Podcast: Play in new window | Download (Duration: 19:39 — 27.0MB)
Abonnez-vous gratuitement sur Spotify | Pandora | Deezer
- Noël n’est pas une pause magique. C’est un amplificateur
Se parler sans se blesser pendant les fêtes
Pascal Quionquion
Noël arrive à grands pas et la “parenthèse enchantée” semble s’ouvrir partout autour de toi. Pourtant, ce n’est pas une pause magique qui va, par miracle, remettre ton couple sur pied, apaiser toutes les tensions ou effacer la fatigue émotionnelle accumulée depuis des semaines. En réalité, Noël amplifie ce qui est déjà là.
Ce que tu vis déjà, tu vas souvent le ressentir plus fort. La moindre tension devient un agacement, la moindre distance se transforme en froid installé, la moindre fatigue émotionnelle vire à l’hypersensibilité et les choses peuvent vite exploser. En plus, tes attentes – “passer un beau Noël”, “que tout se passe bien”, “que personne ne fasse de vague” – ajoutent une pression supplémentaire qui, parfois, fait tout dérailler.
Ce n’est donc pas Noël qui va “arranger” votre relation. Ce sont vos dynamiques, vos gestes, vos mots, votre façon de vous ajuster (ou pas) dans ce contexte chargé. Alors je te pose une question pivot : et si, au lieu de viser un “beau Noël”, tu visais simplement un Noël calme, lucide, simple… mais vrai ?
Pas un Noël où tu fais semblant, pas un Noël où tu fuis ou où tu pries pour disparaître, pas un Noël où tu te forces à sourire tout en bouillant à l’intérieur. Un Noël où tu ne te blesses pas. Un Noël où tu ne blesses pas l’autre. Un Noël où vous choisissez l’accalmie, pas la perfection.
Aujourd’hui, on va voir pourquoi cette période est explosive, pourquoi tu ne devrais surtout pas chercher à régler tous vos problèmes maintenant, et comment instaurer un pacte simple – presque minimaliste – pour passer les fêtes sans dégâts inutiles.
1. Pourquoi la période de Noël est si explosive
La période des fêtes n’est pas seulement chargée émotionnellement. Elle est aussi exigeante pour ton cerveau. D’abord, il y a la surcharge cognitive : cadeaux à prévoir, repas à organiser, déplacements, horaires, menus, tenues, personnes à inviter ou à supporter… Tout cela mobilise ta mémoire de travail et augmente ton stress mental, ce qui nourrit l’irritabilité.
Ensuite, la fatigue de fin d’année n’aide pas. Le manque de sommeil, la baisse de lumière, la charge de travail et parfois un niveau de sérotonine plus bas peuvent fragiliser ton humeur et augmenter ta sensibilité émotionnelle. Ton seuil de tolérance diminue, tu réagis plus vite, plus fort.
D’autres facteurs non négligeables
À cela s’ajoute le stress social : revoir certaines personnes que tu n’as pas envie de voir, faire bonne figure devant la famille, gérer les remarques, les sous-entendus, les comparaisons. Ton besoin de contrôle augmente, tu essaies d’anticiper, d’éviter les dérapages, ce qui renforce encore la tension.
Et puis il y a le contact avec ta famille d’origine ou celle de ton partenaire. D’un coup, tu revois des scènes, des rôles, des dynamiques anciennes. Ton partenaire redevient parfois le petit garçon ou la petite fille d’hier, ou au contraire un “général” qui se raidit en présence de ses parents. Ces situations réactivent souvent des blessures d’attachement ou d’ancienne injustice.
Enfin, la pression culturelle n’arrange rien : publicités, films, réseaux sociaux répètent qu’il faut que ce soit magique, chaleureux, parfait. Tu dois “profiter”, “kiffer”, “être en famille”, “créer des souvenirs”. Ce “il faut” permanent pèse sur ton couple et le met en tension, surtout si, déjà, entre vous, ce n’est pas fluide.
2. Le piège : vouloir régler tous les problèmes juste avant Noël
Face à cette intensité, beaucoup de couples tombent dans le même piège : vouloir tout régler avant les fêtes. Tu te dis peut-être : “Je ne veux pas arriver chez ses parents fâchés”, “Je ne supporterai pas Noël si on ne met pas tout à plat maintenant”.
L’intention est compréhensible, mais la période n’est pas propice aux grandes discussions. Quand les émotions sont trop hautes, le cerveau prend des décisions défensives, pas des décisions sages. Sous stress, on pense protection avant construction.
La fatigue de fin d’année déforme aussi ton jugement : tu as moins de ressources, moins de recul, moins de nuance. Les phrases sortent plus vite, plus cash, plus blessantes. Tu interprètes davantage, tu sur-réagis plus facilement.
En plus, essayer de “tout régler avant de voir la famille” met ton couple sous pression. L’idée cachée, c’est : “Soit on résout tout, soit Noël sera un échec.” Cette logique binaire est dangereuse. Elle enferme la relation dans un ultimatum émotionnel qui ne laisse plus de place à l’imperfection, ni à la complexité du moment.
Une prise de conscience hyper importante :
Noël n’est pas un moment pour régler ton couple. Noël est un moment pour ne pas l’abîmer davantage. Tu peux très bien reconnaître qu’il y a des sujets douloureux, importants, urgents même… et décider consciemment de les mettre en pause pour quelques jours, afin de préserver un minimum de douceur relationnelle.
3. Viser l’accalmie : le pacte de Noël en trois engagements
Plutôt que d’espérer un “Noël parfait”, tu peux proposer à ton partenaire un pacte de Noël. L’idée n’est pas d’ignorer vos problèmes, mais de créer un cadre clair pour traverser cette période sans vous détruire.
3.1. Engagement n°1 : geler les grands débats
Vous pouvez décider ensemble de geler les gros sujets jusqu’à une date précise : par exemple le 27 décembre, ou même quelques jours après le Nouvel An, selon votre organisation. Cela ne veut pas dire que ce que tu as vécu “n’est pas grave”, ni que ta souffrance est minimisée.
Cela veut dire : “On met un bandeau protecteur sur nos gros dossiers. On y reviendra. Mais pas maintenant.” C’est comme une trêve dans un conflit : on cesse le feu, non pas parce que tout est réglé, mais parce qu’on choisit de ne pas aggraver les dégâts.
3.2. Engagement n°2 : viser la paix opérationnelle
Ici, on ne vise ni la fusion, ni le grand amour hollywoodien. On vise la paix opérationnelle : être capables de fonctionner ensemble, avec suffisamment de respect, de coopération et de stabilité pour que les fêtes se passent correctement.
Cela suppose d’utiliser vos ressources pour organiser, décider, accueillir, gérer les imprévus… tout en gardant en tête que certains sujets sont gelés. Vous ne faites pas comme s’il ne s’était rien passé. Vous acceptez juste de ne pas tout ramener sur la table maintenant.
3.3. Engagement n°3 : se parler en neutralité, pas en profondeur
Pendant cette période, vous pouvez aussi choisir de vous parler en neutralité. Concrètement :
– pas d’interprétation (“s’il dit ça, c’est qu’il pense que…”),
– aucune projection dans le futur (“de toute façon, tu seras toujours comme ça”),
– pas de déballage émotionnel massif à table.
Vous restez dans un registre simple, respectueux, courtois. Tu peux continuer à dire “chéri(e)”, à être chaleureux(se) si tu en as envie. Il ne s’agit pas de jouer un rôle, mais de choisir de ne pas faire de cette semaine un champ de bataille.
4. Quatre comportements à stopper pour éviter l’implosion
Même avec ce pacte, quelques réflexes peuvent tout faire exploser. En voici quatre à stopper net pendant les fêtes.
4.1. Les piques “humoristiques”
Premier comportement : les petites piques déguisées en humour. Sous stress, l’autre ne les entend pas comme un jeu. Il les reçoit comme des attaques.
Tu peux avoir envie de glisser un “Oh, mais toi, on sait bien que tu n’en fais jamais trop…” devant la famille. Ou un “Tu vois, comme d’habitude tu t’y prends au dernier moment.” Même si tu souris, même si tout le monde rigole, ton partenaire encaisse.
Pendant cette période, décide qu’il n’y aura zéro pique, zéro ironie, zéro sous-entendu agressif. Si c’est trop difficile, garde le silence plutôt que d’envoyer un trait qui vous coûtera cher.
4.2. Anticiper à la place de l’autre
Deuxième comportement : tout anticiper pour que “ça se passe bien”. Tu crois aider, mais tu infantilises l’autre. Tu décides à sa place, tu organises pour lui, tu corriges en douce.
Résultat : il peut se sentir incompétent, contrôlé, diminué. Et toi, tu t’épuises encore davantage.
Pendant les fêtes, change de réflexe : au lieu d’anticiper, demande.
“Est-ce que tu veux que je t’aide pour ça ?”
“Qu’est-ce qui te serait utile ?”
“Si je fais ça, est-ce que ça t’aide vraiment ?”
Tu respectes son territoire, tout en restant disponible. Tu soutiens, tu ne prends pas le pouvoir.
4.3. Parler du couple devant la famille
Troisième comportement à bannir : déballer vos problèmes de couple devant les autres. Une équipe ne lave pas son linge sale au milieu du stade.
Évite les phrases du type :
“De toute façon, il est toujours comme ça.”
“Tu connais bien ma femme, hein…”
Même si tu cherches la complicité de ta sœur, de ton frère ou d’un parent, tu mets ton partenaire en porte-à-faux. Tu fragilises votre alliance.
Si tu as besoin de parler de ton couple, fais-le dans un espace dédié, avec un professionnel ou une personne de confiance, pas entre la dinde et la bûche. Tu peux d’ailleurs retrouver cette logique dans des approches structurées comme celles du podcast « En couple et libre à la fois », qui invitent à protéger le lien plutôt que l’exposer.
4.4. Chercher le moment parfait
Quatrième comportement : la chasse au moment parfait. Vouloir que tout soit exactement comme tu l’as imaginé est une pression toxique pour tout le monde.
La vérité, c’est que le moment parfait n’existe pas. Il y aura des couacs, des silences, des maladresses, des petites tensions. C’est normal.
Plutôt que de viser la perfection, vise le suffisamment bon : un repas où tout le monde est globalement respecté, quelques instants de sincérité, des sourires qui ne sont pas tous forcés. C’est largement assez pour que Noël ne laisse pas de cicatrice supplémentaire dans ton couple.
5. Accalmie choisie ≠ hypocrisie
Peut-être que quelque chose en toi résiste :
“Si je ris avec lui/elle, il va croire que tout est réglé.”
“Si on passe un bon moment, c’est comme si ce qu’il m’a fait n’était pas grave.”
Ce raisonnement te piège. Tu le sais déjà : il t’est sûrement arrivé d’être blessé(e) par ton partenaire, puis de passer malgré tout une bonne soirée entre amis ou une bonne journée au travail, sans faire la tête à tout le monde. Tu n’as pas été hypocrite pour autant.
Tu as simplement choisi de ne pas laisser ta blessure gouverner chaque instant de ta vie.
Pour Noël, c’est la même chose. Tu peux dire à ton partenaire, de façon très claire :
“Pour les fêtes, je voudrais qu’on mette nos sujets en pause. Ce n’est pas parce que ce n’est pas grave, ni parce que c’est réglé. C’est parce que je veux qu’on puisse vivre quelque chose de correct avec nos proches. On en reparlera après, je te le promets.”
Ce n’est pas de la comédie. C’est une forme de maturité relationnelle. C’est ce que j’appelle souvent, dans les accompagnements, une décision consciente d’accalmie : tu reconnais la tempête, tu choisis simplement de ne pas la laisser tout ravager sur son passage.
6. Noël n’est pas un test amoureux
On a parfois tendance à utiliser Noël comme un baromètre :
“Si ça se passe mal, c’est que notre couple est foutu.”
“Si on n’arrive même pas à être bien à Noël, ça veut tout dire.”
Non. Ce n’est pas ton couple qui doit être parfait pour Noël. C’est Noël qui doit être assez simple pour votre couple tel qu’il est aujourd’hui : fragile, fatigué peut-être, mais pas forcément condamné.
Tu peux traverser ces fêtes avec cette boussole :
– je ne vais pas régler mon couple cette semaine ;
– je vais faire en sorte que cette semaine ne l’abîme pas davantage ;
– j’opte pour l’accalmie, pas la perfection.
Et si tu veux travailler plus en profondeur, en dehors de cette période sensible, tu peux ensuite t’appuyer sur des outils structurés – par exemple en t’aidant de ton cahier de vie, comme je l’évoque dans l’article « Dix moyens d’être un super partenaire », ou en explorant d’autres dynamiques conjugales dans “Concession, compromis ou coopération”, un autre épisode phare de Couple heureux.
Le but n’est pas de sauver Noël.
Le but, c’est que Noël ne vous abîme pas.
Et ça, pour ton couple, c’est déjà énorme.
Ce qui fait la force des programmes Couple Heureux
Premier point fort
Pascal mise sur une approche très personnalisée avec des coachings, questionnaires et entraînements efficaces.
Deuxième point fort
Des audios percutants vont éclairer ta réalité et booster ta vie solo ou conjugale.
Troisième point fort
Tu as accès à Pascal 7j/7 pour répondre à tes questions par message ou audio.
Ça va t’intéresser

Se parler sans se blesser pendant les fêtes
Se parler sans se blesser pendant les fêtes t’apprend pourquoi Noël amplifie tout et comment viser l’accalmie plutôt que la perfection…Je veux progresser…

Je fais tout dans le couple… et j’en ai marre
Je fais tout dans le couple… et j’en ai marre : découvre pourquoi l’injustice t’épuise et comment rétablir une équité réelle sans conflit.Je veux progresser…

Mon conjoint veut que je change
Mon conjoint veut que je change te secoue ? Découvre pourquoi ce n’est presque jamais ton identité qu’on attaque, mais un simple ajustement…Je veux progresser…

S’il m’aimait vraiment, il…
Quand tu penses “S’il m’aimait vraiment, il…”, tu poses un piège. Ce podcast t’aide à transformer cette phrase en vrai levier de couple.Je veux progresser…

Comment savoir si tu es (encore) amoureux ?”
Dans Comment savoir si tu es encore amoureux dans ton couple ?, tu découvres que l’amour se mesure en choix conscients et présence.Je veux progresser…
Inscris-toi à la newsletter
Tu seras informé des offres spéciales, des sorties de podcast, articles et nouveau produits Couple heureux ⎪Ton email ne sera jamais vendu ou partagé(e)
Pensez à partager cet article sur :
- Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Facebook
- Cliquer pour partager sur X(ouvre dans une nouvelle fenêtre) X
- Cliquez pour partager sur Instagram(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Instagram
- Cliquez pour partager sur Tumblr(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Tumblr
- Cliquez pour partager sur Pinterest(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Pinterest
- Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Imprimer
