Ne vous prenez plus les pieds dans le tapis

Que vous ayez peur ou pas de faire face à des disputes, les 10 erreurs à éviter en cas de dispute que je vous propose ici vous aideront à développer votre bonheur conjugal.

À l’évidence, certains d’entre vous aspirent à ce qu’il n’y ait jamais de dispute dans leur couple. Et ce faisant, ils se promènent dans les nuages comme le faisait Haïdi pendant le générique du célèbre dessin animé. Ça n’existe pas ! Ce n’est pas possible. Vous aurez forcément des disputes et, si vous n’en avez pas encore eu, croyez-moi, ça sent mauvais.

Le mythe du couple sans disputer nous colle aux baskets

Il est difficile de supposer ou d’imaginer un couple dans lequel il n’y a pas de dispute parce que cette dernière fait partie, non pas de la vie conjugale, mais de la réalité humaine. C’est-à-dire qu’à partir du moment où l’on met deux personnes ensemble, ce qui constitue un groupe, il y a forcément des disputes. 

Notez qu’il est même possible de se disputer tout seul en se disant « mais qu’est-ce que tu as fait là ! C’est n’importe quoi… » en se disputant soi-même. Et il est tout à fait normal qu’on se dispute parce que je ne suis pas toujours en accord avec moi-même. En couple, c’est tout à fait légitime que des disputes naissent.

Accueillez donc les disputes comme des phénomènes normaux.

Il est vrai que ce qui pose problème généralement c’est soit le mythe de la relation conjugale exempte de disputes (nous ne sommes pas comme les autres donc, nous ne discuterons pas) ou celui du pire (si on se dispute, ça veut dire que ça ne va pas bien). Ces deux aspects sont aussi faux l’un que l’autre. Les couples heureux se disputent et peuvent bien le faire surtout s’ils savent comment utiliser la dispute. Je vous renvoie à l’émission « Disputez-vous, mais disputez-vous bien ». 

L’autre point qui nous conduit à ne pas aimer les disputes est la crainte de la fréquence. Quand il est question d’une fréquence élevée, nous savons qu’il est question d’une estimation relative à chaque couple. 

Un couple peut estimer qu’une dispute par semestre est beaucoup trop élevée alors qu’un autre dirait «on se dispute jamais puisqu’il nous arrive de nous disputer que deux fois par an ! ». Il importe donc à chaque couple et à chaque individu de déterminer ce qui est trop élevé pour lui-même.

La dispute est un signe de vie conjugale

Peut-être que la prise de conscience d’une forte fréquence de dispute pourrait être un signal disant que le couple a besoin de discuter davantage ? 

Je reviens sur l’étymologie de disputer qui est discuté. Au Moyen Âge on se réunissait pour une disputation, ce qui a donné naissance à la discussion. Il s’agissait donc d’une discussion dans laquelle il était prévu que les uns amènent des arguments, différents de ceux des autres. C’est de là que nourrissait l’enrichissement puisque les uns et les autres étaient préparés à cette rencontre dans laquelle il était prévu, dès l’annonce de la disputation, que ceux qui s’y rendraient ne seraient, a priori, en désaccord. 

Il est tout à fait logique dans votre couple, il y a des moments, des sujets sur lesquels vous n’êtes pas d’accord. Si vous voyez que ça vous paraît tout à fait évident, vous irez à la disputation conjugale en intégrant qu’il est tout à fait normal d’être en désaccord entre vous sur certains points. Bien entendu, vous auriez aimé que votre conjoint soit d’accord avec vous, mais vous entendez que ce n’est pas systématiquement possible. L’accueillant comme un phénomène normal, vous l’intégrerez plus facilement si vous acceptez que lui ou elle n’épouse pas votre point de vue. 

S’accorder et se disputer, même réalité naturelle

En effet, mon conjoint n’est pas moi. Finalement, c’est une manière de prendre conscience du rêve de la fusion conjugale dans lequel on s’enferme et qui ressemblerait à une forme d’accord sur tout. J’ai, à l’instant, une petite pensée pour Walt Disney, en disant ça. En même temps, je vous invite à revenir sur la planète Terre pour s’arrêter sur les 10 erreurs à éviter qu’on vient la dispute, car il me tient à coeur que vous accueilliez la dispute comme un ingrédient à part entière de la vie conjugale. Je ne dirais pas qu’il lui soit nécessaire, mais il y a toute sa place, devant un révélateur du besoin de s’accorder. 

Il y a quelques années, je suis allé assister au concert d’Hélène grimaud, pianiste de renom, qui a interprété le Concerto pour la main gauche de Maurice Ravel. L’orchestre joué magnifiquement. Imaginez que l’orchestre prennent place sur la scène, avant l’entrée sur scène d’Hélène grimaud et que, étant dans le mythe de se dire qu’il n’est pas nécessaire de s’accorder puisque la dispute n’existe pas, l’orchestre décide de ne pas le faire. Au moment où le chef d’orchestre tape sa baguette pour annoncer le signal de départ, quand les instrumentistes se mettent à jouer naît alors une horreur cacophonique ! On a besoin que le Hautboïste donne le LA, le fameux A440, pour que tout l’orchestre se mette d’accord et qu’au lancement de l’oeuvre le rendu soit magnifique. 

Le risque de la cacophonie

Imaginez qu’au moment où un duo s’accorde avant une représentation, ils entrent en discussion pour éviter la dispute. Il s’agit d’une discussion interne dans laquelle chacun s’écoute lui-même.

Quand le violoniste accorde de son violon, il n’écoute pas ce que fait son voisin violoncelliste. Il se concentre sur lui-même. De la même manière, quand je m’accorde, je prends le temps de m’écouter moi-même pour m’accorder moi-même par rapport à ce fameux A440, élément extérieur, base établie et acceptée de l’un et de l’autre. Comme mon collègue estime que son accord est bon et que j’estime que le miens l’est également c’est parti !

Il est important, par conséquent, d’intégrer que j’ai besoin de m’entendre moi-même pour vivre la dispute et que mon conjoint a également besoin de s’entendre lui-même pour entrer dans la rencontre. C’est ainsi que l’on évite ou que l’on vit la dispute. Ainsi, chaque dispute qui survient est un moment dans lequel on va se régler à soi-même, dans l’écoute de soi.

Pour revenir sur l’exemple du concert, en plein milieu d’une représentation, un instrument se ré-accorde. Parfois on ne le voit pas puisque, quand c’est le cas d’un guitariste, il a quelqu’un en coulisse qui se trouve chargé de le faire. Bin, souvent le musicien se ré-accorde en plein concert et devant tout le monde comme il arrive que le couple ait besoin de s’accorder en présence d’autres personnes et pas forcément uniquement dans l’intimité.

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Penchons-nous maintenant sur les 10 erreurs à éviter en cas de dispute.

Pour chacune d’elle, j’ai veiller à verbaliser des objectifs de manière à vous aider à les repérer. J’y inclurai le travers de chacune tout en vous proposant des éléments pour en sortir.

Première erreur à éviter en cas de dispute : Employer des noms d’oiseaux 

Est-il nécessaire que je donne des exemples ? Non, je pense que c’est clair. Évitez d’employer des noms d’oiseaux.

L’OBJECTIF : Quand on le fait, c’est dans le but d’humilier l’autre ou de se relever par rapport à lui. On est donc dans un jeu de comparaison dans lequel on entre dans un rapport de force. 

« Oui, mais de toute façon tu es… Et toi, tu es… ». On veillez ainsi à enfermer l’autre dans des boites en essayant de le réduire, de le toucher dans son intégrité.

Je pense qu’il n’est pas vraiment utile que je donne mon avis sur ce point parce que la plupart d’entre vous en connaissez les dommages évidents.

Généralement, quand on veut humilier l’autre avec des noms d’oiseau, c’est réussi. Et j’ajouterais que c’est malheureusement réussi. 

Parce qu’en fait, cette pratique participe à causer des dégâts spécifiques pour casser l’autre, l’arrêter, le neutraliser. Or, quand on casse quelqu’un on n’enlève pas de son histoire qu’il a été brisé. On sait, entre guillemets que, même si cette personne est «réparable» (et j’insiste bien sur les guillemets) quelque chose s’est cassé en elle. Et dites-moi, comment faire pour réparer un humain ? Pouvez-vous réparer votre conjoint ? Non, je ne peux pas réparer un humain ? J’arrive déjà difficilement à me réparer moi-même. 

Ce qui signifie qu’en employant un nom d’oiseau en brisant potentiellement quelque chose dans votre relation vous mettra face à une réelle difficulté parce qu’on ne sait pas réparer un humain. On n’efface pas ce qui a été dit même si on dit ensuite « oublie » ou encore « je retire ce que j’ai dit ». Ce sont de belles formulations qui comportent une réelle utopie parce que dans les faits, on ne retire rien du tout. Ce qui a été fait est fait et ce qui a été dit est dit. Mieux vaut donc être conscient qu’on n’efface pas ce qui a été dit ou fait parce qu’on l’a demandé ou qu’on a été sympa, tendre et tout ce que vous voulez. On n’efface rien, dans la vie, on fait avec.

Je recommande vivement de ne pas prononcer de nom d’oiseau. On ne traite donc pas son conjoint, jamais. On ne peut même pas se retrancher derrière « je ne l’ai fait qu’une fois ». Même pas une fois.

Peut-être est-il nécessaire que vous disiez à votre conjoint « j‘ai pris la décision de ne plus t’insulter quand on se dispute. Je trouve que c’est humiliant pour toi ce qui m’a conduit à choisir de… » en poursuivant avec vos propres mots.

Je souhaite vraiment que vous le fassiez. Que vous décidiez de ne plus jamais employer de noms d’oiseaux.

Deuxième erreur à éviter en cas de dispute : Fouiner dans le passé 

J’affirme qu’il s’agit d’une erreur de fourrier dans le passé  quand on se discute. Pour ma part, il s’agit d’une erreur quand la démarche ressemble a pour objectif d’aggraver la situation. «en plus de ce que tu m’as fait ça, tu m’as dit ceci et cela et en plus de tout ça tu as fait… ». Là, on se retrouve dans une recherche de facteurs d’aggravations. Dans un tribunal, on appelle ça des circonstances aggravantes. 

L’OBJECTIF : C’est un moyen de donner l’impression à l’autre que ce qu’il a fait est vraiment grave. C’est plus grave qu’il ne l’imagine lui-même. Générer de la culpabilité.

Utiliser le passé dans ce but-là est un moyen de chercher à asséner des coups à l’autre. Pourtant, nous pouvons utiliser le passé bien autrement, de manière constructive. En effet, il est tout à fait possible de le faire pour chercher à comprendre ce qui se passe au présent. Ce peut-être également un moyen de chercher à s’interroger. « J’ai vu que tu as fait quelque chose aujourd’hui qui me rappelle ce qui s’est passé la dernière fois que nous en avons parlé. Comment expliques-tu que ça se reproduise ? Est-ce moi qui ai la pression que ça se reproduit ? Peut-être peux-tu m’expliquer la différence que tu vois entre les deux événements ? »

Vous voyez que cette démarche utilise le passé dans le but de construire quelque chose et non de lui mettre un coup de batte de passé sur la tête ! 

Troisième erreur à éviter en cas de dispute : cibler des personnes étrangères ayant un lien affectif avec le conjoint

Il s’agit de ces personnes qui seront utilisées pour dire « tu es comme (ta mère) ! » ou « tu fais comme (ton père) ! » ou bien, « de toute façon, untel m’avait bien dit que… ». 

Quel est l’intérêt de ce fonctionnement ? Il est un moyen de donner un poids qui sera placé dans la balance dans le but de chercher à blesser davantage son conjoint puisque la recherche consiste à utiliser quelqu’un qui est en relation affective avec lui ?

L’OBJECTIF : utiliser l’affection du conjoint pour les personnes invoquées de manière à le toucher davantage, si ce n’est pour mieux le manipuler

Vous savez pertinemment qu’en visant le fils de Monsieur untel, vous viserez également son père. 

Vous êtes en conflit avec votre conjoint alors, parlez de vous et de votre conjoint. Nul n’est besoin d’invoquer sa mère, son oncle, sa tante, sa copine, son ancienne petite amie, etc. C’est juste entre vous deux, tout simplement. Il s’agit d’un conflit entre deux personnes adultes qui se disputent et qui discutent pour apprendre à se comprendre et non pour apprendre à avoir raison comme à cherche à écraser l’autre. L’objectif d’une dispute n’est pas de chercher à blesser l’autre, mais de chercher à se comprendre et à se connaître.

Quatrième erreurs à éviter en cas de dispute : Exagérer la réalité 

Quand on dit des choses que l’on ne pense pas, l’objectif est également d’aggraver la situation.

L’OBJECTIF : aggraver la situation, le manipuler pour qu’il se sente encore plus coupable qu’il ne se sent.

Cette approche consiste à chercher à aggraver sa propre blessure sans toucher à la faute de l’autre. « Tu fais ça sans te rendre compte que, à moi, ça me fait ceci, cela, ça et ça ». Ainsi, l’intention est de dire que « je comprends que ce que tu as fait et que tu as tendance à vouloir minimiser est beaucoup plus grave que tu ne peux l’imaginer. Ce que je vis est encore plus grave que tu ne le penses ».

Écoutez l’émission intitulée « Grave ou pas grave »  enregistrée il y a quelques semaines. Elle peut vous éclairer parce que vous avez commis une erreur si vous exagérez la réalité. Le faire aura pour conséquence que votre conjoint le perçoive et baisse sa sensibilité à ce que vous lui direz.

Par ailleurs, vous savez qu’en exagérant ça aura un impact sur votre estime de vous-même en plus d’avoir mis de l’huile sur le feu pour… Pourquoi, au fait ? Pour être gagnant ? Gagnant de quoi ? Pour sauver votre ego ? Dans quel but ?

Je ne vois pas de réponse pertinente à ces questions. Essayer d’exagérer la réalité est une distance d’avec ce qui est juste. 

Prenez le temps de vous entendre vous-même, en vous demandant « qu’est-ce que je ressens ? Pourquoi je ressens ça ?» En vous mettant à l’écoute de vous-même afin d’être plus juste dans ce que vous verbaliserez.

Concluons avant l’épisode 2

Je m’arrêterai là aujourd’hui pour aborder les six autres erreurs à éviter en cas de dispute la semaine prochaine. Il s’agira des points suivants :

1. Fuir les torts partagés

2. Penser que c’était à l’autre de faire le pas

3. Refuser de différer certains sujets de dispute

4. Avoir peur de la dispute

5. Utiliser de fausses excuses

6. Ne rien apprendre de soi ou de l’autre pendant la dispute 

Je vous ai donné déjà des éléments que je vous encourage à utiliser pour y travailler seul et à deux avant de se retrouver pour la suite dès la semaine prochaine.

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