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Une vérité difficile à dire, mais essentielle à écouter

Mon partenaire ne me plaît plus

Pascal Quionquion

Mon partenaire ne me plaît plus” est une phrase difficile à admettre, mais le début nécessaire d’un chemin de vérité, de lucidité et…

Tu n’oses peut-être pas le dire à voix haute. Peut-être que tu y penses parfois, en silence, en te demandant si tu es la seule personne à ressentir ça. Mais la phrase revient. Comme un murmure que tu essaies d’étouffer, mais qui persiste : « Mon partenaire ne me plaît plus. » Alors qu’est-ce que ça veut dire, exactement ? Est-ce que c’est grave ? Est-ce que ça signifie que l’amour est mort ? Que ta relation touche à sa fin ? Ou est-ce simplement une phase, une transformation que tu n’as pas encore appris à nommer ? Tu n’es pas seul(e). Et tu n’as pas à avoir honte.

Élise raconte : « Je ne sais pas quand ça a commencé. Il n’y a pas eu de moment-clé. C’est juste qu’un jour, en le regardant, j’ai senti que quelque chose avait changé. La tendresse, la complicité, le désir… tout ça s’était comme déplacé. » Alan confie : « J’ai encore de l’affection, même de l’admiration parfois. Mais il n’y a plus cette envie. Ce frisson. Ce petit quelque chose qui rendait notre lien vivant. » Tu vois, ce que tu ressens, d’autres le vivent aussi. Perdre l’attirance, c’est humain. Ça arrive dans les plus beaux couples. Et ce n’est pas forcément la fin. Mais c’est un signal. Un appel à regarder autrement, à écouter ce qui se passe en toi, avant tout.

Pose la première action à poser

La première étape, c’est d’arrêter de faire semblant. Pas forcément de le dire à ton partenaire tout de suite. Mais de te l’avouer à toi-même. Dis-le, même à voix basse, même dans ta tête : « Il ne me plaît plus. » « Elle ne m’attire plus. » Ce n’est pas une trahison. Ce n’est pas un manque d’amour ou de loyauté.

C’est une sensation. Et les sensations ne mentent pas. Souvent, on garde ça en soi. On espère que ça passera. On se force un peu. On joue le jeu. On fait comme si. Mais à l’intérieur, le malaise grandit. Et ce que tu enfouis… finit toujours par ressortir, un jour ou l’autre. Alors commence par là. Pose les mots. Autorise-toi à ressentir ce qui est là maintenant, sans filtre.

L’attirance s’éteint-elle pour toujours ?

Tu te demandes peut-être si ce que tu ressens est temporaire. Et c’est une excellente question. Parce que le désir n’est pas constant. Il vit, il meurt, il renaît. Il peut être endormi par la routine, les enfants, le stress, la fatigue. Tu peux te retrouver à fonctionner à deux, comme des colocataires. À gérer une logistique, un quotidien… sans plus vraiment te voir. Mais parfois, ce n’est pas juste la routine. Parfois, tu as changé.

Tes besoins, tes valeurs, ton regard sur le monde ont évolué. Et ce qui t’attirait chez l’autre avant… ne résonne plus aujourd’hui. Et il y a aussi les blessures. Les petites rancunes. Les non-dits. Ces choses qu’on a laissées passer, mais qui ont laissé des traces. Tout cela peut lentement éteindre l’élan.

Alors pose-toi cette question, en toute honnêteté : > Est-ce que j’ai envie de retrouver ce lien ? > Est-ce que j’ai envie d’essayer, de rallumer la flamme ? Parce que oui, c’est possible. Mais ça demande du courage. De l’engagement. Un vrai choix. Et si tu sens que la réponse est non… alors il faut aussi oser l’assumer. Avec clarté, avec respect.

Ce que ton attirance révèle de toi

Tu crois peut-être que ce qui te plaisait chez ton partenaire, ou ce qui ne te plaît plus aujourd’hui, c’est juste une question de goût, d’envie, de corps, de moments. Mais en réalité, l’attirance est profondément liée à ton histoire. Ce que tu aimes, ce que tu rejettes, ce qui t’émeut ou t’ennuie, vient souvent de plus loin. De ce que tu as vécu. De ce que tu n’as pas reçu. De ce que tu cherches encore à réparer. Tu crois que tu choisis librement ? En partie, oui. Mais souvent, on choisit aussi inconsciemment. On rejoue des scénarios. On projette des espoirs. On attend que l’autre nous sauve d’une solitude ancienne.

Le philosophe François Roustang disait : > « Nous ne sommes attirés que par ce qui répond à une attente que nous ignorons. » Ce que ton partenaire incarnait au début, tu l’as investi. Tu l’as peut-être idéalisé. Et aujourd’hui, ton regard a changé. Ce n’est pas une faute. Ce n’est même pas une erreur de choix. C’est juste que tu n’es plus la même personne. Et la bonne nouvelle, c’est que ça veut dire que tu grandis. Prendre conscience de ça, c’est sortir du rôle de victime. Ce n’est pas “la faute de l’autre”. Ce n’est pas “ta faute” non plus. C’est la vie qui te demande d’être plus lucide, plus responsable, plus vivant(e).

Revenir à soi pour mieux se reconnecter

Avant de continuer à chercher ce qui s’est éteint entre vous deux… Prends un moment pour te poser cette question : > Est-ce que je me plais, moi ? Parce que parfois, ce n’est pas l’autre qui ne te plaît plus… C’est toi-même que tu ne reconnais plus. Ton reflet, ton énergie, ta vitalité. Tu t’es peut-être perdu(e) dans la routine, dans les rôles, dans le poids des responsabilités. Tu t’es mis de côté. Et du coup, tout ce qui te reliait à l’autre… s’est aussi figé. Reviens à toi. Reconnecte-toi à ton corps. À ton feu. À ta joie. Car souvent, c’est en te retrouvant toi-même que tu peux enfin savoir ce que tu veux vraiment.

Aimer, ce n’est pas seulement ressentir, c’est choisir

Dire « Mon partenaire ne me plaît plus », ce n’est pas mettre fin à une relation. C’est commencer à en prendre soin différemment. C’est retrouver ton regard. C’est t’interroger en profondeur. C’est poser des actes vrais, même s’ils sont inconfortables. Tu n’as pas besoin d’avoir toutes les réponses maintenant. Tu as juste besoin d’écouter ce qui est vivant en toi. Et rappelle-toi : Aimer, ce n’est pas seulement ressentir. C’est choisir. Choisir de te rencontrer. Choisir d’entrer en lien. Choisir, parfois, de recommencer — ou de laisser partir.

" Ce que tu n’oses pas dire est souvent ce qui a le plus besoin d’être entendu."

Pascal quionquion

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