Comprendre n’est pas justifier

Comprendre n’est pas justifier

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Pascal Quionquion

Quand on découvre que comprendre n’est pas justifier, on comprend qu’aimer, c’est rester lucide sans excuser et ouvert sans se perdre.

On croit souvent que comprendre l’autre, c’est excuser son comportement. Et du coup, on se ferme à comprendre pour ne pas cautionner. Ce blocage vient de la confusion entre comprendre, qui consiste à ouvrir les yeux sur une réalité, et justifier, qui consiste à légitimer une action. Par exemple, quand ton partenaire parle mal ou se ferme, tu peux soit te braquer, soit chercher à comprendre ce qui se joue derrière. Et souvent, tu te dis : si je comprends, c’est comme si je trouvais ça normal. Or, comprendre, ce n’est pas tout pardonner. C’est retrouver du discernement.

Dans ce que tu vas lire maintenant, on va d’abord éclairer pourquoi on confond souvent comprendre et justifier. Ensuite, on verra ce que signifie vraiment comprendre. On regardera aussi en quoi justifier, c’est tout l’inverse. Puis je te partagerai trois repères concrets pour garder une posture claire. Enfin, on appliquera tout ça à la vie conjugale, pour comprendre l’autre sans te perdre.

Attention : cet article est un extrait du podcast complet. L’épisode audio propose des exemples, des exercices et des nuances supplémentaires pour aller encore plus loin dans la compréhension et la gestion de ce type de situation.

Pourquoi on confond comprendre et justifier

Ce qui nous pousse à confondre les deux, c’est très souvent la peur de perdre le contrôle moral. On craint que si l’on comprend, on se laisse dépasser. De ce fait, survient  l’impression que comprendre, c’est déjà commencer à tolérer. Pourtant, on peut comprendre sans renoncer à ses limites. Refuser de comprendre, en réalité, c’est souvent vouloir garder le pouvoir moral sur l’autre.

Et puis, on a souvent appris à juger ou à blâmer avant d’explorer. On voudrait que l’autre fonctionne selon ce que nous, nous avons compris de la vie. Dès qu’il pense autrement, on se braque. Marshall Rosenberg, avec la Communication Non Violente, montre très bien que distinguer le besoin de la stratégie permet de sortir du jugement et d’entrer dans une écoute plus fine.

Enfin, il y a une confusion entre empathie et adhésion. Comprendre ne veut pas dire être d’accord. Comprendre, c’est voir plus clair sur les causes pour mieux agir sur les conséquences. C’est d’ailleurs ce que rappellent de nombreux thérapeutes relationnels, dans la lignée de Thomas Gordon ou de la thérapie cognitivo-comportementale.

Ce que signifie vraiment “comprendre”

Comprendre, c’est d’abord observer sans interpréter. C’est regarder les faits, les émotions, le contexte, sans ajouter tout de suite : “il a fait ça contre moi.” C’est un acte d’attention, pas un acte de validation. Quand tu cherches à comprendre, tu dis simplement : “donne-moi toutes les données pour que je puisse les tenir avec toi.”

Comprendre, c’est aussi élargir la perspective. Tu passes de “pourquoi il m’a fait ça” à “qu’est-ce qui s’est passé en lui pour qu’il agisse comme ça.” Quand ton partenaire se ferme, ce n’est pas forcément du mépris. Ça peut être de la peur du conflit, un découragement, un sentiment d’impuissance, ou un manque de mots. Le fait de croire que tu connais ton partenaire “par cœur” depuis dix ans est d’ailleurs un piège : il change, il évolue, et tu peux passer à côté de lui si tu ne cherches plus à comprendre.

Comprendre, enfin, c’est garder ton pouvoir d’action. Tant que tu juges, tu réagis. Quand tu comprends, tu choisis. C’est ce que rappellent John et Julie Gottman dans leurs travaux sur les conflits conjugaux : plus tu as d’informations, moins tu fais d’escalade émotionnelle.

Justifier, au contraire, c’est nier la responsabilité

À la différence de comprendre, justifier, c’est trouver une excuse pour ne pas agir. “Il est comme ça.” “Il a eu une enfance difficile.” “Il est très influençable.” Ces phrases ont l’air bienveillantes, mais elles figent la situation. Elles sous-entendent que la personne ne peut pas faire autrement. Elles évitent le malaise, mais elles entretiennent le statu quo.

Justifier, c’est aussi se retirer du champ du réel. Tu protèges l’autre de sa responsabilité et, toi, tu t’installes dans un inconfort silencieux. Tu te dis : “puisque je comprends, je ne peux rien lui demander.” Or c’est faux. Comprendre n’empêche pas de demander un changement. L’amour n’a pas besoin de justification, il a besoin de vérité. Et la vérité passe par la reconnaissance des faits tels qu’ils sont, sans les édulcorer.

Beaucoup de personnes disent “ce n’est pas grave” par réflexe. Même quand c’est grave. Dire tout le temps “ce n’est pas grave” est une manière de ne pas entrer dans la compréhension réelle de ce qui s’est passé. Mieux vaut se retenir et dire : “je vais d’abord chercher à comprendre.” Là encore, on est du côté de la clarté, pas de la complaisance. France Culture parle souvent de cette nécessité de regarder le réel sans l’aplatir.

« Comprendre, ce n’est pas tout accepter : c’est voir clair sans renoncer à soi, aimer sans se perdre et choisir sans justifier. »

Trois repères pratiques pour garder la juste posture

Observer avant de conclure

Commence toujours par décrire ce que tu vois, ce que tu ressens et ce que tu crois, sans fusionner les trois. Par exemple : “tu as quitté la pièce” (fait). “J’ai ressenti de la tristesse” (émotion). “Je me suis dit que tu t’en fichais de moi” (interprétation). Cette dissociation est au cœur de la CNV, des thérapies cognitives et de la démarche des Gottman qui montrent que cela réduit énormément les malentendus (source). Tant que tout est mélangé, tu décides trop vite et tu regrettes.

Nommer sans excuser

Tu peux dire : “je comprends que tu étais fatigué” sans dire : “donc c’est normal que tu m’aies parlé comme ça.” Comprendre le contexte n’annule pas la responsabilité. Tu peux reformuler, vérifier que tu as bien compris, puis exprimer ton besoin. C’est exactement ce que propose la Communication Non Violente.

Rester centré sur ton choix

Comprendre, c’est d’abord une posture intérieure. Tu n’as pas besoin d’attendre que l’autre change pour être lucide. La clarté, c’est ton autonomie émotionnelle. Tu peux décider de poser cinq à sept questions avant de te prononcer. Tu peux décider de ne pas justifier. Tu peux même écrire noir sur blanc, dans ton cahier, que tu démissionnes de ton ancien poste de “justificateur de tout le monde”. C’est un exercice que je détaille dans la version audio du podcast.

Et sur couple-heureux.com, tu retrouveras cette même logique d’autonomie et de responsabilité émotionnelle, au cœur des accompagnements proposés.

Dans le couple : comprendre sans se perdre

Un exemple très concret : l’un se ferme, l’autre parle trop. Celui qui se ferme ne fuit pas forcément, il se protège. Celui qui parle trop n’envahit pas forcément, il tente de maintenir le lien. Si tu restes sur la première lecture, tu catalogues. Si tu cherches à comprendre, tu redonnes de l’humanité au comportement.

Tu peux reconnaître la peur de ton partenaire sans renoncer à ta propre expression. C’est pour ça que comprendre doit toujours rester dissocié de justifier. Tu comprends pour mieux aimer et mieux décider, pas pour tout laisser passer. Quand tu comprends, tu crées un espace où l’autre peut te donner ses vraies raisons. Tu lui poses des questions : “qu’est-ce qui s’est passé pour toi ?”, “qu’est-ce que ça voulait dire pour toi ?”, “comment tu t’es senti ?”

Cette posture, on la retrouve dans de nombreux accompagnements conjugaux avancés, notamment sur couple-heureux.com. Au fond, chercher à comprendre, c’est choisir la lumière plutôt que le réflexe, le lien plutôt que la distance, et l’amour lucide plutôt que la confusion.

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Il veut sa liberté

Tu te reconnais peut-être dans cette situation : ton partenaire te dit qu’il a besoin de sa liberté. Peut-être qu’il veut passer plus de temps avec ses amis, partir en week-end seul, ou consacrer plusieurs soirées à un projet personnel. Et toi, tu te demandes : « Est-ce qu’il s’éloigneJe veux progresser…

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