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- Sortir des blocages qui empêchent de se rencontrer vraiment
Quand démarrer une conversation devient difficile
Pascal Quionquion
Depuis l’épisode précédent sur les cinq conversations pour couples heureux, tu m’as envoyé des retours très concrets. Tu m’as dit : « Je veux bien parler, mais mon ou ma partenaire n’aime pas parler. Surtout pas de lui ou d’elle. » Tu n’es pas seul, et tu n’exagères pas : dans un couple, la parole n’est pas un luxe, c’est un fil qui relie.
Pourtant, lorsque l’un se confie et que l’autre se tait, la distance s’installe. Parfois tu te sens déséquilibré, voire rejeté. Avant de chercher la « bonne technique », il est utile d’accueillir cette réalité : ce silence n’est pas forcément une preuve d’indifférence. Le plus souvent, il protège quelque chose, ou révèle un apprentissage manquant. Autrement dit, il a une histoire.
Dans cet article, on avance pas à pas. D’abord, on comprend pourquoi certaines personnes n’aiment pas parler d’elles. Ensuite, on crée des conditions favorables pour ouvrir des espaces de parole sans forcer. Enfin, on voit ce que tu peux faire si l’autre parle peu, puis ce que tu peux faire si c’est toi qui bloques. Si tu veux prolonger, tu trouveras d’autres pistes sur Couple-heureux.
Attention : cet article est un échantillon du podcast complet. Le podcast propose des exemples, exercices pratiques et nuances supplémentaires pour aller encore plus loin dans la compréhension et la gestion de ce type de situation. Écouter l’épisode complet te permettra de vivre la situation avec plus de recul et de sérénité.
Poser le cadre juste
D’abord, rappelle-toi : se taire n’équivaut pas à ne pas aimer. Très souvent, ce silence dit : « je ne sais pas comment faire », « je n’y arrive pas encore », ou « je me protège ». Tu gagnes alors à changer la question : au lieu de « comment le faire parler ? », demande « comment rendre la parole possible ? ».
Ensuite, considère que la parole est une compétence. Comme toute compétence, elle s’apprend, se pratique et se consolide avec des rituels. Ainsi, tu ne cherches pas un déclic magique, mais un terrain sécurisé. Sur ce terrain, la parole pousse comme une graine : lentement d’abord, puis franchement, si la terre reste accueillante.
Enfin, respecte le rythme. Chacun a son tempo. Cette reconnaissance évite les malentendus : tu cesses d’interpréter le mutisme comme un jugement sur toi, et tu commences à y lire un besoin de temps, de sécurité, de repères. C’est un déplacement décisif.
Pourquoi certaines personnes ne parlent pas d’elles
Parce qu’elles n’ont pas appris
Parler de soi, ça s’apprend comme une langue. Si, enfant, on a entendu « tais-toi », « ne fais pas d’histoire », « garde ça pour toi », on n’a pas construit le vocabulaire de l’intérieur. Alors, plus tard, dans la relation, nommer ce qu’on ressent devient laborieux, presque étranger.
D’ailleurs, ce n’est pas de la fermeture aux autres : c’est souvent une fermeture à soi. Les recherches sur l’intelligence émotionnelle montrent que l’identification et l’expression des émotions dépendent beaucoup du contexte éducatif et familial. Pour creuser, tu peux consulter les travaux de Mayer, Salovey et Caruso sur l’intelligence émotionnelle. Ce n’est donc pas un défaut moral : c’est un apprentissage inachevé.
Parce qu’elles se sentent « inintéressantes »
Certaines personnes ont intégré que leur monde intérieur « n’intéresse personne ». Peut-être ont-elles été moquées, ignorées, ou entourées de discours où l’on dévalorisait l’expression personnelle. Alors, elles confondent parler de soi et ennuyer l’autre. Derrière, on trouve souvent une estime de soi fragile, et un automatisme : se taire pour ne pas déranger.
Par conséquent, elles réduisent leur présence à des faits, évitent les ressentis, et laissent l’autre « tenir la corde ». Ce n’est pas vide : c’est censuré.
Parce qu’elles craignent la vulnérabilité
Parler de soi expose. Tu te rends visible, imparfait, vivant. Pour beaucoup, cela réveille des blessures : critiques passées, rejets, humiliations. La vulnérabilité, pourtant, nourrit la connexion. Sur ce point, l’approche de Brené Brown éclaire puissamment la démarche ; son intervention « The Power of Vulnerability » montre comment l’ouverture, bien contenue, renforce le lien, plutôt qu’elle ne l’affaiblit.
Ainsi, le silence devient une armure. Ce n’est pas un « non à toi », c’est un « pas encore pour moi ».
Parce qu’elles redoutent la contradiction
Pour certains, être contredit équivaut à être invalidé. La discussion ressemble alors à un champ de bataille. Afin d’éviter la déstabilisation, ils préfèrent ne pas s’engager. Là encore, c’est une protection. Travailler la sécurité relationnelle avant le fond aide à détendre ce réflexe.
Tu peux explorer l’écoute active et les bases d’une communication non violente ; par exemple, un rappel clair sur l’écoute empathique aide à rendre l’échange moins menaçant.
Parfois, c’est une question de tempérament
Tout le monde n’a pas la même vitesse intérieure. Les profils plus introvertis, plus réfléchis, ont besoin de latence pour formuler. Les contextes culturels et l’éducation jouent aussi. L’important, ici, est d’admettre qu’une parole lente n’est pas une parole absente. Pour approfondir, tu peux lire les travaux autour de l’introversion et de ses forces.
En résumé, le silence a toujours une raison. L’entendre, c’est déjà commencer à l’ouvrir.
Passer de la difficulté à parler de soi à une ouverture progressive
Étape 1 — Se reconnecter à soi
Avant de parler, il faut savoir de quoi l’on parle. Si tu n’accèdes pas à tes émotions, commence doucement. Chaque jour, note trois choses : ce que tu as aimé, ce qui t’a contrarié, ce que tu aurais préféré. Un journal de bord clarifie le paysage intérieur et prépare la parole. Tu peux t’appuyer sur des listes d’émotions ou sur des exercices guidés ; ce type de literacy émotionnelle est détaillé par le Yale Center for Emotional Intelligence mentionné plus haut.
Progressivement, ce vocabulaire intime t’autorise à mettre des mots simples, suffisants, vivants.
Étape 2 — Changer le contexte
Le face-à-face intense peut sonner comme un interrogatoire. En revanche, un côté-à-côté est moins menaçant. Choisis une balade, un trajet en voiture, un café côte à côte. Utilise un message vocal, une lettre, selon ce qui facilite l’élan. Le cadre influence la sécurité perçue ; donc, il influence la disponibilité à parler.
Tu crées ainsi un environnement faiblement stressant : corps occupé, regard libéré, pression qui retombe. La parole trouve alors une porte entrouverte.
Étape 3 — Commencer par des sujets neutres ou légers
Inutile de débuter par « parle-moi de ta peur de l’abandon ». Pars d’anecdotes, de goûts, de souvenirs, d’observations du quotidien. Le sujet compte moins que la sensation d’avoir le droit de parler. Parce que la réussite se joue dans l’habitude, non dans l’intensité.
Tu peux t’inspirer du principe des petits moments de connexion mis en évidence par John Gottman : des échanges simples, quotidiens, nourrissent la complicité. Pour un aperçu, lis ces rituels de connexion.
Étape 4 — Créer un espace sécurisé
Personne ne s’ouvre sous menace. Par conséquent, renonce à corriger, à interpréter, à réutiliser plus tard une confidence comme une arme. Laisse des silences respirer. Une seule question ouverte, puis une vraie écoute. Tu favorises alors la germination d’une parole sincère.
Pour t’outiller, tu peux relire des repères sur l’auto-révélation en psychologie ; elle fonctionne quand la réciprocité et la bienveillance sont présentes, et quand le rythme respecte la personne.
Étape 5 — Ritualiser des moments de parole
Ce n’est pas tout ou rien. Programmez un petit rituel : une question par semaine, un quart d’heure sans enjeu après le dîner, un échange mains posées, yeux au plafond. Varie les formats : un carnet à deux, un vocal hebdo, un « bilan de la journée » à heure fixe. Parce que la régularité baisse la pression, la parole s’installe sans se faire annoncer.
Pour soutenir ces rituels, tu peux t’inspirer d’outils simples que je détaille souvent sur Couple-heureux et que tu adapteras à votre rythme.
Si ton partenaire parle peu : comment ouvrir une brèche
D’abord, évite les reproches déguisés. « Tu ne dis jamais rien », « je parle tout seul » déclenchent la défense, pas la parole. En revanche, exprime un besoin et une observation : « Quand le silence dure, j’ai l’impression de porter le lien tout seul, et j’ai besoin de te sentir là, même à ta manière. » Tu nommes, tu n’accuses pas.
Ensuite, valorise les micro-partages. Un mot, une nuance, une hésitation : tout compte. Si tu ne soulignes que ce qui manque, l’autre se replie. À l’inverse, reconnaître l’effort nourrit la confiance. Puis, pratique la curiosité bienveillante, pas l’interrogatoire : une question ouverte, un vrai silence, une présence.
Enfin, accepte que le silence soit parfois une étape, pas une impasse. Il peut signifier : « je mûris », « je vérifie que c’est sûr ». Distingue la fermeture protectrice du rejet personnel ; tu souffriras moins et tu resteras disponible. Pour approfondir ces dynamiques, tu peux consulter un aperçu des quatre cavaliers de Gottman, afin d’éviter critique et défensivité.
Si c’est toi qui n’arrives pas à parler
Accepter ton rythme
Tu n’es pas obligé d’avoir l’aisance de l’autre. Avance par petits pas. Une phrase suffit. Un message différé, aussi. Le principal, c’est le mouvement. Ainsi, tu passes de 0 à 1, puis de 1 à 2.
T’écouter avant de parler
Peut-être ne t’es-tu pas donné le droit de t’entendre. Écris chaque jour : « voilà ce que je ressens », « voilà ce que je veux vivre ». Marche, médite, respire. Ce temps n’est pas un luxe : c’est une préparation. Pour structurer, tu peux t’aider de ressources sur la régulation émotionnelle, par exemple ce guide introductif de l’APA.
Choisir ton terrain
Si le face-à-face te crispe, change de support. Envoie un vocal, rédige une lettre, définis un code avec ton partenaire pour signaler « je te réponds plus tard ». Cette latitude t’autorise à répondre en différé et à rester honnête. De plus, tu diminues la peur de mal dire.
Renoncer à la perfection
Tu n’as pas à produire de belles phrases. Tu peux dire : « j’hésite », « je ne sais pas », « laisse-moi revenir vers toi ». Parler de soi ne vise pas la performance ; il s’agit de partager une parcelle de toi. Sur ce chemin, les idées de Brené Brown sur l’imperfection et le courage sont utiles ; tu peux relire ses principes exposés dans le TED cité plus haut.
Accueillir l’inconfort
La gêne ne signifie pas que tu fais mal. Elle signale une zone nouvelle. Au début, tu seras lent, maladroit. Pourtant, c’est souvent là que naissent les vraies conversations. Tu découvriras peut-être une force : parce que tu parles moins, tu peux parler plus juste. Pour soutenir ce processus, un accompagnement bref peut aider ; selon les besoins, un repère comme ce guide de psychoéducation émotionnelle initie une pratique douce.
Si tu souhaites des ressources plus ciblées, tu peux également retrouver nos repères pratiques sur Couple-heureux.
Le silence n’est pas une fatalité
Ce n’est pas une histoire de mauvaise volonté. Derrière le silence, il y a des blessures, des croyances, un apprentissage manquant. Parler de soi s’apprend, comme marcher, comme aimer. Et souvent, de petits gestes réguliers, sécurisants, font naître la parole.
Ce n’est pas l’intensité de la conversation qui rapproche, mais la qualité de l’espace qui l’accueille. Par conséquent, aide la graine à germer : choisis le bon terrain, arrose avec régularité, protège du vent. Alors, la parole viendra. Et, chemin faisant, vous grandirez tous les deux.
Pour aller plus loin
Si tu souhaites approfondir, explore ces ressources de qualité : un rappel sur l’écoute empathique, un point clair sur l’introversion, et un aperçu des quatre cavaliers à éviter dans les échanges. Enfin, retrouve d’autres pistes pratiques sur Couple-heureux.
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