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J’ai blessé mon conjoint et il veut me quitter 2/4
Comment et dans quel but demander pardon ?
Bonjour, je suis ravi de vous retrouver pour ce deuxième podcast vidéo. Merci d’être présent sur cette chaîne YouTube. Si vous ne vous êtes pas abonné(e) la semaine dernière, faites-le maintenant pour être certain(e) de ne rater aucun épisode. C’est bien le moyen le plus sûr, surtout si vous avez blessé votre conjoint qu’il veut vous quitter. Ne manquez aucune de ces émissions.
Connaître votre conjoint est une dynamique à entretenir
Je voudrais continuer aujourd’hui dans la même dynamique, avec la suite de ce que j’ai évoqué la semaine dernière. Je m’étais basé sur la question d’un homme qui avait profondément blessé sa femme. Il ne savait pas quoi faire. Il a vu qu’elle avait commencé à faire les bagages. Elle avait entamé des démarches pour quitter la maison au point qu’il était perdu. Sa question était : « comment faire pour éviter qu’elle ne parte ? ».
La semaine dernière, j’ai parlé de trois étapes importantes à considérer.
La première et la plus fondamentale : créer du temps pour apprendre qui est votre conjoint. Faites cela au point que vous saurez ce qui est pour lui une sorte de ligne rouge à ne pas dépasser. En ayant les réponses à « qui est votre conjoint », vous ne franchirez plus la ligne rouge. Vous saurez faire des choix pour dire ou ne pas dire ce qui pourrait blesser votre conjoint de manière quasi-irréversible.
Dans le couple, beaucoup de choses que l’on considère comme étant irréversible ne le sont pas. Il y a beaucoup plus de résilience, de plasticité conjugale, qu’on ne l’imagine généralement. Bien des couples ont beaucoup plus de ressources qu’il ne le pensent. Ils ont la capacité de dépasser des blessures conjugales profondes.
Pour continuer sur le rappel des étapes importantes, la première étape est d’apprendre à connaître votre conjoint. Si vous n’avez pas écouté l’émission, « les 10 questions auxquelles je devrais savoir répondre sur mon couple sans réfléchir » faites-le. Vous la trouverez sur le blog couple heureux. Elle vous donnera des bases pour éviter de franchir la fameuse ligne rouge.
Une étape à ne pas prendre à la légère
La deuxième étape à mettre en œuvre, est la reconnaissance. Reconnaître, est une manière de re-naître avec votre conjoint, puisque c’est le sens premier de ce verbe. Dans cette étape vous pourrez vous exprimer en disant par exemple « effectivement, j’ai eu des propos blessants. J’ai eu telle attitude que je trouve également inacceptable… »
La troisième étape, consiste à vous mettre à l’écoute de votre conjoint pour entendre et comprendre sa blessure. Vous focaliserez votre attention pour lui permettre d’exprimer la mesure de sa blessure, sa profondeur, son intensité, ses conséquences, sa portée…
Peut-être qu’il pourrait exprimer le lien qu’il fait entre sa blessure et des histoires antérieures à votre histoire commune. Le fait d’extérioriser cette souffrance participera évidemment à la « guérison », en quelque sorte.
Vivez cette démarche sans intention d’envisager le retour de votre conjoint. Ayez pour intention particulière de faire des choix permettant à votre conjoint d’aller mieux. Qu’il sente une amélioration de sa blessure profonde.
Passer à l’étape suivante : demander pardon
Après ces trois premières étapes, il en reste à vivre. évidemment, nous ne sommes pas arrivés au bout du cheminement.
À ce jour vous avez appris à connaître votre conjoint. Vous avez décidé de reconnaître votre action et son impact. Puis vous avez décidé de vous mettre à son écoute pour entendre et comprendre sa souffrance. Vous avez vécu tout cela parce que vous êtes conscient(e) d’avoir blessé votre conjoint, même s’il ne veut pas vous quitter.
Si, à cette occasion, votre conjoint devenait violent, blessant ou insultant, écoutez-le. Écoutez, quoi qu’il vous dise. C’est très important. L’idée n’est pas d’évaluer ce qu’il vous dit mais d’entendre et d’écouter ce que votre conjoint a à vous dire. Cela peut être une étape difficile à vivre. Et si vous vivez cette étape comme étant, entre guillemets, votre tour de « passer un mauvais quart d’heure », dites-vous que ce qui compte, c’est la reconstruction intérieure de votre conjoint, comme de la vôtre, d’ailleurs.
Dites-vous que, suite à une blessure profonde, la manière de vivre la douleur peut être parfois assez difficile à entendre pour la personne qui est en face. C’est encore plus le cas si vous êtes un des acteurs ayant participé à la profonde blessure en question.
Votre état d’esprit conditionnera l’efficacité de votre demande de pardon
Donc, l’étape suivante est une démarche de pardon. Demander pardon. Je fais une différence claire entre présenter des excuses et demander pardon. Je n’affirme pas détenir la vérité. C’est ma manière de voir les choses. Faites vos propres recherches pour avoir votre propre opinion sur la différence entre les excuses et le pardon.
Pour ma part, les excuses sont valables pour les choses qui sont légères. On peut présenter des excuses parce qu’on a dit quelque chose qui a été désagréable. Mais quand on fait face à une chose lourde, très importante est considérée comme grave, par le conjoint, les excuses ne suffisent pas. En l’occurrence, c’est le cas pour cet homme qui estime avoir brisé son couple. Cette cassure est nettement visible puisque son conjoint a entrepris des démarches pour la séparation.
Il a carrément remis en question la conjugalité. Pour moi, dans de tels cas, les excuses ne suffiront pas.
Donc, s’il vous plaît, ne présentez pas vos excuses. Vous ne pouvez pas vous excuser de l’avoir insulté, d’avoir touché à son intégrité. Les excuses ne suffisent pas. Je recommande vivement de demander pardon. J’y vois quelque chose de bien plus profond.
Le pardon est le don qui passe au-dessus des autres. Demander pardon, c’est donner quelque chose. Et parce que le pardon est une des facettes de l’amour, entrer dans sa dynamique le rend plus profond que l’excuse. Il est facile de présenter des excuses à quelqu’un. Demander pardon requiert davantage de soi, de l’amour.
Soyez précis(e) dans votre demande pardon
Dans votre démarche qui consistera à demander pardon, le mieux est de ne pas demander pardon pour un ensemble de tords. Par exemple, « je te demande pardon pour tout le mal que je t’ai fait ». Demandez plutôt pardon en exprimant votre prise de conscience précise de ce que vous avez fait ou dit. Par exemple : « je te demande pardon parce que je me rends compte de t’avoir blessé quand je t’ai dit ceci et cela. Que tu t’es senti(e) humilié(e)… Que tu as eu honte devant tes parents devant les enfants… Je te demande pardon parce que tu étais touché dans ta personne… »
Par contre, ne faites jamais suivre votre pardon d’un « mais ». Éviter « je te demande pardon, mais tu comprends que je… ». Non ! Ce serait une manière de vous excuser ou de minimiser la cause des blessures de l’autre.
Vivez cette demande de pardon en acceptant que l’autre choisissent d’accueillir votre demande de pardon ou de la refuser. Cette démarche fait partie de l’amour. Elle inclut donc l’ouverture à l’avis de l’autre. Il reste libre d’accepter comme de refuser de vous pardonner. Vous proposez et l’autre dispose. Il choisit, il accepte, il refuse. Intégrez la liberté de votre conjoint de disposer de votre demande.
Prenez cette démarche monumentale de demande de pardon au sérieux, avec gravité. Je ne sais pas comment vous le vivez ou comment vous le vivrez, si vous êtes confronté un jour. Faites tout pour vivre cette démarche avec application. Elle produira évidemment de meilleurs résultats.
Le pardon ne s’achète pas
Quand je parle de demander pardon, je ne parle pas d’offrir un cadeau, un bouquet de fleurs, une boîte de chocolats ou autres. Le pardon est gratuit. Il n’est pas question d’acheter ou de racheter quelque chose. Dans votre démarche de pardon, ne cherchez pas à offrir quelque chose d’autre que vous. Demandez pardon gratuitement, sans chercher à vous racheter.
Ce n’est pas ce que vous avez demandé pardon que votre …
- conjoint devrait vous pardonner !
- conjoint devrait décider de rester en couple.
Il reste libre.
Faites cette démarche de pardon parce qu’il vous paraît nécessaire de participer à la « guérison » de votre conjoint. C’est devenu nécessaire pour vous de demander pardon parce que vous avez pris conscience de la gravité de votre attitude. Pas pour faire changer votre conjoint, ni même le faire changer d’avis. Encore une fois, le pardon est gratuit.
Vivez cette étape même si elle sera difficile pour certains d’entre vous. Prenez un jour ou deux pour vous préparer si nécessaire. Puis créez le temps de vous retrouver dans un environnement dans lequel vous êtes sûr(e) de ne pas être dérangé(e). Vivez votre demande de pardon de manière optimale en utilisant les outils que je viens de vous donner dans cette émission.
Si vous rencontrez des difficultés. Même s’il est question d’une peur de vous lancer, partagez-le avec moi. Soit dans les commentaires de cette vidéo soit sur le blog couple heureux ou encore sur facebook.
Je vous retrouve dans la prochaine émission pour faire un pas de plus.
A très vite
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