” s’installe un “oui”. “J’entends que tu as peur, alors parle-moi, je t’écoute, dis-toi, ouvre-toi, exprime-toi…”. Pleure si tu as besoin de pleurer. 

Même s’il pleure souvent c’est qu’il répond à son besoin. L’encourager à s’exprimer est un acte de tendresse. 

J’utilise l’image de la station d’accueil, comme celle d’un téléphone qui pourra se recharger. Vous pouvez vous transformer en station d’accueil pour votre conjoint. Ainsi, lorsqu’il aura peur, accueillez-le pour qu’il se recharge ou se décharge tout en exprimant sa peur. 

Il est plus logique de laisser quelqu’un se décharger quand il porte quelque chose de lourd. Le laisser se décharger lui permet de passer ensuite à l’étape qui consiste à se recharger. Restez donc à son écoute pour qu’il vive ce qu’il choisit, qu’il s’agisse de se décharger ou de se recharger. Quoi qu’il en soit, accueillez cette peur en vous mettant à l’écoute.  

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la tendresse accueille la peur

Face à la peur, utiliser les questions ouvertes posées avec tendresse

Cela vous conduira à retenir vos envies de conseils ou de relativisation de sa peur. Ecoutez, écoutez et écoutez sachant qu’un des meilleurs moyens d’écouter est de poser des questions : 

  • Tu as peur ? Qu’est-ce qui te fait peur ? 
  • Qu’est-ce qui fait que la peur te prend aussi fort, avec autant d’envergure ? 
  • Est-ce que tu peux donner des précisions sur ce que tu ressens ? 
  • Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider, t’accompagner et faire que tu te sentes mieux, maintenant ? 

Grâce à cette démarche-là, vous pourrez plus facilement répondre à ses besoins puisqu’il vous en exprimera quelques-uns, au moins. 

L’action qui accueille l’autre dans sa peur

Il est possible qu’il ou elle ne sache pas identifier ses besoins pour vous les exprimer. Utilisez alors votre corps. Prenez-le dans vos bras ou tenez ses deux mains. Utilisez votre épaule pour accueillir sa tête. Vous pouvez aussi, après coup, lui dire combien vous appréciez qu’il partage ses peurs avec vous. Vous l’entendez comme un signe de confiance et de courage. 

Le but n’est pas que votre conjoint n’ait plus peur. Le projet est de faire qu’il sache qu’il n’est pas seul dans ce qu’il traverse. Adaptez donc votre geste au langage d’amour qui correspond au profil de votre conjoint. Quoi qu’il en soit, restez ouvert en posant des questions et accueillez la peur de votre conjoint et ses larmes comme si vous étiez SA station d’accueil. 

Rappelez-vous combien vous êtes digne de confiance puisqu’il vous confie ses larmes et sa peur. 

Ecoutez l’émission précédente : La tendresse est dans la présence libératrice

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