La tendresse c’est l’anti-vitesse

Je suis ravi de vous retrouver. Je souhaite vraiment qu’à l’issue de cette émission dans laquelle nous verrons en quoi la tendresse c’est l’anti-vitesse, vous entriez davantage dans une relation conjugale dans laquelle la tendresse aura (encore) plus de place.

Parfois, la tendresse est considérée comme une faiblesse, une chose réservée à ceux qui ne sont pas vraiment des hommes. Réécoutez l’émission précédente, si nécessaire, pour intégrer que n’est pas du tout le cas. Il faut de la force pour être tendre

La tendresse, c’est l’anti-vitesse

Que veut dire cette phrase ? 

Nous allons utiliser l’image de la voiture pour que ce soit assez simple. Dans le couple, il y a deux pédales ; l’accélérateur et le frein. Oublions la pédale d’embrayage en imaginant qu’il s’agisse d’une voiture équipée d’une boîte automatique.

L’accélérateur permet de donner de la dynamique, d’avancer, de foncer et le frein permet au couple de se poser, de ralentir et de prendre le temps de s’arrêter. C’est grâce à cette dernière pédale-là, celle du frein, qu’il est possible de faire une pause pour prendre la photo d’un paysage qui nous plaît. 

Invitez votre couple à prendre de la profondeur

En tendresse, on va au-delà de l’utilisation du frein pour prendre de la hauteur. On utilise le frein pour prendre de la profondeur. À chaque fois vous faites appel à la tendresse, imaginez, par la visualisation, que vous avez appuyé sur le frein et que vous prenez de la profondeur. Vous entrerez dans le couple, vous entrerez dans la relation et vous rapprochez des racines de votre couple. 

Du coup, vous vous rapprocherez de sa raison d’être. Elle vous apparaitra plus clairement. Vous toucherez à ce qui le nourrit sachant qu’il est nourri par ses racines, ses valeurs, ses croyances, sa force de capacité être en relation. 

La tendresse est véritablement un moyen d’appuyer sur le frein en faisant un choix d’anti-vitesse pour aller dans la profondeur du couple. 

Comment enclencher l’anti-vitesse ? 

Concrètement, comment pouvons-nous aller dans la profondeur de la relation du couple ? Je prendrai une image pour me faire comprendre. 

Partons du principe que celui qui bénéficiera de la tendresse sera celui qui déterminera sa durée et la forme qu’elle prendra. 

Supposons que vous décidiez de prendre votre conjoint dans vos bras. Ne décidez pas, vous-même, de mettre un terme à cette embrassade (au sens étymologique). Mais laissez celui qui bénéficie de cette tendresse décider du moment où il y mettra un terme. C’est lui qui choisira de faire une pause et de vous dire « ça y est, je suis bien ». Si cela peut vous aider, visualisez le réservoir émotionnel dont nous avons parlé dans l’émission « Les langages de l’amour de Gary Chapman » avec Lili. 

Je vous rappelle que c’est un résumé vidéo original pour vous permettre d’accéder plus rapidement au contenu de ce livre avec un résumé fait différemment de ce que vous connaissez jusqu’à maintenant. C’est mieux encore de lire le livre, évidemment, mais c’est un moyen de vous donner un avant-goût de ce qu’il contient.

Le réservoir émotionnel et la tendresse

Dans leur approche, Gary Chapman, et son collègue Ross Campbell, nous invitent à imaginer que chacun d’entre nous avons un réservoir émotionnel. En fonction de ce que l’on vit, ce réservoir se remplira plus ou moins vite ou se videra en fonction d’une carence d’aptitude à le remplir. 

Si vous prenez votre conjoint dans vos bras, imaginez que c’est lui, et lui seul, qui peut savoir à quelle vitesse son réservoir émotionnel se remplit. Par conséquent, il est le mieux placé pour décider du moment opportun pour mettre un terme à ce remplissage. Cela ne veut pas forcément dire que son réservoir émotionnel est rempli au moment où il y met un terme. Son réservoir émotionnel a besoin de plusieurs sources de “carburants”, si je peux me permettre l’expression. Mais partez du principe que c’est à celui qui reçoit la tendresse de décider du moment où il reprendra sa distance.

Refusez de contrôler votre conjoint, faites-lui confiance

Dans cette démarche, dans laquelle « la tendresse et l’anti-vitesse », accueillent la tendresse comme refusant de prendre le contrôle de la situation. Par conséquent, vous veillerez à ne pas prendre le contrôle de votre conjoint (ce qui est, de toute façon une erreur en soi). Vous vous placerez dans une dynamique dans laquelle vous proposerez et laisserez votre conjoint disposer. C’est beau ! 

Et pour cela, il y a un besoin clair de ne pas « regarder votre montre ». Éviter d’avoir à vous dire « je n’ai que tant de minutes ! » pour éviter d’entrer dans la vitesse. Vous risquez de devenir une sorte de frein à la tendresse alors que vous voulez la distribuer, l’offrir ! 

Pour vivre ces moments-là dans l’intensité, vous aurez besoin d’être en mesure de vous couper du reste, du monde. Vous ne saurez pas combien de temps votre don de tendresse durera. Inscrivez-vous donc dans une démarche qui prendra l’initiative d’offrir. En toute conscience, vous ne savez pas combien de temps ce que vous donnerez prendra pour infuser, pour se matérialiser et s’inscrire dans l’être que vous aimez. Vous ne le savez pas ! Veillez à proposer ces moments quand vous serez en mesure de les vivre dans l’anti-vitesse.

Petit rappel résumé des langages de l’amour de Gary Chapman

C’est valable pour l’exemple que je viens de donner, avec une étreinte, mais, on peut s’amuser à les travailler sur les différents langages de l’amour. En se basant sur les langages de l’amour de Gary Chapman, on peut les résumer de la manière suivante : 

  • Toucher physique : dire l’amour par le corps
  • Moments de qualité : dire l’amour en donnant un temps un sens exceptionnel
  • Services rendus : dire l’amour en donnant de son temps pour l’autre
  • Paroles valorisantes : dire l’amour avec des mots
  • Cadeaux : dire l’amour par le geste, le symbole, l’inattendu

Si je reprends chacun de ces langages en cherchant à les inscrire dans une tendresse de l’anti-vitesse, je pourrais le faire de la manière suivante :

1. Langage d’amour toucher physique

Je prends mon conjoint dans mes bras en attendant que lui-même décide de mettre un terme à cette embrassade. Je considère qu’il a rempli son réservoir émotionnel jusqu’à un niveau qui reste à sa discrétion, 

2. Dans le langage d’amour « services rendus » : 

Je préférerais utiliser ce langage de l’amour dans un service qui demandera du temps, de l’investissement. Ce ne sera pas une action vite faite pour soulager l’autre. 

Vous pouvez proposer à votre conjoint de rester assis(e) à table. Vous vous occuperez alors de la débarrasser. Prenez alors le temps d’échanger ensemble. 

Pendant que votre conjoint reste assis, vous nettoyez, rangez, lavez la vaisselle et la cuisine de manière à ce que cette dernière soit propre. Vous veillerez à ce que la définition de « propre » corresponde à ce qu’il/elle entend par ce mot. Vous vous soumettrez à ses critères à lui ou à elle. Ce sera un moyen de participer à remplir son réservoir émotionnel.

Ne nettoyez pas la table et la vaisselle comme vous le pensez vous, mais en vous projetant dans ce que votre conjoint attend quand il estime que la vaisselle est faite et que la cuisine peut-être quittée. C’est un moyen de faire qu’il/elle soit serein(e), à l’issue du service rendu, sans ressentir le besoin de mettre « la main à la pâte » pour faire ce que vous auriez mal fait ou, encore, de critiquer votre service. 

Cela signifie que vous vous inscrivez dans un moment dans lequel vous veillerez à ce que le service que vous rendez se prolonge. 

J’ai pris l’exemple de la cuisine, mais ce peut-être tout autre chose. Impliquez-vous dans un service qui demandera du temps dans lequel votre conjoint se dira : « Il/elle s’est investi. Je sens qu’il/elle a pris du temps pour me rendre service ».Cela signifie que vous vous inscrivez dans un moment dans lequel vous veillerez à ce que le service que vous rendez se prolonge. Travailler dans cette direction en ayant à l’esprit que la tendresse, c’est l’anti-vitesse. Donnez donc de votre temps. Offrez-vous, quelque part. 

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :   La tendresse craint les injonctions

3. Maintenant, prenons le langage de l’amour « paroles valorisantes » : 

Attention à ne pas le confondre avec « paroles évaluantes » absentes du travail de Gary Chapman mais bien trop présentes dans nos langages :). Dans le résumé du livre « Les langages de l’amour de Gary Chapman », nous avions déjà abordé cette déviance. Elle se présente quand on dit à son conjoint « c’est bon, c’était joli, c’était pas mal… ». Dans ce cas, il s’agit d’une évaluation, pas d’une valorisation

Quand vous voudrez parler le langage de l’amour « paroles valorisantes » allez davantage vers une démarche optant pour le « je ». C’est donc vous qui vous exprimerez. Prenez également le temps de réfléchir à ce que vous direz. 

Si donc, vous êtes à table, ne vous contentez pas de dire « j’aime beaucoup le plat que tu as fait aujourd’hui ». C’est une parole valorisante, certes, mais si vous voulez manifester une véritable tendresse, et qu’en plus votre conjoint n’est pas uniquement sensible aux paroles valorisantes, mais qu’il l’est en même temps au langage d’amour “toucher physique”, par exemple, vous pourrez lui prendre la où les mains, le regarder dans les yeux et lui dire :

« Tu sais, j’apprécie vraiment le plat que tu as préparé aujourd’hui. Tu l’as déjà cuisiné plusieurs fois et je voudrais que tu saches que je me suis régalé. Il illustre l’application que tu mets à faire en sorte qu’on se régale. C’est valable également dans des choses simples du quotidien alors, je voulais te remercier ».

Vous voyez que vous aurez pris soin de creuser, de plonger, d’entrer dans cette verticalité dans laquelle vous avez créé une intensité. Et vous le ferez pour manifester votre reconnaissance dans le cadre de la tendresse en relation avec le langage d’amour “paroles valorisantes”. Mais vous avez vu que j’ai fait un croisement entre deux langages d’amour qui sont ici « paroles valorisantes » et « toucher physique ». 

4. Si votre conjoint est sensible au langage d’amour « cadeaux » :

Vous pourriez lui offrir une bague, par exemple. Pour ce faire, vous pourriez lui dire : « Tiens, c’est pour toi ! ». C’est trop rapide, selon moi. C’est trop rapide pour laisser place à la tendresse. Peut-être que votre conjoint se régalera et vous dira « Oh ! C’est super ! ». Pour autant, rien ne vous dit que si vous vous appliquez davantage pour y mettre davantage de tendresse, il n’en profiterait pas davantage ! 

Si vous voulez être sûr qu’il profite au maximum de votre cadeau, non seulement du cadeau, mais aussi de la tendresse qui viendra saupoudrez le cadeau au moment où vous le lui offrirez, installez-vous dans le temps. Offrez-lui ce cadeau dans l’anti-vitesse. Choisissez de le faire, par exemple, en le mettant dans une autre boîte, plus grosse. Puis, vous pourrez mettre cette boîte dans une boîte encore plus grosse, puis dans une encore plus grosse, etc. 

Ensuite, vous pourriez décider qu’à chaque fois il ouvrira une boîte, il tombe sur une devinette ou sur une page de beaux moments de votre vie ! Si vous avez offert une bague, vous pourriez lui proposer une devinette pour qu’il/elle devine ce qu’il y a dans la boîte avec suffisamment de tact pour qu’il/elle ne le découvre pas dès la première devinette. 

Peut-être que vous pourriez faire en sorte qu’il ne cherche pas à décrire le cadeau, mais plutôt le chemin qui vous a conduit à ce cadeau. Il sera, avant d’avoir découvert le cadeau, la raison pour laquelle vous avez choisi ce dernier à son intention. 

Vous verrez combien le fait d’ouvrir une première boîte provoquera une jouissance. En repoussant le dénouement dans le temps, vous augmenterez le plaisir et l’excitation de votre conjoint. Vous pourrez même ajouter de la surprise à la surprise en veillant à ce que la bague ne soit pas dans un écrin, mais dans une boîte de pâté, par exemple. Et en ouvrant cette boîte, surprise, il découvrira le coton joliment disposé dans lequel se trouve la bague que vous vouliez lui offrir.

Vous voyez que le fait d’avoir installé ce cadeau dans le temps a permis de prolonger l’instant. C’est comme si vous aviez choisi de suspendre ce moment dans le temps de telle sorte que votre conjoint ne soit pas marqué(e) uniquement par la bague, mais par le moment où vous lui avez offert cette bague. Cette anti-vitesse a fait que votre conjoint sentira qu’il y a quelque chose de profond, de très très profond dans votre amour, uniquement illustré par l’investissement pour faire pour faire durer le moment. 

5. Cela nous amène au dernier langage de l’amour qui est « moment de qualité » : 

Vous savez que votre conjoint aime les moments suspendus dans le temps. Il n’est pas forcément attaché à la quantité, mais à l’intensité du moment. Vous pouvez également, de la même manière, créer des cadeaux qui épousent la dynamique de ces moments suspendus pour manifester de la tendresse. Je ne sais pas comment vous initier vos moments de qualité alors je vous fais une suggestion parmi des milliers.  

Vous pourriez vous retrouver à un endroit donné et à une heure définie. Rien ne vous empêche de proposer à votre conjoint de lui bander les yeux. Ensuite vous pouvez le conduire d’un endroit à un autre en le lui parlant tendrement et en lui tenant la main ou en le guidant par votre seule voix. 

Vous le conduirez dans votre chambre à coucher ou dans votre salon, là où vous avez préparé un goûter dans lequel vous vivrez un moment de qualité. Ensuite, vous aurez choisi de vivre ce temps à deux, les yeux dans les yeux, à parler en cœur à cœur et peut-être à échanger sur «  un bonheur et un poids que l’on a sur le cœur ». 

Enfin, vous proposerez d’approfondir, avec tendresse, un sujet qualitatif et propice à la rencontre verticale. Ce sera, en même temps, un moment suspendu. Vous voyez en quoi la tendresse peut être l’anti-vitesse ? Comment elle peut s’ancrer dans les langages de l’amour de Gary Chapman ?

La sexualité et la tendresse anti-vitesse

Quand on parle de la tendresse à inscrire dans l’anti-vitesse, on peut la mettre en relation avec la relation sexuelle. Car combien de femmes me disent que leur conjoint veut aller trop vite, qu’il veut atteindre trop vite l’orgasme en oubliant que l’amour se vit à deux ! 

Dans cette réalité également la tendresse anti-vitesse peut être un véritable cadeau à offrir dans une relation conjugale. Comment ? 

Si vous inscrivez votre démarche de relations sexuelles et amoureuses avec de la tendresse, vous aurez besoin ou envie d’appuyer sur le frein. Vous ne pourrez pas manifester de la tendresse dans la vitesse. Certains veulent “tirer un coup rapide” ! Je vous laisse la discrétion de le faire quand bon vous semblera, mais associez y aussi ces moments où vous pouvez faire l’amour avec tendresse. C’est-à-dire que, une fois encore, il n’y aura pas le feu ! Vous prendrez le temps, le temps de vous toucher, de vous regarder, de vous apprécier de vous écouter… de vous offrir ou de vous refuser avec tendresse.

Une fois encore, je vais vous encourager à ce que l’on appelle le « Slow love ». Des livres sur ce sujet existent et je vous en ai déjà recommandé dans certaines émissions. Dans cette démarche, vous ralentirez le mouvement pour vous centrer sur l’intensité de ce que vous vivrez et donnerez de vivre. Vous donnerez davantage de place à la tendresse et, par conséquent, davantage à la jouissance et au plaisir. Je vous assure que dans les jours qui suivent, vous verrez votre rapport à la sexualité autrement.

L’anti-vitesse est nécessaire dans la patience à écouter son conjoint

Cela peut prendre forme dans la capacité à écouter son conjoint. Je me vois embarqué dans la vitesse quand, parfois, mon conjoint me parle et que je lui fais comprendre que je suis pressé : « vas-y, dis-moi ce que tu veux me dire. Va au but. ». Ce n’est pas de la tendresse.

La tendresse est la capacité à écouter l’autre à son rythme, à lui. Le laisser s’exprimer, se dire, vivre ce qu’il a besoin de dire par amour, tout simplement. La tendresse est une manifestation de l’amour. C’est une langue de l’amour, une manière de dire et de matérialiser l’amour.

Entrez dans cette dynamique de la tendresse qui permet de la rendre palpable. Que ce soit dans vos rapports sexuels, dans votre capacité à écouter votre conjoint ou dans des gestes quotidiens qui peuvent paraître anodins. Vous pourrez faire en sorte d’être tendre à chaque fois vous rentrez du travail. Mais également quand vous êtes à table, en famille, avec vos enfants, que sais-je. Voyez combien vous avez un besoin des plus pressants de faire preuve de tendresse. 

Un moyen d’y arriver sera d’appuyer sur la pédale de frein pour faire en sorte d’installer l’anti-vitesse dans votre foyer. Faites-le dans votre semaine comme dans tout le mois consacré à la tendresse et au-delà, dans l’ensemble de votre vie.  

Je vous dis à bientôt

Image par lambhappiness de Pixabay

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