Je préfère commencer tout de suite en vous rappelant une chose importante : ce n’est pas parce que vous avez fait confiance que vous avez été blessé mais parce que la personne , en face de vous, était dysfonctionnelle. Est-ce que ça change quelque chose dans votre perception de la confiance ?
Du coup, cette réalité déplace le curseur qui était centré sur vous pour se focaliser sur la bonne cible. Ce n’est pas parce que vous avez fait confiance que vous avez été abusé, déçu, violenté ou trahi. Faire confiance est positif, c’est un signe de bonne santé mentale. Vous êtes allé dans le sens de la vie. Et comme nous le disions ICI, vous avez fait confiance parce que c’est nécessaire à la vie.
Ne regrettez pas d’avoir fait confiance
Je vous dis cela parce que je voudrais que vous ne regrettiez pas d’avoir fait confiance. Par contre, j’entends bien votre regret d’avoir été blessé. Car, comme nous venons de le dire, ce n’est pas la confiance qui est la cause de votre blessure. C’est bien le dysfonctionnement de la personne qui a voulu agir dans le sens contraire de la vie. Ce que je viens de vous dire peut paraître anodin et pourtant. C’est vraiment important que vous changiez votre manière de penser. Comprenez que ce n’est pas la confiance que vous avez faite qui est la cause de ce qui vous est arrivé.
Pour redire la même chose en le formulant autrement, et de manière concise, je dirais :
« Ce n’est pas de votre faute ». Faire confiance est une belle chose. Vous priver de faire confiance est une automutilation psycho-émotionnelle. Vous avez besoin de continuer et de commencer à (re)faire confiance. Je vous encourage à le vivre parce que vous en avez besoin pour votre équilibre intérieur profond.
Ce n’est pas votre faute
Je sais que c’est une étape qui peut vous faire peur (et il est difficile de contrôler certaines peurs). Si vous êtes en mesure de comprendre que ce n’est pas la confiance qui est la cause de ce que vous avez subi, c’est un premier pas.
Faites le pas suivant maintenant. Comprenez combien vous avez besoin de continuer à profiter de ce bel outil de vie qu‘est la confiance. Ce n’est pas de votre faute. Je sais que beaucoup d’entre vous ont le réflexe de se dire : « Si je n’avais pas fait ça il n’y aurait pas eu ça ». Mais qu’en savez-vous ?
Je continue à raisonner sur le plan rationnel. Si vous prenez à droite, vous ne saurez jamais ce qui se serait passé si vous aviez pris à gauche ! Je vous propose donc de corriger cette manière de penser. Elle nourrit l’idée que vous êtes responsable ou co-responsable de ce qui vous est arrivé comme de ce qui vous arrivera.
Remettez en cause la loi des séries
Vous avez compris que « ce n’est pas de votre faute » est le premier exercice que je vous propose. Prenez le temps de l’écrire. Affichez cette phrase quelque part chez vous. Regardez-la tous les jours. Et souvenez-vous, à chaque fois que vous la verrez, vous y gagnerez à faire ou refaire confiance. Le risque zéro n’existe pas. C’est le cas pour quelqu’un qui a eu un accident de voiture. Il pourrait souhaiter ne plus jamais remonter dans une voiture par crainte d’un nouvel accident.
La probabilité qu’une personne qui a eu un accident de voiture ait de nouveau le même accident est infime. Cela inaugure une deuxième étape à vivre, dans ce travail pour arriver à (re)faire confiance.
J’ai appris qu’en cas de chute de cheval, il était important de remonter le plus vite possible sur le cheval. Tous ceux qui ont pratiqué l’équitation vous le diront. Et pourquoi cela ? Parce que c’est un moyen de commencer à soigner la peur du cheval comme de l’éventuelle nouvelle chute. Je peux ajouter qu’à chaque fois qu’on monte à cheval, on sait que le risque de chute est présent. C’est la passion, la nécessité, le défi qui l’emportent et nous poussent à remonter encore et encore.
Installer des gardes-fous
Pour cette deuxième étape, je vous propose la chose suivante. A chaque fois que vous faites confiance, vous vous exposez. A quoi ? Aux risques qu’une personne utilise mal la confiance que vous lui faites.
L’idée n’est pas d’être méfiant. Quand on monte à cheval on n’est pas méfiant. Comment pouvez-vous arriver à faire confiance en utilisant des guides limitant le risque d’abus ?. Je vous dis cela pour que vous restiez attentif, comme éveillé. Restez donc sensible à une réalité potentielle. Elle peut ne pas susciter de peur. Au contraire, elle peut vous conduire à mettre en place des guides limitant le risque, sans jamais l’effacer.
Quand je parle de confiance, j’aime utiliser l’image du crédit. Quand vous faites confiance à quelqu’un, c’est comme si vous lui accordiez un crédit, comme un prêt d’argent.
Passez à l’action aujourd’hui
Quand quelqu’un vient vous demander de lui prêter de l’argent, que faire ? Plusieurs facteurs vont déterminer votre acceptation ou votre refus. Cela influera aussi sur la somme que vous lui prêterez. Plus la personne est proche de vous et plus il est possible que vous lui prêtiez beaucoup.
Surtout, restez sensible au fait que les personnes qui vous ont trahi, déçu ou blessé sont généralement des personnes qui sont normalement assez proche de vous. Alors pour recommencer à faire confiance, déterminez un montant symbolique que vous vous autorisez à confier. Choisissez un montant sans conséquences importantes, au cas où cette somme ne revenait pas vers vous.
Une fois que vous aurez prêté cet argent, vous prendrez connaissance de la manière dont la personne l’a dépensé. Et surtout de la manière dont elle vous a remboursé en respectant le délai, le montant… Est-ce qu’il a fallu que vous le lui rappeliez ou est-ce qu’elle a pris elle-même l’initiative de revenir vers vous ? Si elle n’a pas pu respecter le délai qui avait été convenu, a-t-elle pris l’initiative de vous prévenir ? Vous a-t-elle proposé un second délai qu’elle a respecté ? Vous comprenez la démarche.
En fonction de la manière dont la personne a géré cette somme, vous pourrez plus facilement vous projeter sur l’avenir avec elle, vous réitererez l’expérience ou pas.
Suivez la méthode pour (re)faire confiance
Si vous transposez cette méthode au niveau de la confiance, vous verrez que vous serez dans une forme d’observation attentive à votre manière de fonctionner comme à la manière dont l’autre va gérer ce que vous lui confiez. Et vous pourrez augmenter ou réduire, moduler la confiance que vous lui accordez et que vous lui accorderez.
Évidemment, commencez en mettant votre confiance en œuvre sur des sujets qui ne vous touchent pas personnellement ou profondément. De toute façon, vous savez que vous êtes dans une démarche de rééducation de la confiance. Vous aurez donc, inévitablement, une approche mesurée. Mais comme je viens de vous le dire, choisissez des domaines qui ne sont pas très affectants, de manière à multiplier les occasions de vous dire que vous tirez un bénéfice à faire confiance. Quelque part, c’est comme une recherche de preuves. Vous pourrez vous dire : « Je suis ravi d’avoir fait confiance parce que j’ai vu que j’ai été respecté ».
Plus vous serez entraîné à confier des choses à des personnes de votre entourage et plus vous verrez la manière dont elles gèrent ce que vous leur confiez et plus vous pourrez ainsi rééduquer votre capacité à (re)faire confiance.
Dès que vous aurez terminé cette lecture, listez 3 personnes auxquelles vous allez donner votre confiance et mettez en pratique ce que vous venez de voir.
Dans le prochain article, je vous donnerai des clés complémentaires pour affermir votre construction de la confiance.
Photographie : Pixabay
Super exemple cette image du crédit
Merci je n’ai pas encore lu le dernier article (partie trois) mais je trouve que ces deux premiers articles me font du bien.
Merci à toi. J’en suis ravi. Si tu as d’autres questions, sens toi libre de me les proposer.