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- Quand la question fait plus peur que la réponse
Comment savoir si tu es (encore) amoureux ?”
Pascal Quionquion
Tu vis en couple, tu n’es plus au début. Il n’y a presque plus d’euphorie, tu es dans la vraie vie : le réveil qui sonne trop tôt, les factures, les enfants (ou pas), le boulot, les envies qui se croisent, les fatigues qui s’accumulent. Et un jour, la question tombe, sans prévenir :
“Est-ce que je suis encore amoureux(se) ?”
Tu ne l’as peut-être jamais dite à voix haute. Tu as peur de ce que ça pourrait déclencher, peur que le simple fait d’y penser soit déjà un aveu de désamour. Tu te sens presque coupable de ne plus ressentir “comme avant”, comme s’il fallait être en permanence dans le même état que les premiers mois.
C’est exactement là que commence ce temps de réflexion. Ici, on ne va pas se contenter de “si tu penses beaucoup à lui/elle, c’est que…”. On va :
- déconstruire ce que tu crois être “être amoureux”,
- regarder ce que l’amour devient quand il s’installe,
- distinguer amour, attachement et dépendance,
- te proposer une vraie grille pour faire le point,
t’offrir un protocole concret sur 30 jours pour retrouver de la clarté.
Ce que tu appelles “être amoureux”… est d’abord une phase neurochimique
Quand tu te demandes : “Est-ce que je suis encore amoureux(se) ?”, tu compares presque toujours ton état actuel à ce que tu as vécu au début. Tu compares la stabilité d’aujourd’hui à l’ivresse d’hier. Tu compares un chantier à long terme à un feu d’artifice.
Au début d’une histoire, tout est amplifié. Tu ressens un frisson presque permanent, tu penses à l’autre sans arrêt, chaque message devient un shoot de bonheur. L’absence crée un manque délicieux… mais aussi très envahissant. Et tu appelles ça “l’amour”.
En réalité, la science appelle ça la phase d’attraction ou l’état amoureux précoce : un état neurochimique extrêmement puissant, que ton cerveau déclenche pour te lier vite et fort à quelqu’un. Des travaux en neurosciences montrent un véritable “cocktail chimique” mêlant dopamine, noradrénaline, adrénaline, chute de sérotonine, ocytocine et vasopressine, qui ressemblent parfois à certains états obsessionnels.
Cet état n’a jamais été conçu pour durer. C’est un booster biologique, pas une définition de l’amour.
Ce qui se passe vraiment dans ton corps au début
Quand tu rencontres quelqu’un qui te plaît, ton cerveau se transforme littéralement en laboratoire en ébullition :
- la dopamine explose : tu anticipes, tu fantasmes, tu vibres à la moindre interaction ;
- la noradrénaline et l’adrénaline s’en mêlent : ton cœur s’emballe, tu dors mal, tu as moins faim, tu te sens presque invincible ;
- la sérotonine chute fortement, ce qui rapproche cet état de certains profils obsessionnels décrits dans les études de Donatella Marazziti ;
- l’ocytocine renforce l’attachement et la sensation de proximité ;
- la vasopressine soutient le désir de proximité durable.
Des chercheurs comme Helen Fisher ont montré que cet état amoureux précoce active les circuits de récompense du cerveau, proches de ceux mis en jeu dans certaines formes d’addiction.
Autrement dit, ce que tu as vécu au début était intense, magnifique, parfois déroutant… mais c’était surtout un déséquilibre biochimique utile, destiné à créer rapidement un lien. Ce n’est pas un test fiable pour juger ton couple cinq, dix ou quinze ans plus tard.
Quand la chimie se calme : tu es peut-être au bon endroit
En moyenne, cette phase neurochimique dure entre 12 et 24 mois, parfois moins, rarement plus. Ton cerveau ne peut pas rester en hyperstimulation très longtemps sans s’épuiser. Alors, progressivement, il baisse le volume.
À ce moment-là, beaucoup de couples paniquent.
On se surprend à penser : “Je ressens moins de choses, est-ce que je l’aime encore ?” En réalité, ton cerveau ne retire pas l’amour, il change de mode de fonctionnement. Il passe de la fusion à la construction, du feu d’artifice à la charpente.
C’est normal que ce soit moins spectaculaire. C’est normal que tes nuits soient moins blanches. C’est normal que tes émotions soient moins extrêmes.
Tu ne deviens pas moins amoureux. Tu deviens amoureux autrement. Le problème, ce n’est pas cette transition. Le vrai problème, c’est quand tu continues à juger ton couple actuel avec les critères du début. Si tu fais ça, tu vas forcément conclure qu’il “manque quelque chose”, et tu seras toujours tenté de courir après ce manque… ailleurs.
Amour passion, amour compagnon : deux amours, deux logiques
Les psychologues comme Elaine Hatfield distinguent l’amour passionnel et l’amour compagnon. Le premier est intense, brûlant, fragile ; le second est plus calme, profond, stable.
L’amour passionnel est fait de feu, de manque, de fusion. C’est souvent lui qu’on a en tête quand on se demande “suis-je amoureux ?”. Mais les études montrent qu’il a tendance à “faner” avec le temps et qu’il n’est pas un bon prédicteur de la durée d’un couple.
L’amour compagnon, lui, est fait d’intimité, de soutien, d’engagement. Il est moins spectaculaire, pourtant il porte davantage la solidité d’un lien à long terme. C’est celui qu’on retrouve dans les couples qui traversent les années sans se perdre.
Être amoureux dans un couple installé, ce n’est donc plus vivre en permanence une tempête intérieure. C’est t’enraciner avec quelqu’un, créer une histoire, te sentir élargi par la relation.
La question devient alors beaucoup plus fine :
“Est-ce que je manque de passion ou est-ce que j’ai construit autre chose, de plus profond, que je ne reconnais pas encore comme de l’amour ?”
Est-ce que cette relation t’agrandit… ou te rétrécit ?
Dans un couple installé, être amoureux, ce n’est plus vibrer à chaque notification. C’est :
- sentir que l’autre élargit ta vie, même quand il ne la rend pas plus confortable ;
- pouvoir être toi sans masque, avec ta vulnérabilité, tes failles, tes élans ;
- continuer à te projeter avec cette personne, non par habitude, mais par choix ;
- désirer son bien, même quand tu es fatigué ou en désaccord ;
- ressentir que, malgré les difficultés, votre lien donne du sens à ta vie.
Des travaux sur le modèle de self-expansion montrent que l’amour durable est lié au sentiment que la relation t’agrandit, te permet de devenir davantage toi-même.
Alors, pose-toi une question plus utile que “est-ce que je l’aime encore ?” :
“Est-ce que cette relation m’agrandit… ou me rétrécit ?”
Est-ce que tu te déploies, ou est-ce que tu te rapetisses pour ne pas faire de vagues ?
Amour, attachement, dépendance : arrêter de tout mettre dans le même sac
Beaucoup de personnes pensent qu’elles sont amoureuses alors qu’elles sont seulement attachées. D’autres pensent ne plus être amoureuses alors qu’elles sont simplement dans une phase de fatigue ou de routine.
Il est essentiel de distinguer trois réalités :
L’amour élargit.
Il te donne envie de devenir plus vrai, plus aligné, plus responsable de ce que tu offres dans la relation. Il inclut la liberté intérieure : tu restes parce que tu choisis de rester.
L’attachement rassure.
Il est normal, sain, nécessaire. Nous avons besoin de liens stables. Mais l’attachement n’est pas une preuve d’amour en soi. Tu peux être très attaché à quelqu’un qui ne te convient plus, simplement parce qu’il représente une habitude ou une sécurité.
La dépendance enferme.
Tu ne restes plus par amour, tu restes par peur : peur du vide, peur de la solitude, peur de perdre un repère, peur du regard des autres. Dans ce cas, ce que tu ressens n’est pas forcément de l’amour, c’est souvent la peur de perdre ton anesthésiant émotionnel.
La phrase à retenir est rude, mais juste : ce que tu prends parfois pour de l’amour, c’est juste la peur de perdre ton anesthésiant émotionnel.
Une grille pour vérifier où tu en es vraiment
Plutôt que de tourner en boucle sur “je ressens quoi ?”, regarde ce que tu vis et ce que tu fais dans la relation. Voici une grille de questions à te poser, une par jour si tu veux laisser le temps de la réflexion :
- Est-ce que je veux encore le bien de l’autre, même quand il me déçoit
- Est-ce que je peux être vrai, ou est-ce que je joue un rôle ?
- Est-ce que je grandis grâce à cette relation ?
- Est-ce que je choisis de rester, ou est-ce que je reste par peur ?
- Est-ce que je me projette avec lui/elle parce que j’en ai envie, ou par confort ?
- Est-ce que cette relation nourrit mes besoins essentiels ?
- Est-ce que je suis vivant dans ce lien, ou anesthésié ?
Tu peux écrire tes réponses dans un cahier. Tu peux aussi les compléter sur plusieurs jours, en laissant remonter de nouvelles prises de conscience. L’idée n’est pas de juger, mais de voir plus clair.
Pour nourrir ta réflexion, tu peux aussi t’inspirer des “red flags et green flags” qui éclairent ce qu’est un amour sain ou dangereux.
Quand le doute est normal… et quand il signale un vrai problème
D’abord, il faut le dire clairement : douter est normal. Tous les couples traversent des périodes où l’on se pose des questions. La fatigue, la charge mentale, la routine, les tensions professionnelles, tout cela peut venir colorer ta perception de la relation.
Le doute, en lui-même, n’est pas un signe de désamour. C’est souvent un signe de vie intérieure, un appel à ajuster quelque chose. Mais certains doutes ne sont pas juste émotionnels, ils sont structurels. Par exemple :
- tu ne te sens plus respecté ;
- tu n’es plus entendu quand tu parles ;
- tu t’effaces pour préserver la paix ;
- tu adaptes ta personnalité pour éviter le conflit ;
- tu ne te reconnais plus dans la manière dont tu vis ton couple.
Dans ces situations, la bonne question n’est plus : “Est-ce que je suis encore amoureux(se) ?”
Elle devient : “Cette relation est-elle cohérente avec l’amour que j’ai envie de vivre et de donner ?”
Si tu constates que tu restes seulement pour “ne pas faire de vagues”, pour “faire plaisir”, ou par peur, tu peux aussi aller creuser la question dans des contenus comme Ne changez surtout pas pour faire plaisir à votre conjoint qui pose très fort cette limite.
Un mini-protocole sur 30 jours pour retrouver de la clarté
Plutôt que de chercher une réponse brutale en une soirée, je te propose un protocole sur 30 jours, simple et puissant, à faire par écrit.
1. Observer tes comportements, pas tes émotions
Chaque jour, prends quelques minutes pour noter :
- Où va ton énergie,
- Quels gestes tu répètes,
- Ce que tu acceptes ou refuses,
- Si tu agis par amour, par peur, par fuite, par automatisme.
Tu ne cherches pas à te juger, tu cherches à te voir.
2. Planifier des conversations vulnérables
Pendant ces 30 jours, prends au moins un à quatre moments pour une conversation vulnérable avec ton partenaire. Pas pour régler un problème, mais pour décrire ce que tu vis. Dix à quinze minutes suffisent au début.
Observe ce qui se passe en toi :
- Peux-tu te déposer facilement ?
- Est-ce que tu retiens tout ?
- Est-ce que tu te sens écouté ou immédiatement corrigé ?
Si tu as besoin de balises pour ces échanges, tu peux t’appuyer sur des ressources comme 5 sujets de conversation pour les couples heureux qui redonnent de la profondeur aux discussions.
3. Créer ensemble des micro-expériences nouvelles
Enfin, pendant ces 30 jours, crée au moins une à trois micro-expériences inédites à deux : changer de décor, tester une nouvelle activité, organiser une soirée différente, partir une nuit, réinventer un rituel. La nouveauté réactive souvent la vérité des sentiments, comme l’ont montré les recherches sur les activités partagées et la self-expansion.
Ce n’est pas “pour sauver le couple” à tout prix, c’est pour créer les conditions d’une lecture honnête de ce que tu vis.
La vraie question finale
Au bout de ces 30 jours, avec tes observations, vos conversations et vos micro-expériences, tu pourras enfin te poser la seule question qui compte :
“Est-ce que je choisis d’aimer cette personne, ici et maintenant, en conscience ?” Pas “est-ce que je ressens encore comme avant ?”. Pas “est-ce que je promets pour la vie, pour toujours et à jamais ?”. Simplement : ici, maintenant, avec ce que je sais, est-ce que je choisis d’aimer ?
Aimer, ce n’est pas retrouver une sensation du passé. Aimer, c’est décider d’enclencher un mouvement, puis de convertir ce mouvement en actions concrètes dans le présent. C’est le cœur de l’engagement : pas une prison, mais un mouvement que tu renouvelles.
Et cette question, tu ne la poseras pas qu’une fois. Tu pourras la reprendre régulièrement.
Demain. Dans un mois. Dans un an. “Est-ce que je choisis d’aimer cette personne ici et maintenant, en conscience ?” C’est là que se trouve la vraie réponse à : “Comment savoir si je suis encore amoureux(se) dans mon couple ?”
Ce qui fait la force des programmes Couple Heureux
Premier point fort
Pascal mise sur une approche très personnalisée avec des coachings, questionnaires et entraînements efficaces.
Deuxième point fort
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Troisième point fort
Tu as accès à Pascal 7j/7 pour répondre à tes questions par message ou audio.
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